Épisode 8 : Interview de Géraldine et Jean-Jacques Rey

Un peu inquiète pour mes petites chéries, Stéphanie et Audrey, alias Arlette et Yvette, je m’interroge au sujet du désert, des 4×4, de la mécanique… Le mieux était, à mon sens, de poser les questions directement à ceux qui sont à l’initiative du Trophée Roses des Sables : Jean-Jacques et Géraldine Rey.

Père et fille, Jean-Jacques et Géraldine Rey, travaillent ensemble depuis plus de 20 ans. Jean-Jacques, pilote expérimenté de rallyes (le Dakar, le rallye des Pharaons, rallye de Tunisie…) a créé en 85, Désertours, une boîte qui organise des Rallyes-Raids. Lorsque Géraldine le rejoint en 97, elle lance le Trophée Roses des Sables. Ensemble, ils ont plusieurs rallyes à leur actif : le 4L Trophy, le Trophée Roses des Andes, et le dernier né le Rose Trip, un trek féminin à pied dans le désert marocain. Mais Géraldine n’est pas une néophyte. Elle est la digne fille de son père : elle pilote depuis son adolescence. Vous vous rappelez certainement de l’épisode 5, Trophée Roses des Sable, une saga familiale, dans lequel je vous raconte tout.

– L’équipage d’Arlette et Yvette est en 4×4. Quelles sont les forces et les faiblesses d’un 4×4 par rapport aux autres engins lors d’un rallye-raid ?

J.J Rey : Le 4×4 ne présente pas vraiment de faiblesses particulières par rapport aux autres engins. C’est un véhicule puissant qui passe partout ou presque.

Géraldine Rey : La force d’un 4×4 est qu’il est accessible à toutes les néophytes et que son habitacle permet de se sentir plus en sécurité contrairement à un SSV ou à un quad. Le rallye en 4×4 offre aussi la possibilité de partager avec son co-pilote et d’échanger.

– Le sable (dans les épreuves de dunes notamment) est-il un danger pour le moteur du 4×4 et/ou l’ensemble de la mécanique ? Si oui, des conseils pour optimiser sa conduite dans le sable ?

J.J Rey : Le sable ne présente pas un danger particulier pour les moteurs. Toutefois, il faut faire attention si une mauvaise utilisation du pilote est faite dans les dunes.

Géraldine Rey : Le sable n’est pas un danger particulier toutefois une conduite souple dans les dunes et une conduite adaptée. Dans le sable, il est important de conduire calmement sans stresser, d’éviter les crispations et d’anticiper sa trajectoire. Il est surtout important de baisser la pression des pneus sur sable, pour augmenter la surface d’accroche.

– Les différences de températures sont-elles difficiles pour la mécanique ?

J.J Rey : Le Maroc est un terrain de jeu idéal pour le rallye car les températures moyennes ne sont pas un handicap pour la mécanique.

Géraldine Rey : Sur des véhicules récents non.

– Vous est-il arrivé d’être perdu au milieu d’un désert pendant un rallye et comment avez-vous fait pour vous en sortir ?

J.J Rey : Je me suis égaré dans le désert au cours du rallye d’Egypte que j’ai effectué à moto en 1983. Je m’en suis sorti avec une carte géographique, une boussole et …. Pas mal de sang-froid.

Géraldine Rey : Oui, je me suis déjà égarée lors de l’un de nos rallyes mais j’ai fait demi-tour et je suis revenue sur mes traces jusqu’à mon dernier repère connu.

– Quel est l’engin le moins difficile à piloter dans un rallye comme celui-ci et quel est le plus complexe à conduire ?

J.J Rey : Le véhicule le plus facile à piloter est le 4×4. La moto et le quad étant les plus complexes car ils demandent plus de technique.

Géraldine Rey : La moto est l’engin le plus technique à conduire. Il faut être endurante et motarde. Le 4×4 est finalement le véhicule le plus simple à conduire. Le SSV nécessite une conduite plus sportive.

– Comment gérez-vous l’approvisionnement des pièces pour les mécaniciens de votre assistance, quand une pièce casse par exemple ?

J.J Rey : L’approvisionnement de pièces s’effectue sur place car on ne peut pas prévoir au départ de France les problèmes mécaniques. De plus, toutes les marques de 4×4 sont représentées, il est donc difficile de prévoir des stocks suffisants.

Géraldine Rey : Tous les véhicules sont bien préparés en amont grâce à des loueurs de véhicules agréés ce qui permet de gérer au mieux l’approvisionnement terrain. Mutuaide Assistance, l’assurance avec laquelle nous travaillons sur le terrain se charge de trouver les pièces nécessaires grâce à son réseau de garages agréés. Si nécessaire, nous faisons aussi livrer des pièces en provenance de grandes villes telles que Casablanca.

– J’ai lu dans le dossier de presse, que l’opération « désert propre » nécessite d’avoir une conduite souple. C’est quoi une conduite souple dans un rallye-raid ?

J.J Rey : La conduite souple consiste principalement à avoir le pied léger sur l’accélérateur car il ne s’agit pas d’une course de vitesse.

Géraldine Rey : Dans le cadre de l’action Désert Propre, une conduite souple c’est aussi le fait d’emprunter des pistes déjà tracées. Nous ne faisons pas de hors-pistes pour respecter l’environnement.

– Les pilotes et co-pilotes ont-elles besoin de préparation physique et psychologique adaptées à ce rallye. Si oui, quelles sont-elles dans les grandes lignes ?

J.J Rey : Il suffit d’avoir une forme physique normale et d’être surtout « bien dans sa tête ».

Géraldine Rey : Il faut être en bonne santé et avoir surtout un bon mental, ne rien lâcher !

– Quelles sont les qualités, d’un grand pilote de Rallye-raid et pour ce trophée ?

J.J Rey : Comme dit précédemment le plus important est de ne jamais paniquer, de prendre son temps autant pour la pilote que pour la navigatrice.

Géraldine Rey : Précision, concentration, observation, avoir de bons réflexes et surtout savoir ménager son véhicule.

– Pourquoi cette passion pour le rallye ?

J.J Rey et Géraldine Rey : Comment expliquer une passion ??? Nous aimons, pardon nous adorons le désert et les engins mécaniques quels qu’ils soient. C’est en nous et cela fait entièrement partie de nos vies.

Un grand merci à Géraldine et Jean-Jacques Rey pour avoir pris le temps de répondre à mon interview. Un grand merci aussi à la charmante Vanessa de Désertours pour les fabuleuses photos qui illustrent ce billet !

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Prochain billet, jeudi 02 août !

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