Nanty et Depardieu : places à gagner pour l’avant-première de FAHIM
J’adore PEF. J’adore Gérard Depardieu. J’adore Isabelle Nanty… Alors imaginez lorsque PEF les réunit tous les deux !
Le film : Fahim
La durée : 107 mn
L’avant-première : Elle aura lieu à Rochefort le jeudi 22 août 2019 à 18h30.
Le cinéma APOLLO de Rochefort invite les 10 premiers lecteurs qui me laissent un message privé sur la page Facebook du blog et qui m’auront liké. Ils assisteront à l’avant-première du film en présence de PEF et de Fahim Mohammed. De plus, mes 10 adeladdicts gagnants auront de plaisir de se faire accompagner par l’invité de leur choix.
Le synopsis :
Forcé de fuir son Bangladesh natal, le jeune Fahim et son père quittent le reste de la famille pour Paris. Dès leur arrivée, ils entament un véritable parcours du combattant pour obtenir l’asile politique, avec la menace d’être expulsés à tout moment. Grâce à son don pour les échecs, Fahim rencontre Sylvain, l’un des meilleurs entraîneurs d’échecs de France. Entre méfiance et attirance, ils vont apprendre à se connaître et se lier d’amitié. Alors que le Championnat de France commence, la menace d’expulsion se fait pressante et Fahim n’a plus qu’une seule chance pour s’en sortir : être Champion de France.
La bande annonce :
Le casting :
- Isabelle NANTY (Mathilde)
- Gérard DEPARDIEU (Sylvain)
- Assad AHMED (Fahim, le petit garçon)
- Mizanur RAHAMAN (Nura, le papa)
La sortie : Le 16 octobre 2019
Des confidences :
PEF a une carrière impressionnante. Comédien, metteur en scène, scénariste et réalisateur. Son talent est immense. Il est drôle certes, puisqu’il faisait partie des Robins des Bois, mais il est aussi un homme sensible, qui aime le beau et les contes de fées. Il est persuadé que le monde n’est pas aussi moche que certains s’acharnent à le faire croire. Il a bien raison puisqu’il le prouve dans ce sixième film qu’il réalise.
En 2014, bouleversé par l’interview télévisée de Fahim Mohammed, qui a alors 14 ans, PEF décide de faire de son histoire, un film.
« Je suis à la fois fasciné et bouleversé par ce garçon qui raconte d’une voix calme et posée, pourquoi, à l’âge de huit ans, il a dû soudainement quitter sa mère et son pays natal ; comment, ensuite, après avoir débarqué avec son père en France, sans en connaître ni la langue, ni la façon de vivre, il a réussi à survivre et à devenir, quatre ans plus tard, malgré son statut de SDF sans papiers, le champion de France d’échecs des moins de 12 ans. Quel parcours ! » explique PEF.
Ce film, c’est aussi l’histoire d’une belle rencontre avec celui qui campe le rôle de Fahim, le jeune acteur Assad Ahmed (12 ans) :
« Quand on m’a raconté le scénario, j’ai été très ému. Ça m’a rappelé les problèmes de Dacca. L’histoire de Fahim n’est pas la mienne, mais elle aurait pu l’être, puisque je suis, comme lui, un fils de réfugié politique bangladais qui a dû fuir son pays à cause de la violence. Mais contrairement à Fahim, j’ai eu de la chance. Quand je suis arrivé en France avec ma mère, j’ai été directement scolarisé. Mon père avait un travail dans un restaurant et vivait dans une résidence à Noisy-le-Grand où ma mère et moi l’avons directement rejoint. Je savais néanmoins qu’avant d’obtenir ses papiers, il avait connu une longue période de galère. Grâce au film, j’ai mieux compris ce que lui, et plein de gens de ma famille, avaient vécu et ressenti. »
Cela faisait à peine trois mois qu’il était en France lorsqu’il passe le casting par le plus grand des hasards. Il accompagnait son cousin – trop grand (1,75 m) et c’est Assad qui attire alors l’attention de PEF.
Assad parlait très peu français. C’est une interprète qui fait le lien entre PEF et le jeune garçon, mais très vite, le jeune homme n’a plus besoin d’elle car il parle rapidement le français couramment.
Apprendre à jouer aux échecs était aussi important pour être crédible dans le rôle. PEF a fait donner des cours à Assad. Au bout d’une semaine, son prof Christophe Casamance, présente Assad et toute sa classe à une compétition. Vous le croirez ou non, mais Assad a gagné la partie qu’il avait voulu disputer. Il est même monté sur le podium.
Il faut dire qu’Assad a de la chance : jouer aux côtés d’Isabelle Nanty et de Gérard Depardieu n’est pas donné à tout le monde ! De nombreux acteurs vendraient leur âme au Diable pour pouvoir le faire.
Isabelle et PEF sont amis depuis 1988. Ce n’est donc pas un hasard qu’elle soit dans son film. Il a écrit le rôle pour elle. C’était comme une évidence :
« C’est la première personne que j’ai eue en tête avant même d’avoir écrit le scénario. Comme j’ai tout de suite su quel personnage j’allais lui proposer de jouer, je l’ai écrit pour elle. Si elle n’avait pas été libre, ça aurait été pour moi un tsunami. Isabelle est ma bonne fée. Je ne peux pas imaginer faire un film sans elle. Sur un plateau, elle fait du bien à tout le monde. Elle est à la fois solaire et bienveillante. C’est une amie exceptionnelle et une comédienne miraculeuse. Son inventivité est éblouissante. Elle prend des risques inouïs. Contrairement à d’autres, elle ne refait jamais deux fois la même chose. Elle propose tellement que parfois, on se sait plus quelle prise choisir. »
Et puis, il y a Gérard (Depardieu). Il donne une dimension incroyable à ce film. PEF tremblait lorsqu’il lui a envoyé son scénario. Il n’avait pas imaginé qu’il puisse refuser : « Dans les 48 heures, il m’a dit oui. Gérard est un homme élégant. Il ne vous fait pas lambiner longtemps. ».
PEF a gardé son regard d’enfant, même s’il est un professionnel reconnu et aguerri. Il raconte son premier contact avec Depardieu au sujet de ce film :
« La première fois que nous nous sommes vus, nous avons d’abord parlé de tout autre chose. Et puis, de but en blanc, il s’est mis à me poser beaucoup de questions sur le vrai Fahim. C’est à ce moment-là que j’ai compris, sans qu’il me le dise, qu’il était touché par l’histoire de ce gosse. Après avoir épuisé son stock de questions, il s’est mis à lire les dialogues de ses scènes avec l’humilité d’un jeune acteur qui fait sa première lecture. A la première réplique, il a « été » Xavier. J’étais médusé. Il tentait des trucs. C’était très touchant de le voir jouer. Il adore ça, il s’amuse, il a envie de plaire. Il cherche et il invente tout le temps. Gérard est pour moi l’un des plus grands acteurs du monde. Je l’aime depuis qu’enfant, je l’ai découvert dans les Blier. Son regard me fascine. Quand il vous fixe, on ne sait plus où se mettre tant il est habité. Je sais de quoi je parle : je lui ai donné la réplique dans RRRrrrr ! ».
Mais Gérard ne serait pas Depardieu s’il n’avait pas ce génie qui fait ce qu’il est, comme le prouve PEF :
« Gérard DEPARDIEU est hyper respectueux de la mise en scène. Je ne dirai pas que j’ai dirigé Depardieu. Je lui ai simplement parlé, avant le tournage, des quelques choses qui me tenaient à cœur. Je n’avais pas besoin de blablater : Depardieu sait ce qu’il faut faire. Ensuite, sur le tournage, il m’a surpris tout le temps. Il donne tellement dans la première prise que j’ai rarement dû lui en demander une deuxième. Sinon, c’est quelqu’un de très impatient qui n’attend qu’une chose : jouer ! Comme un cheval de course qui attend que la porte s’ouvre. Alors, entre deux prises, il meuble son temps. Souvent, ça passe par la déconne : il rit, fait rire ou invente des blagues. Mais, dès que je disais « action », il était métamorphosé. C’est totalement surprenant. Il fonce et donne le meilleur. Je crois que ce qui m’impressionne le plus, c’est sa manière de rythmer les silences. Il adore les silences, dont je trouve qu’ils font partie de ses plus beaux dialogues. Après, quand on dit « coupez », tout Depardieu qu’il est, il vous regarde pour savoir si vous êtes content ! Il a été comme un grand frère avec les enfants. Il était sous le charme de la petite Luna. Fahim, qui ne savait pas qui il était, était très à l’aise avec lui. Il a voulu lui apprendre à jouer aux échecs. Ils sont devenus très complices. ».
Si le sujet du film est très sérieux et parle d’un sujet qui est malheureusement omni présent à l’heure actuelle, les images sont aussi belles que l’histoire de Fahim est touchante. En effet, à ce jour, près de onze ans après leur arrivée en France, ni Fahim ni son père n’ont obtenu la nationalité française. Jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge de la majorité (cette année), Fahim, comme tous les mineurs étrangers, n’avait pas le droit à une carte de séjour. Il vient d’en obtenir une. Comme c’est la première, elle est valable seulement un an. Son père, lui, a vu la sienne renouvelée pour quatre ans. Une carte de séjour permet à son possesseur de travailler en France, et aussi de voyager hors de l’Hexagone. Pour Fahim, qui n’avait plus eu le droit de quitter la France depuis son arrivée, c’est un immense pas en avant. Mais il doit patienter encore cinq ans pour demander la nationalité française.
Si je ne vous ai pas mis l’eau à la bouche comme le disait Gainsbourg, laissez donc la magie opérée en découvrant ce chef-d’œuvre entre jeux d’échecs et humanité lors de l’avant-première. Vous pourrez en discuter avec PEF et Fahim Mohammed en personne.
Rendez-vous jeudi 22 août, 18 h30 au cinéma Apollo de Rochefort, mes Adeladdicts !