Tom Frager, Boom, Bam, Boom, Bam, Didam…
La semaine dernière, j’ai eu la chance que le charmant Tom Frager m’accorde une interview à l’occasion de la sortie de son nouveau single « Le bruit des couleurs ». Cette chanson raconte qu’il y a de l’intensité et de la couleur dans le quotidien, et que ces couleurs ont un bruit si l’on sait bien écouter… On y retrouve l’univers de Tom, mais avec quelque chose de subtilement différent. Et puis au bout de quelques secondes, il y a ce refrain génial, qui forcément reste en tête : Boom, Bam, Boom, Bam, Didam… « Le bruit des couleurs » est le premier single de son prochain album qui sortira début 2018.
« Je suis très content, car il marque un vrai tournant artistique selon moi. J’ai pris le temps, depuis le dernier album sorti en 2013 « Carnet de route » de laisser murir les chansons afin qu’elles expriment davantage de maturité. »
Nous connaissons tous la chanson qu’il a composée et qui l’a rendu célèbre. : « Lady Melody ». Ce titre devient alors le plus diffusé à la radio et à la télévision française. Dans sa chambre, quand Tom cherchait à raconter son amour pour la musique, il était loin d’imaginer cet engouement. Il a eu cette idée de la « personnifier ». Finalement « Lady Melody » a eu le succès de dingue que nous lui connaissons tous. Un succès qui l’a fait connaître de toutes les générations… Jeunes, moins jeunes, plus âgés… Ça, c’était en août 2009. En deux semaines, il explose les ventes. Son titre reste pendant 17 semaines dans le Top 10 et 34 dans le Top 100 avec plus de 300 000 exemplaires vendus.
Mais Tom Frager n’est pas que cet auteur-compositeur-interprète génial et adorable qui chante le soleil, la vie, l’amour et le surf, sur des sonorités de reggae tantôt légères, tantôt nostalgiques.
Tom est ce qu’il paraît être. Il est humble, authentique, simple, perfectionniste et bosseur. Mais c’est aussi un homme engagé qui a des convictions et qui les assume. Son histoire, sa vie du moins, c’est un peu un conte de fée au soleil mâtiné de plages et de vagues, le tout en musique, sur fond d’efforts. Mais rien n’arrive sans rien : il a travaillé dur pour devenir ce qu’il est. Mais que ce soit pour le surf ou pour la musique, pour atteindre l’excellence, il faut être constant dans l’effort. Il l’explique en me disant : « Le secret selon moi c’est de prendre du plaisir en toute circonstance, d’être heureux d’être là, ici et maintenant ».
Tom a toujours vécu au soleil et souvent loin de la métropole. Il est né au Sénégal où il a grandi jusqu’à ses 10 ans. Il quittera l’Afrique pour la Guadeloupe où il vivra jusqu’à 23 ans. C’est cette île bordée par la mer des Caraïbes et par l’océan Atlantique qui lui inocule le virus du surf dès son enfance. Une passion, un art de vivre, une philosophie qui fera de lui le champion de surf le plus titré de sa génération : 10 fois champion de Guadeloupe de 1990 à 2001, membre de l’équipe de France et Vice-Champion de France en 1993 et 1994, entre autres…
En 2001, après avoir subi une intervention chirurgicale sur l’une de ses chevilles, il arrête la compétition, mais pas le surf. Il s’inscrit à l’école de musique bordelaise, le CIAM. Tom ne fait jamais rien à moitié. Une fois encore, il travaille dur, et une fois encore, avec plaisir. Il forme le groupe Gwayav’ avec des amis musiciens et surfeur. Ils sortent « Bloom inside » en 2006.
Tom mêle pop, rock, reggae, ska et jazz manouche, et sort son album en 2009 « Better Days », suivi de « Carnet de route » en 2013.
Mais entre ses albums, le beau gosse surfer ne reste pas sans rien faire. Il compose et s’inspire de la vie de tous les jours… Des choses les plus banales au sujet les plus graves. Il cherche les mots justes pour les mettre en musique. Parfois, pour le fun, il co-écrit avec des artistes qu’il aime : Tom curren, avec le guitariste de Kéziah Jones, Tiken Jah Fakoly ou fait des duos comme avec Joyce Jonathan. Il a d’autres collaborations en vue d’ailleurs, mais pour l’instant… C’est top secret !
Beaucoup de tournées aussi. Souvent accompagné de sa planche quand il part dans les Dom Tom. Il se produit aussi dans des lieux qui ne sont pas liés au surf (Lille, Strasbourg ou la Suisse entre autres) qui sont pour lui, une multitude de bons souvenirs. Car ce qu’il aime dans les concerts, c’est le partage avec ceux qui aiment sa musique. Il y a une espèce d’osmose qui existe quand il joue dans un bistrot ou sur des grosses scènes. Même si l’approche est différente, il cherche à créer une proximité, une intimité à chaque fois.
Si le surf a su le combler et lui apporter autant dans sa vie, Tom tient à partager ce cadeau. Il a donc monté une école de surf (Free Surf Maroc) pour tous les niveaux, des enfants débutants aux adultes expérimentés. Tout le monde y trouve sa place. Le surf camp est au Maroc, à côté d’Agadir, un spot idéal ! L’idée est d’enseigner le surf et cet état d’esprit propre à ceux qui aiment les
océans et une liberté saine et respectueuse de la nature et de l’Homme… Tom y va 4 fois par an pour surfer avec ses stagiaires et jouer de la guitare avec ses étudiants et des amis autour d’un tajine le soir. Il a voulu faire de ces moments, une ambiance intime faite de quiétude et de joie, quelque chose de différent de ce que l’on peut trouver dans ce domaine…
Et puis, il y a son engagement auprès de « Surfrider Fondation », une association qui travaille pour préserver le littoral et les océans.
« Je suis profondément écolo et je trouve que c’est la base de l’éducation. Ne pas respecter la planète, c’est ne pas respecter la vie. Un surfeur qui écrase une cigarette dans le sable à la plage, ça n’a aucun sens… C’est un sport qui subit certains clichés, mais lorsqu’on le pratique au quotidien et qu’on vit pleinement la philosophie qui l’accompagne, c’est un mode de vie libre et sain » m’explique-t-il.
Le surf lui a appris beaucoup de choses sur la concentration, la performance, l’effort et le dépassement de soi… « C’est une belle école de la vie finalement… J’ai appris sur moi-même mais aussi sur les autres, à travers plein de voyages depuis tout jeune » me confie Tom. C’est cette rigueur et le goût de l’effort qui l’a amené à vivre des trucs un peu fous comme partager quelques vagues avec Kelly Slater (11 fois champion du monde de surf).
C’est justement parce qu’il me parait loin du Show biz, qu’il a l’air d’être un homme simple et attaché à ses valeurs, que je meurs d’envie de lui poser quelques questions plus personnelles :
-Comment as-tu vécu ta notoriété en tant qu’artiste et sportif de haut niveau ?
-J’ai tout fait pour rester fidèle à celui que j’étais avant cette médiatisation énorme… Mes amis d’avant sont mais amis d’aujourd’hui, et je reste à l’écart du show business. Une vie simple et près des miens, près des vagues…
-Qu’est-ce qui a changé dans ta vie depuis l’énorme succès de « Lady Melody » ?
-J’ai fini de payer ma petite maison haha… Finalement pas grand-chose n’a changé… Disons que cela m’a permis de continuer à voyager, et à faire ce que j’aime ce qui est déjà une vraie chance en soi.
-Tu as été champion de surf, tu es un artiste reconnu. Que te reste-t-il comme rêve(s) à réaliser ?
-Je crois que rien ne compte davantage que d’être en bonne santé, et de faire ce que l’on aime. J’espère avoir la chance de continuer encore longtemps à surfer, et à partager ma musique avec ceux qui m’écoutent.
-Pour toi, le bonheur/la vie, c’est quoi ?
-C’est d’être soi-même et d’aimer sa vie… Aimer les gens pleinement.
-Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui veut réaliser son rêve ?
-Crois en toi et travaille dur.
-As-tu des enfants ? Si oui, que leurs enseignes-tu avant tout ? Quelle est la chose primordiale pour toi ?
-J’ai un petit garçon de 4 ans. J’essaye de lui faire passer certains messages à savoir qu’on apprend toujours des autres… Qu’il faut rester humble et respectueux en toutes circonstances. Que la vie est une chance, là où nous vivons, et qu’il faut en être vraiment conscients. Et enfin… Qu’il faut préserver cette planète pour les générations futures.
-Quand tu es en France, où peut-on croiser ton chemin ?
-Sur scène au gré des tournées ou dans les vagues du Sud-Ouest où je vis. »
A la fin de l’interview, c’est une belle leçon que je retiens. C’est tellement agréable de partager avec quelqu’un que l’on admire, une vérité qui nous est chère et commune : que si l’on s’accroche à ces rêves, on les réalise forcément, qu’il suffit d’y croire, même si parfois cela demande du courage… D’ailleurs, c’est encore Gandhi qui le dit le mieux : « Croire en quelque chose et ne pas le vivre, c’est malhonnête ».
Pour terminer cette rencontre et pour m’amuser un peu, j’ai demandé à mon invité de se soumettre à un nouveau rituel. Proust, encore adolescent, avait répondu à 35 questions du célèbre jeu anglais à la mode au XIXème : « Confessions ». Le voici revisité et remis au goût du jour pour découvrir ses goûts, ses aspirations et peut-être ses secrets. Il a le choix entre 3 questionnaires. Son choix sera publié tel qu’il y répond. Tom a répondu a deux d’entre eux, le troisième étant un mixte des deux :
Au choix, le questionnaire de Proust :
- La vertu que je préfère : l’humilité
- Ce que j’apprécie le plus chez mes amis (ies) : la fidélité
- La qualité que je voudrais avoir : toutes celles que je n’ai pas 🙂
- Mon principal défaut : entêté
- Le bonheur c’est… Savoir aimer
- Le plus grand malheur qui pourrait m’arriver, c’est… Perdre ceux que j’aime.
- L’application que je préfère : Shazam
- Mes écrivains favoris : Frederic Dard, Edmond Rostand
- Mes sites/blogs préférés : Wsl (surf)
- Mes héros/héroïnes dans la vie réelle : Bob Marley, Mandela, Pierre Rabhi
- Mon personnage historique préféré : Ghandi
- Ce que je déteste par-dessus tout : le racisme
- Si j’avais un pouvoir Marvel, ce serait… Respirer sous l’eau 🙂
- Les fautes qui m’inspirent le plus d’indulgence : la maladresse
- Ma devise, c’est… Carpe Diem
Et/ou le questionnaire Ange ou Démon :
- Mon pire défaut : en retard tout le temps
- La qualité que je ne voudrais surtout pas avoir : il n’y a pas de mauvaise qualité 🙂
- Blonde ou brune ? les deux
- Plutôt sado ou plutôt maso ? Mado … ou Saso au choix 🙂
- Mon vice préféré : les grasses mat
- Cigale ou fourmi ? Cigale !!
- Plutôt ange ou plutôt démon ? un gentil démon 🙂
- J’ai déjà menti à mes parents… Oui … j’étais parti surfer au lieu d’aller en cours…
- Mer ou montagne ? Mer
- En solo ou en duo ? Duo
- Le rêve le plus fou que je n’ai pas encore réalisé, c’est… Surfer Hawaï seul avec mes potes.
- Ma course préférée : sprint, marathon ou trail… Je n’aime pas les courses 😉
- Je préfère être perfide, naïf ou belliqueux : NaïfLe site/blog/application que j’aime le moins, c’est… les sites violents
- Ma devise, c’est… Carpe diem
Pour retrouver Tom Frager sur Facebook : Tom Frager
Pour l’école de surf de Tom, Free Surf Maroc : www.freesurfmaroc.com
Pour son engagement écologique, Surfrider Fondation : www.surfrider.eu
Un grand merci à Tom Frager pour ce super moment !
8 réflexions sur « Tom Frager, Boom, Bam, Boom, Bam, Didam… »
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J’adore ses chansons et maintenant c’est lui que j’adore!!!!! 😉. Encore une révélation !
Merci Princesse ! 😉
Super intéressant
Merci Très Chère ! 😉
Encore un superbe reportage, et pour moi la découverte d’une très belle humain sur terre en pleine décrépitude !!!
Merci de cette bouffée d’air frais !!!
Merci beaucoup Andy !
Il faut dire que le sujet est passionnant. Ses chansons, le surf, les voyages, les valeurs… Du que bonheur pour nous… C’est inspirant !
Belle retrospective . Aloha mon Blada de Gwada.
Merci beaucoup !