Soliste, il avait de la vélocité. La maîtrise des notes était parfaite. Le rythme discipliné, l’instrument s’articulait avec son corps naturellement. Pour autant il ne se sentait pas artiste. Les sentiments, les émotions, ça ne lui disait pas grand chose. Il exécutait les morceaux comme un automate. Chaque prestation nécessitait une concentration sur sa respiration. Ne pas perdre son sang-froid, ne pas avoir un blanc, ne pas s’arrêter. Exécuter la mélodie mémorisée tout en respectant les silences et le rythme que le compositeur imposait.
Le piano, ce n’était pas son instrument fétiche, non. Mais les cordes. Particulièrement celles du violoncelle qu’il aurait voulu pincer, frotter, claquer. Le désir de ses parents en a décidé autrement. Des intellectuels soucieux d’une bonne éducation de leur enfant. Ils répétaient inlassablement qu’il est valorisant de faire de la musique. Que les enfants jouant du piano ont davantage de facilités aux études. Qu’il trouverait une grande confiance en lui.
Aujourd’hui il a 55 ans. Il a rencontré sa femme quand il en avait 20. Ils ont eu 2 enfants, sa grande fierté. Il est devenu professeur au conservatoire, tout en donnant des concerts avec des orchestres variés, jouant concertos, sonates des plus grands compositeurs.
Il ressent une grande tristesse. Le piano demande beaucoup de travail, c’est un investissement physique et moral quotidien. Des gammes tous les jours pour ne rien perdre de sa dextérité. Une solitude extrême.
Il doit pourtant abandonner son métier. Ses mains l’abandonnent, sa mémoire fléchit, il devient maladroit, inhabile.
Peu d’appétence à envisager une autre bataille, au tournant de sa vie, il se demande ce qu’il désire vraiment.
Nous devrions vite nous lancer dans la lecture du roman graphique muet de Lupano et Panaccione, « Un océan d’amour ». Une belle et longue histoire d’amour sur fond de fable écologique. Grégory Panaccione, le dessinateur, trouve un langage visuel très compréhensible et toujours en mouvement. Le scénariste, Wilfrid Lupano, pense l’histoire en images. Une envolée vers l’espoir, vers ces couples qui durent malgré les intempéries de la vie. Un pêcheur breton perdu en mer, sa femme partant à sa recherche. Périlleux chassé-croisé, sur un océan dans tous ses états. Drôle, merveilleux, vivifiant. Un one-shot aux envies d’évasion.
Extrait de l’album
De la douceur dans un monde vertigineux, tempêtueux, les journées rallongent. Le soleil cherche sa place, notre peau, sa couleur. La chaleur des rayons, la lumière luisante.
Vives les beaux jours au « Bonjour » du printemps !
Côté accords : la petite règle d’orthographe du mois
Féminin ou Masculin ?
Le genre des noms est rarement prévisible, tout simplement parce qu’il est généralement déterminé par son étymologie (autrement dit par son origine), une convention d’usage, sa formation, sa composition, etc.
Il existe des noms dont on n’est pas sûr du genre. Voyons d’un peu plus près.
– Noms masculins :
Agrume, amalgame, antidote, antipode, aparté, aphte, apogée, are, astérisque, augure, cèpe, effluve, éloge, emblème, entête, entracte, équinoxe, exode, interstice, intervalle, méandre, média, obélisque, opuscule, pastiche, pénates, pétale, planisphère, rail, tentacule…
– Noms féminins :
Acné, agrafe, alluvion, amnistie, anagramme, apostrophe, atmosphère, échappatoire, écritoire, éliminatoires, éphéméride, épithète, épître, équivoque, icône, idylle, immondices, interview, mandibule, nacre, octave, omoplate, orbite, volte-face…
– Noms qui peuvent être employés au féminin comme au masculin avec un sens identique :
- une ou un alvéole
- une ou un après-midi
- une ou un enzyme
- une ou un météorite
- une ou un oasis
- une ou un palabre
- une ou un perce-neige
- une ou un réglisse
– noms qui peuvent être employés au féminin comme au masculin avec un sens différent :
*une livre – un livre
*une manche – un manche
*une voile – un voile
*une moule – un moule
*une poêle – un poêle
Bonne lecture !
Prof et auteure, Véronique Beauvoit nous émerveillera de ses trouvailles : livres (romans, essais, philo…) et revues. Elles seront toutes accompagnées par une petite règle d’orthographe ou de grammaire pour notre plus grand plaisir.
Rédigé par : Véro Beauvoit