Quand la physique quantique déglingue Alice aux pays des Merveilles !
Un jour, je me suis demandée pourquoi certaines personnes disaient que j’étais chiante, alors que je n’avais pas l’impression de l’être. Pourquoi Camille s’enlisait dans une relation sentimentale pourrie ? Pourquoi Jeanne tombait toujours sur des hommes compliqués ? Pourquoi Jules avait vécu avec une nana totalement névrosée ? Pourquoi Charles se faisait virer, tous les 4 matins, de chacun de ses jobs, pour les mêmes raisons ? Pourquoi c’était toujours les mêmes petites histoires agaçantes qui me torturaient et me rendaient malade ? La réponse, selon Chéri-Chéri et certaines de mes amies, étaient dans le développement personnel. C’est super tendance, alors j’ai essayé !
J’avoue qu’au début, j’ai renâclé au truc. J’avais peur de me livrer devant tout le monde, d’être impudique, peur d’être faible en exhibant ma souffrance ou mon mal-être, de me faire manipuler, et/ou de passer pour une psychopathe névrotique. Finalement, s’il est possible de rester modéré et de ne pas être un mouton, en conservant son libre-arbitre, ça peut être plutôt pas mal, voire donner de bons résultats. Mais c’est comme tout ! Il faut une juste mesure. Sauf qu’à priori, après avoir côtoyé et observé certains adeptes jusqu’au-boutistes de cette pratique, il s’avère que bien souvent, au lieu d’exercer une bienveillance à l’égard de soi-même et envers les autres (ce qu’on appelle aussi communément le savoir-vivre, de l’attention, de la compassion, ou encore tout simplement le fait de vivre d’une façon cordiale avec les autres), les messages passent mal auprès de nombreux aficionados qui deviennent extrémistes, et ne pratiquent qu’une seule et unique bienveillance avec un seul bénéficiaire : eux ! Les autres étant totalement exclus de leurs attentions, voire tout simplement annihilés, devenant insensible à tout autre être humain qu’eux-mêmes.
Ce qui est bien par contre, c’est qu’il faut s’accepter tel que nous sommes. Avant je niais le fait d’être chiante. Maintenant je l’assume ! Est-ce un bien ? Pour Chéri-Chéri je veux dire ? Moi, je le vis mieux… En plus j’ai appris que ce n’était ni mal, ni bien, d’être comme nous étions, que c’était comme ça ! Ça fait un peu « théorie du lâche ». C’est vraiment confortable de ne pas avoir à cacher ses vilenies, parce que, pour un peu, je ne vois plus pourquoi je devrais changer pour être moins chiante. Apparemment, personne n’a le droit de me juger, « parce que c’est comme ça » ! En vrai, ça m’arrange, et ça ne me demande aucun effort !
Le principe ? C’est comme une épilation en fait ! Ca fait grave mal d’abord, puis ça fait du bien ! Du moins, on étudie notre passé pour analyser nos réactions présentes et déterminer nos actions futures ! Ça permet d’avancer… Végéter à un moment donné, c’est presque reculer ! C’est un peu comme quand vous mettez du linge sale à laver. Vous vous faites secouez psychologiquement dans tous les sens ! Ça permet d’être mieux, même si j’avoue que c’est un peu extrême tout de même.
Cela dit, j’ai découvert la base du développement personnel : la pensée positive. Là c’est carrément la révélation : vous voulez, vous obtenez ! Naturellement il faut y croire un minimum, vivre l’instant présent et préférez l’avenir que le passé pour que cela fonctionne. Sans le savoir, je l’utilisais déjà dans le boulot et la vie personnelle. Résultats quand vous pensez à des galères, elles s’empressent d’arriver. Quand vous pensez à des trucs cool, ça arrive aussi… Le reste du développement personnel, je ne vois vraiment pas pourquoi l’utiliser. Je m’en fous de comprendre pourquoi et comment je suis traumatisée. Je préfère envoyer des ondes positives partout et tout le temps puisque la pensée serait puissante à n’en pas douter ! !
Pendant ma dernière formation, j’ai eu envie d’étriper le formateur plus d’une fois. Il a quand même dit pas mal d’âneries à mon sens, en dehors de quelques propos censés et de 2 ou 3 expériences subtilement intelligentes.
« La fidélité, c’est être infidèle à soi-même ! Quand vous croisez une belle femme et que vous avez envie d’elle, que vous ne lui faites pas l’amour, vous êtes infidèle à vous-même pour être fidèle à votre femme. Ce n’est pas bien d’être infidèle à soi-même. C’est mal ! »
Ah ben c’est sûr hein ! Il va être drôlement content Chéri-Chéri, si un jour il est fidèle à lui-même. Il pourra remercier Jean-Claude de vivre en harmonie totale avec mon mécontentement ! Parce que moi je serai totalement fidèle à moi-même quand je fulminerai de rage après lui, que je lui aurais crevé les yeux avec mes talons aiguilles, que j’aurai pilé en petits morceaux sa super voiture, ou que j’aurais cramé tous ses dossiers de travail, ses fringues et sa maison ! Je pensais que, les adeptes du DP étaient plutôt des personnes qui assumaient leurs choix, leurs comportements, et leurs envies sans se cacher derrière de vieilles excuses moisies. Est-ce que les adultères trompent leur conjoint pour être fidèles à eux-mêmes simplement ou est-ce que c’est juste parce qu’ils ont moins de limites que d’autres ? Je suis dubitative…
Jean-Claude nous a aussi expliqué qu’il fallait être égoïste parce que l’effet papillon existe, que si nous sommes bien et que nous occupons bien de nous-même, nous diffuserons du bien-être et de l’harmonie. J’ai essayé au final de ne m’occuper de moi en faisant les magasins, mais très sincèrement, je ne suis pas sûre que mon banquier imagine l’impact de ses critiques et du côté mesquin de ses sanctions sur mon équilibre et sur celui du monde ! Lui n’en a pas fait de développement personnel apparemment. Pourtant j’ai beau lui expliqué que mon stress a disparu grâce aux bienfaits du shopping, il est resté fermé.
Par contre, quand le formateur nous a expliqué qu’il détenait des secrets pour manipuler des personnes, rien que par le fait de vous serrer la main et intègrait votre savoir, il a commencé à sérieusement m’inquiéter. Mais tout le monde dans la salle trouvait ça génial. Moi, il a fini par me terrifier plutôt que de me fasciner quand il tentait de pulvériser ma zone de confort et mes valeurs. Je suis à peu près sûre que ce n’était pas l’impression qu’il voulait me transmettre, étant donné qu’au début, il était sympathique, drôle, pertinent et captivant.
Il s’est aussi servi de la physique quantique et de la neuroscience pour tout déglinguer : mes angoisses, mes galères qui faisaient de moi un être singulier pour moi-même, mes 8 ans de relations durement construites avec mon psy, le père Noël, Alice au pays des merveilles. Même Blanche Neige a pris cher ! J’étais horrifiée ! Alors que même si j’avais été secouée par les premières formations en DP, j’en étais ressortie littéralement ragaillardie et pleine d’espoir, mais là j’étais déprimée…
Définitivement, je vais arrêter le DP de ce type et m’orienter plus bien-être du type massage du cuir chevelu, Feng-shui, ou autre courant de pensées plus doux, qui fait du bien quand on en sort… Peut-être qu’au lieu de faire des formations, je devrais faire de la thalasso, non ?
4 réflexions sur « Quand la physique quantique déglingue Alice aux pays des Merveilles ! »
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Ah ah ah ……. Le nombrilisme, et la thalasso…….
Encore une. Billet d’humeur de toute beauté.
Le fait est que le développement personnel à ses limites en fonction de la personne qui est en face !!!
mdr ! Tu aurais dû suivre cette formation avec le pote de chéri chéri, il n’aurais jamais dit d’être fidèle à toi même en trompant ton conjoint ! j’avoue que là, il a eu tord le Monsieur…..
Alors, moi je confirme, mon banquier aussi est resté totalement hermétique au bienfait du shopping sur mon stress !!
Penser à soi n’a rien de nombriliste, et je t’assure que ça fait du bien, et pas forcément besoin de faire avoir un AVC à ton banquier !
Sinon il est excellent ce petit billet d’humeur 🙂 et je suis partante pour une thalasso !! mdr
je continue la visite de ce blog, vraiment très bien, merci de me l’avoir fait découvrir.
Quel plaisir de te croiser sur le blog Laure ! 😉