« La source » de Rodolphe Lauga, source d’espoir !
N’avez-vous jamais eu envie de réaliser le rêve de votre vie ? N’avez-vous jamais eu affaire à des personnes qui ont tenté de vous brider en vous disant : « non mais… Tu n’y arriveras jamais ! » ? On en connait tous des fatalistes qui ont perdu l’envie et qui, d’ailleurs, ne l’ont peut-être jamais eu… Mais vous… Ce fameux rêve, l’avez-vous réalisé ? Quel prix êtes-vous prêt(e) à payer pour ça ? Quel(s) sacrifice(s) êtes-vous prêt(e) à faire ? Croyez-vous y parvenir quoiqu’il arrive, envers et contre tout, voire contre tous ?
J’aime ou j’aime pas ce film ?
Je n’aime pas « La Source » ! Je l’A-DORE !
« La Source », c’est le combat que l’on mène lorsqu’on a une raison de vivre, et que sans elle, on ne respire plus… C’est ce qui se passe lorsque quelque chose de plus fort que nous, nous fait vibrer. C’est un film positif (et ça fait du bien que Diable !) écrit et réalisé par un mec qui est à l’air d’aimer la vie et d’y croire. Rodolphe Lauga, scénariste et réalisateur nous donne le moral, de l’énergie et l’envie de croquer le monde à pleine dents ! Un peu, beaucoup, passionnément j’aime ce film… C’est un film récent qui vous fait aimer la vie, et qui vous faire dire qu’elle vaut le coup d’être vécue.
Mais comment ne pas vous spoiler le film, tellement je l’aime ! Comment vous en parler pour vous donner envie d’aller le voir, sans vendre la mèche ?
L’histoire…
Samir est un jeune de banlieue un peu désenchanté. Entre deux coups foireux avec ses potes, il travaille avec son père. Brutalement, son daron décède. Samir se retrouve à la croisée des chemins. Il doit reprendre l’entreprise paternelle de plomberie. Les responsabilités familiales l’écrasent voire l’étranglent. Il doit s’occuper de sa mère et de ses deux sœurs. Mais son rêve à lui, c’est faire du surf ! Le hic, c’est qu’il vit en banlieue, qu’il n’a jamais vu la mer, et qu’il ne sait même pas nager…
Alors… Quel choix faire ? Que feriez-vous, vous ? Vous choisiriez une vie faite d’obligations et de galères, triste à mourir ? Ou vous préféreriez une vie parfaite, taillée sur mesure, juste faite pour vous ? Surfer pour un p’tit gars de banlieue… Il fait bien rire… Et puis Samir croise le chemin de Tomy Lamouche, un de ses voisins. C’est un type dont tout le monde se moque dans le quartier. Ancien champion de culturisme, il n’y a que lui pour ne pas prendre Samir pour un baltringue…
La suite, il faut que vous alliez la voir. « La Source » sort le 24 juillet en salle.
Et le casting, ça donne quoi ?
Le casting est incroyablement génial. Pour un second film, Rodolphe Lauga s’est super bien entouré.
Le premier rôle est tenu par Sneazzy. Vous le connaissez ? Oui bien sûr… Mais pour celles et ceux qui ne le connaissent pas, Sneazzy, c’est ça :
Le rappeur est impressionnant de naturel. On croirait qu’il a fait ça toute sa vie. Mais le plus drôle, c’est que Sneazzy a appris, en même temps que son personnage, à surfer. Ce sont ses débuts que vous voyez dans le film. Il n’a presque pas été doublé. A Los Angeles, pendant qu’il travaillait sa musique, il devait en profiter pour apprendre le surf assidument. Mais il n’a pratiqué qu’une heure ou deux. Bon ok, il a un peu nargué Rodolphe en lui envoyant un selfie avec sa planche sous le bras en disant « t’as vu, j’mis mets » ! Oui-oui bien sûr Sneazzy, mais tu fais quooooiiiii ?!?!?!… N’empêche que le résultat est FAN-TAS-TIQUE ! Bah oui, Sneazzy a assuré. On déconne avec lui au début du film, puis on souffre avec lui, on aime avec lui, on paie le prix avec lui, on exulte avec lui…
Christophe Lambert, c’est Tomy Lamouche, l’ancien haltérophile. Comme à son habitude, Christophe était un ange sur le tournage, simple et amical. A la fois touchant, tendre et drôle, ce montre aux pieds d’argile est l’élément bienveillant du film. Je me demande comment le personnage de Christophe fait pour avancer ainsi, peut enclin à se laisser dominer par le regard des autres.
Christine Citti m’a beaucoup touché aussi. Elle forme un couple est absolument parfait dans le film avec Christophe.
Et puis, il y a la très belle Alice David en bellissima charmante et patiente. On retrouve aussi Fred Testot en vieil alcoolo sensible et Sébastian Judea dans le rôle de Jeff, qui est juste le pote de rêve….
Mais pourquoi j’aime ce film ?
Après « Situation amoureuse, c’est compliqué » avec Manu Payet, en premier film, je m’attendais à un film drôle. Rodolphe Lauga frappe juste à nouveau avec « La Source », mais celui-ci est un message d’espoir. Humour, tendresse, émotion et suspens… Le tout savamment dosé de respect, de pudeur, sans voyeurisme, sans exhibition déplacée… Juste des mots et pas un de trop, des attitudes, des regards, là où il faut, quand il faut.
Peut-être que ce qui est le plus dingue, c’est que même si c’est romancé, il s’agit d’une histoire vraie, celle de Karim Braire. Surprenant ? Oui… Et c’est aussi et certainement pour cette raison, que ce film est une motivation supplémentaire à croire en soi et à donner corps à ses envies.
Qui écouter ?
« Les vieux cons d’aujourd’hui sont des jeunes cons qui ont vieillit » dit Rodolphe Lauga.
Oui, il n’a pas tort tout de même. J’avoue qu’à une époque où les actualités dans les médias vous assènent les uns après les autres des coups durs (chômage, attentats, hausse des prix, manifestations, meurtres et autres horreurs en tout genre…), la vie peut paraître merdique. Mais après 1h30 de ce film, on en ressort ragaillardit, heureux et on se dit que tout est possible.
C’est peut-être la bonne ambiance du tournage que l’on retrouve en fond du film. Rodolphe est un homme humain, qui ne juge personne, qui est ouvert, simple, abordable et authentique. J’avoue que si le film est génial, le bonhomme ne l’est pas moins. Il n’aime pas les tournages douloureux. Ancien technicien (il était cadreur au début de sa carrière), il a fait en sorte que les choses soient le plus simple possible et que tout se passe bien, avec son équipe technique, avec les figurants, les acteurs et les gens de Soyaux (la cité charentaise près d’Angoulême où il a tourné).
« Le cinéma doit rester magique. C’est comme quand on apprend les tours de magie, on sait comment les choses se passent, et même si ça perd de son intensité après, il faut rester émerveillé quand on fait les choses » conseille Rodolphe.
Ce film a été un défi pour Rodolphe Lauga : « J’ai eu énormément de mal à tourner ce film. C’était long et fastidieux. C’est dur pour tous les metteurs en scène, même pour ceux qui sont connus. Après tout ce temps d’écriture et de remise en question, de temps pour monter un film financièrement, j’avais envie de profiter, j’en avais pas chié des ronds de chapeaux pendant 6 ans pour ne pas en profiter maintenant… ». Et ça se ressent… Rodolphe veut magnifier la vie… Done ! C’est fait ! Le quotidien devient sublime (surtout les plages landaises et tahitiennes…).
Et pis moi j’adore sa façon de voir les choses. Il est tellement encourageant…
« C’est trop facile de dire qu’il faut juste de la volonté pour réaliser ses rêves et que si on ne les réalise pas ? c’est qu’on ne l’a pas assez voulu… C’est faux ! Aller au bout de ses rêves, c’est de la souffrance, de la persévérance, de l’optimisme, du hasard, de la chance, mais au bout du chemin, c’est de l’espoir. Il faut croire en soi et ne pas écouter ceux qui vous découragent. Je ne suis pas un utopiste, mais je crois qu’on peut réaliser ses rêves ».
La preuve, il l’a aussi faite !
« Juste à travers ce film, je veux donner la légitimité aux jeunes de rêver, d’entreprendre, au risque de se casser la gueule parce que c’est important à cet âge-là, en tous les cas. C’est à cet âge-là qu’on peut le faire et que, je pense, on peut tout tenter… Parce qu’on se construit aussi sur certains de nos échecs. Pour moi, trouver un comédien comme Sneazzy, c’était important pour ce qu’il incarne aux yeux de ceux qui écoutent sa musique, sachant que lui aussi, c’est construit comme ça ! Vivre son rêve, c’est aussi en chier, je ne voulais mentir là-dessus… »
J’avoue que son message qui se veut à l’adresse des jeunes, est aussi une source d’inspiration pour toutes les générations, jeunes, moins jeunes et vieux, toutes catégories socio-professionnelles confondues. Parce qu’après tout, l’espoir n’a pas d’âge n’est-ce pas ?
D’ailleurs le film est dédié à Bob. Il m’intriguait ce fameux Bob. Mais qui est-il ? Et bien Bob, c’est le grand-père de Rodolphe. Sa source d’inspiration, c’est lui ! Et vous, la vôtre, c’est qui ?
Un grand merci à APOLLO 8, le cinéma de Rochefort pour la projection presse et la conférence de presse à laquelle ils m’ont invité. Un grand merci aussi à Rodolphe Lauga et à Sneazzy.
Crédit photos : Antoine Jahier