Aller à la rencontre d’un autre, des autres. Dans la rue. Sentir la différence qui lui fait mieux pressentir la sienne. Elle aime la foule dans laquelle elle se noie. De passage, incognito. Une anonyme parmi d’autres.
L’inconnu croisé, frôlé, coloré d’un parfum envoûtant. Le pas rapide, elle sent ses effluves. Furtivement, elle porte le regard sur l’allure élégante d’un autre en terrasse. Chaussures brillantes, jambes croisées, l’homme boit un café. Elle aime imaginer l’idée de s’installer à ses côtés.
Entrelacer ses enjambées dans le métro. Suivre la direction, embrasser le rythme des foulées, s’y dérober pour mieux la retrouver. Elle est en pleine possession d’elle-même.
Arpenter un musée d’Art contemporain. Traîner le pas. Croiser des tableaux déjà regardés. Croire en cette douce folie qu’ils se connaissent un peu, l’artiste et elle. Qu’ils se sont déjà rencontrés, quelque part.
Des mots chuchotés à l’oreille. Sa curiosité s’agite, son esprit s’étonne. Elle fraie un chemin, toujours du monde. Le bruissement des mots saisit son attention. Le regard s’aiguise sur l’affichage des départs, dans le hall de gare.
Retrouver le rayonnage ensorcelant d’une bibliothèque. Les yeux aux aguets d’un titre. Sublimer l’idée que l’histoire est universelle, qu’il en existe un nombre infini dans les livres alignés sur des étagères. Leur tour d’ivoire accompagne la sienne.
Les lieux publics offrent à la solitude la joie de se reconnaître.
Envie de fantaisie pour le printemps ? C’est avec Claire, infirmière en néonatalogie, que nous pouvons nous laisser emporter dans le roman graphique d’Aude Picault, « Idéal Standard », délicate balade. C’est avec grâce et légèreté qu’Aude interroge les stéréotypes féminins et masculins. Dans cette BD franco-belge, notre héroïne désespère de construire un couple, le vrai, le bon, l’idéal. Elle voit défiler les relations amoureuses jusqu’à ce qu’elle rencontre Franck avec lequel elle s’installe. Mais le couple fait-il le bonheur ?
Le trait de l’artiste est aérien, doux. Trois teintes nous guide dans l’histoire de Claire. Le jaune rend lumineuse cette touchante trentenaire, le rose revêt ses délires, le bleu l’habille quand elle travaille à la maternité.
Extrait de l’album
“Il est génial ton appart !”
Idéal Standard, Aude Picault, Ed. Dargaud, janvier 2017, 152 p
Un peu d’humour à l’arrivée du printemps, saison où la renaissance est à l’honneur. Les jours chatoyants effacent la grisaille de l’hiver, le renouveau porte les idéaux dans le souffle de la nature qui se réveille. N’ayons pas peur de ce qui devient. Chant des amours vives, le rossignol trille. Prenons le temps de l’écouter, c’est un ravissement, telle l’héroïne d’Aude Picault.
Côté accords : la petite règle d’orthographe du mois
NON à :
« La poupée à ma fille. », « Pour deux à trois personnes. », « Il s’en est accaparé. »
Ce sont trois barbarismes. Le barbarisme est une faute de langage qui consiste à se servir de mots altérés, et, par extension, de mots forgés ou employés dans un sens contraire au bon usage.
OUI à :
« La poupée de ma fille. », « Pour deux ou trois personnes. », « Il l’a accaparé. »
Encore un ?
« Il est furieux après vous. » NON
« Il est furieux contre vous. » OUI
Quiz !
Aussitôt son retour – OUI ou NON
Aussitôt après son retour – OUI ou NON
Bâiller aux corneilles – OUI ou NON
Bayer aux corneilles – OUI ou NON
Bonne lecture printanière !
Prof et auteure, Véronique Beauvoit nous émerveillera de ses trouvailles : livres (romans, essais, philo…) et revues. Elles seront toutes accompagnées par une petite règle d’orthographe ou de grammaire pour notre plus grand plaisir.
Rédigé par : Véro Beauvoit