Maires et fier(es) de l’être !
Depuis longtemps je me demande ce qui pousse un citoyen à se présenter en tant que maire. Je me rappelle certains de leurs déboires lors de tempêtes, d’accidents ou autres, responsables ou pas. S’il arrive à tout un chacun de penser qu’ils ont une certaine attirance pour le pouvoir ou pour la notoriété, ils sont souvent dénigrés, rarement encensés. Pourtant, que nous le voulions ou pas, ils et elles sont des personnes à part.
J’ai voulu vous raconter leur parcours professionnel, leurs motivations pour se faire élire, leur façon d’appréhender le quotidien, ainsi que leur recette du bonheur quand on a autant de responsabilités, recettes qui, peut-être, peuvent nous inspirer.
Au gré de mes rencontres, un fil rouge s’est dessiné : l’habitude, depuis leur prime jeunesse, de s’occuper des autres bénévolement. Même s’il est aisé de penser que dans la politique, les individus sont doués en matière de séduction ou de manipulation, ce sont tous des individus qui ne sont pas là par hasard et sont charismatiques, volontaires et passionnés, et pourtant, si différents les uns des autres.
J’ai choisi, au hasard d’une carte géographique de la Charente-Maritime, sans connaître leur obédience politique, parmi les 471 communes de notre département. Ne pouvant interviewer tout le monde, j’ai contacté environ une quarantaine d’élus, espérant pouvoir en rencontrer une demi-douzaine. Pari tenu qui a bien dépassé mes espérances. Je les remercie tous, car malgré des emplois du temps surchargés, ils ont trouvé le temps de répondre à mes questions. Je n’oublie pas leurs collaboratrices et collaborateurs qui m’ont permis d’arriver jusqu’à eux.
- Mortagne sur Gironde
- Rochefort
- Saint-Jean-d’Angle
- Marans
- Soulignonnes
- Talmont-sur-Gironde
- Montguyon
- La Rochelle
- Beauvais-sur Matha
- Saintes
- St Jean d’Angély
- Royan
Jean-Louis, médecin retraité, marié, 3 enfants, 5 petits-enfants, et maire de Mortagne-sur-Gironde depuis 1995 (1.031 habitants)
Le généreux Jean-Louis Faure a toujours donné de son temps aux autres. 1er prix d’altruisme en terminal, scout jusqu’à l’âge de 24 ans, puis c’est l’école de médecine et la faculté à Poitiers. S’en suivent 43 années en tant que médecin. Il commence par remplacer un médecin de campagne dans la Vienne, puis s’installe à Mortagne-sur-Gironde en 1973 où il exercera jusqu’à sa retraite.
Il est élu maire alors qu’il est encore en activité. Malgré un emploi du temps très chargé, sa porte est toujours ouverte aux habitants de sa commune. Il justifie cette disponibilité en disant que son métier est d’être à l’écoute des gens. D’ailleurs ce sont 2 livres qui lui ont donné envie de faire médecine : « Corps et âmes » de Maxence Van Der Meersch, écrivain français qui a perdu sa petite sœur de la tuberculose et « Les hommes en blanc » d’André Soubiran médecin né en 1910 qui a exercé pendant la seconde guerre mondiale. Deux ouvrages qui lui ont fait comprendre que sa voix était celle « l’autre »… Prendre soin des autres.
Pour Jean-Louis Faure, la fonction de Maire, c’est être à l’écoute de ses administrés. C’est une évidence. Essayer de faire en sorte que les rigueurs de l’Administration soient moins compliquées à vivre. Aider ses concitoyens dans leurs difficultés, dans leur désarroi, ou même leur désespoir parfois et partager tous leurs bons moments.
Le point commun entre la médecine et sa fonction, c’est l’aide qu’il apporte aux autres et l’intérêt qu’il a pour les gens.
« La médecine est un sacerdoce, tout comme être Maire. Il faut être un bon écoutant dans les 2 cas. »
« C’est une fonction valorisante quand nous réussissons nos projets »… Alors Jean-Louis vit son quotidien dans la sérénité et la tranquillité depuis 21 ans, même si parfois, les conflits ne sont pas forcément constructifs : « Ce sont les débats, dans le respect bien sûr, qui font avancer les gens, les villes, les entreprises… »
Sa recette du bonheur
Sa recette a lui, c’est celle du partage. Le partage de son quotidien avec son épouse depuis le 03 octobre 1970, qui est d’ailleurs son plus grand soutien.
Hervé, avocat, marié, 3 filles, et maire de Rochefort depuis 2014 (26.801 habitants)
L’enthousiaste Hervé Blanché est un avocat privatiste inscrit au barreau de La Rochelle-Rochefort. Ancien bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Rochefort, il continue d’exercer, même s’il se consacre moins à son cabinet du fait de sa fonction de maire.
Depuis tout jeune, il a une vie associative : Président du Comité des fêtes de Vanzay dans les Deux-Sèvres, village dont son grand-père était maire. Membre de plusieurs clubs sportifs puisque marathonien et passionné de football et de motos, Président de l’association des élèves avocats de la faculté de droit de Poitiers, Président du Lion’s Club en 2010-2011, etc… L’investissement bénévole fait partie de sa vie.
C’est tout naturellement qu’il s’investit encore un peu plus en entrant dans la fonction publique, et devient Conseiller municipal en 2008, siège au Conseil Régional Poitou-Charentes en 2010, puis finalement est élu maire et Président de l’agglomération de Rochefort.
Pour gérer son quotidien, Hervé sait s’entourer de personnes compétentes pour les sujets qu’il ne maîtrise pas forcément. C’est la base pour lui : rigueur et ténacité font loi. Fils d’agriculteurs, il sait que seule la réussite est le résultat d’efforts soutenus.
Quand je lui demande si son quotidien n’est pas assombri par certaines remarques acerbes de ses détracteurs, il me répond :
« Bien sûr que c’est blessant. Surtout les insultes. Mais j’essaie de rester calme et de prendre de la hauteur face à certains évènements. Un homme public s’expose forcément. C’est pour ma famille que c’est le plus douloureux parfois. Certaines personnes oublient que les maires sont des êtres humains et que nous avons des proches. Mais ces impondérables sont oubliés quand vos concitoyens sont satisfaits de votre travail et vous encouragent. »
Sa recette du bonheur
Pour être un homme heureux, Hervé Blanché fait des projets, relativise et partage son quotidien avec son épouse, ses filles et ses amis. Il précise que le bonheur est de garder l’esprit de camaraderie et de ne pas se prendre au sérieux, de rester simple. C’est pour cette raison, qu’il se costume dans les fêtes de sa commune quand le thème le nécessite, qu’il danse du hip-hop avec un groupe de danse qui monte ou qu’il reste bon public quand ses administrés lui font le plaisir d’organiser des évènements dans sa ville. Le partage reste un de ses fers de lance, car avant tout, il n’oublie pas d’où il vient !
Michel, retraité de l’armée de l’Air, marié, 3 enfants, et maire de Saint Jean d’Angle depuis 2014 (619 habitants)
Le pondéré Michel Durieux, est retraité de l’Armée de l’Air où il a enseigné à des ingénieurs en électrotechnique, puis en encadrant 20 instructeurs à la Base de Rochefort.
Passionné par le monde sinophile, il a été Président du club canin d’Echillais et juge de la SCC (Société Centrale Canine) pour la beauté des chiens au national comme à l’international. Activités qu’il a réduites pour se consacrer à son mandat.
Etre maire n’était pas quelque chose qu’il avait planifié. L’ancienne maire de sa commune ne voulait pas se présenter à nouveau, certains de ses adjoints non plus. C’est donc tout naturellement, qu’ils ont poussé Michel à prendre le chemin de la Mairie. Il lui a fallu de longs mois avant d’accepter, car il ne savait pas s’il en avait les compétences. Puis après d’âpres discussions avec des anciens de la fonction publique, il a convenu que c’était possible grâce à : son énergie, sa rigueur, sa connaissance de l’Administration, son habitude à diriger, à orienter, à conseiller, et à manager. Il a appris ce qu’il ne connaissait pas, et s’est passionné pour sa fonction.
Maire de sa commune, Président du Sivos (Syndicat Intercommunal à Vocation Scolaire) de St Jean d’Angle et Champagne, et Vice-Président du SEJI (Service Enfance Jeunesse Intercommunale – service qui permet à un enfant de pouvoir bénéficier des structures de 11 communes.), Michel a fait de l’éducation une de ses priorités, car l’avenir se sont les enfants.
La fonction de maire a été revue différemment depuis les changements des Communautés de Communes et Communautés d’Agglomérations. Il y a beaucoup d’administratif à faire évidemment, ainsi qu’une multitude de réunions auxquelles il faut assister. Même si cela charge des emplois du temps déjà très denses, cela reste nécessaire comme Michel l’explique :
«C’est grâce à ça que nous avons une vision plus large sur divers dossiers qui nous concernent aussi, même si ça ne se passe pas sur notre commune. Par exemple pour l’incinérateur et le pont transbordeur. Ce n’est pas sur ma commune, mais cela nous touche aussi. C’est nécessaire car chacun peut donner son point de vue et voter. La parole de chacun compte. »
Michel Durieux estime qu’il y a des similitudes entre son métier et sa fonction. Il met en avant sa collaboration avec sa secrétaire qui est une aide précieuse pour la réussite de sa mission. Le contraste cependant se situe dans l’implication que cette fonction exige :
« Maire est une fonction très prenante. On se couche Maire, on dort Maire, on pense Maire et on se lève Maire. Nous sommes à la disposition de nos concitoyens ! »
Sa recette du bonheur
Il n’y a pas de bonheur sans partage selon Michel. C’est la raison qui fait qu’il essaie de privilégier les moments qu’il passe avec son épouse parce que sa fonction est chronophage et que ces instants passés avec elle deviennent précieux.
Thierry, chef d’entreprise, marié, 3 enfants, et maire de Marans depuis 2014 (4.622 habitants)
Le charismatique chef d’entreprise, Thierry Belhadj est tapissier décorateur de profession. Son parcours professionnel n’est pas celui de tout un chacun. Compagnon du Devoir, il a ouvert 2 sections de l’autre côté de l’océan Atlantique : une à Montréal au Canada, l’autre en Caroline du Sud aux Etats-Unis.
« Etre Compagnon du Devoir, c’est s’adapter à de nouvelles régions, de nouvelles villes, de nouvelles entreprises… Et puis les voyages, en France ou dans le monde, vous rendent plus humble, plus tolérant, plus ouvert… C’est aussi des rencontres avec les gens ! »
C’est l’amour de son métier qui l’a poussé à accepter des responsabilités dans sa corporation en tant que Délégué national au collège des métiers par ses paires.
Toujours impliqué dans des mouvements associatifs, notamment dans une association de commerçants et d’artisans, il a vu évolué sa ville. N’ayant pas l’impression d’être entendu, il a choisi de se présenter à la fonction de maire.
Se faire élire n’est jamais gagné d’avance. Et même si être élu est avant tout la réalisation de projets pour une commune et ses concitoyens, il juge cela courageux. Le seul fait d’exposer ses convictions et son travail, amène les maires à se faire juger en tant que personne publique, cela va de soi, mais aussi en tant qu’individu.
« Je suis là pour servir ma commune, parce que je crois en elle et à son fort potentiel. »
Thierry explique aussi qu’être maire, c’est prendre des décisions, chaque jour. En cela son expérience de chef d’entreprise lui apporte beaucoup. « Je suis entouré par une équipe, comme dans mon entreprise et ça me permet d’avancer avec humilité car le quotidien d’un maire rend forcément réaliste et lucide » précise-t-il.
D’ailleurs le quotidien, pour ce maire, est forcément lié aux personnes qui vont mettre en œuvre ses décisions et ses visions à long terme. Il sait leur faire confiance, et a conscience que c’est le savoir-faire de tous ses collaborateurs qui l’aidera à rendre concret chacun de ses projets. C’est pour cette raison qu’il ne se sent pas stressé, ni angoissé. Cependant, il explique que la fonction publique expose forcément les hommes et les femmes, à recevoir des coups et qu’il faut apprendre à les accepter, car c’est la fonction, par elle-même, qui engendre ce type de comportement.
Sa recette du bonheur
Pour Thierry Belhadj, la recette du bonheur tient à peu de choses : être pragmatique, précis et passer à l’action.
« Dans la vie rien n’est impossible, il y a toujours des solutions. Alors pour être heureux, je pense qu’il faut savoir s’entourer et prendre le temps de la rencontre. Le temps est ce que nous avons de plus précieux, autant ne pas le perdre. J’ai confiance en l’Homme avec un grand H. Ça me permet de bien vivre le présent. » dit-il en souriant.
Quand je l’interroge sur ses loisirs, il explose de rire en me disant que son loisir favori c’est le repos, après l’action…
Patrick, retraité, marié, 2 enfants et 2 petits-fils, et maire de Soulignonnes depuis 2008 (727 habitants)
Élève technicien à la base de Paban à Saintes, puis à Rochefort, Patrick Machefert, a passé 7 années dans l’Armée de l’Air. C’est une entreprise qui travaille pour France Telecom qui le recrute en 1976. Puis, le besoin d’entreprendre en 1983, fait qu’il décide de créer sa propre entreprise dans le même domaine : le courant faible. La même année, il prend des responsabilités dans sa municipalité en tant que 2ème Adjoint. Depuis 33 ans, il est au service de sa commune.
« Au bout de 4 mandats d’adjoint, j’ai décidé de postuler à la fonction de Maire et de m’intéresser à des dossiers tels que la sécurité et l’école. Les écoles sont importantes. C’est même prépondérant dans une commune ».
Egalement Vice-président de la Communauté de Communes Cœur de Saintonge, en charge des infrastructures, des économies d’énergie et des agences postales, Patrick est un homme très occupé, mais qui prend le temps de partager avec ses administrés.
Calme et serein, il sait être fédérateur, présent aux fêtes de son village, est à l’école tous les matins pour s’assurer que tout va bien. Il est, comme dans beaucoup de communes rurales, ici et là, pour trouver des solutions aux problèmes, aux conflits aussi, qu’il règle avec le dialogue, car il explique que « la relation aux autres est enrichissante dès lors que le dialogue s’installe ».
Il respecte son prochain et se met à la disposition de tout le monde, même de ceux qui ne l’aime pas. C’est à l’armée qu’il a appris deux des bases de sa fonction d’aujourd’hui : le respect et la rigueur. Car c’est bien la rigueur qui permet à un Maire d’avancer.
Deux de ses plus grands plaisirs dans sa fonction sont les baptêmes républicains et les mariages. « Unir 2 personnes qui s’aiment, être témoin de ça, c’est vraiment fort comment sentiment. » Alors les moments moins agréables, ou les contrariétés sont vite reléguer bien loin. Mais comme la plupart des Maires, Patrick sait prendre du recul pour gérer les aléas du quotidien.
Sa recette du bonheur
Il n’y a pas de secret pour Patrick Machefert. Le bonheur ne peut être lié qu’au fait d’aimer ce que l’on fait et de le partager avec ceux que l’on aime…
Stéphane, chef d’entreprise, célibataire, 4 enfants, et maire de Talmont sur Gironde depuis 2014 (96 habitants)
Stéphane Loth, le passionné, est sculpteur et importateur de pierres minéraux fossiles depuis plus de 24 ans. Dans le milieu associatif depuis une quinzaine d’années, il est féru de tourisme, de patrimoine et d’histoire. Ce n’est donc pas un hasard si ce chef d’entreprise est Maire de son village, et s’il a réveillé l’association des Maires Ruraux de la Charente-Maritime en devenant leur Vice-Président.
En effet, s’ils ont la même fonction, les Maires des communes rurales ne travaillent pas tout à fait comme les Maires de communes de plus de 3 500 habitants. Ils représentent leurs villages, mais sont (sans que cela soit péjoratif, bien au contraire) des « hommes à tout faire » présents sur tous les fronts, un peu comme un artisan qui met la main à pâte, qui travaille seul bien souvent ou à deux, et qui est aussi un chef d’entreprise. Ainsi des problématiques semblables sont traitées de manières différentes :
« Il y a 36 000 communes rurales en France. Nous avons moins de moyens, et plus de compétences, car nous sommes Maire, cantonnier, policier, manœuvre, standardiste, médiateur, psychologue… »
Il est vrai que c’est une spécificité, que Stéphane revendique haut et fort, car il aime son village. Il en est imprégné. Hyperactif, il se démène pour sa commune, même si cela n’est pas simple pour sa vie privée. Sans le vouloir d’ailleurs, il a transmis le virus à sa fille, qui est fascinée par la fonction publique malgré ses 15 ans.
Cette fonction publique pour Stéphane, c’est depuis 2008, en tant qu’adjoint au Maire de sa commune. Puis il est élu Maire car il avait envie de préserver le site où il vit, d’apporter des idées nouvelles, de conserver l’indépendance de son village et de le faire rayonner sur le département, et ailleurs pourquoi pas : Plus beaux villages de France, Petite cité de caractère, Village de pierres et d’eau, Village fleuri… Son engagement est tel que le Président des Plus beaux villages de France fait de lui son Vice-Président (Commission Notoriété) et il devient membre du conseil d’administration de l’UDOTI (Union Départemental de l’Office du Tourisme).
Il s’est totalement immergé dans sa fonction. Pour cet enthousiaste, ne pas pouvoir être aussi réactif en tant qu’élu, qu’en tant que Chef d’entreprise, c’est horripilant car c’est un homme d’action qui a l’habitude d’anticiper, et apprécie le principe de « Action/Réaction ». Il a donc appris à se modérer pour continuer d’avancer et pour mener ses projets à terme.
Il a 7 conseillers pour l’aider contre 15, 20 voire 30 dans certaines communes. Alors il traite tous les dossiers, les problèmes de cimetières, de voirie, de voisinage, de végétaux, de police municipale, etc… Commune d’accueil, la mairie ouvre tous les matins. La contrepartie de cette adrénaline, de cette passion, c’est le stress lié à cette fonction :
« Etre élu, c’est avoir une vision d’ensemble ! C’est tellement valorisant de pouvoir aider les gens, et gratifiant de voir leur sourire quand vous les croisez, même si parfois certains rechignent un peu à vous saluer quand ils sont mécontents. Et puis il y a des dossiers qui sont stressants car compliqués à gérer, mais hormis ce stress, je ne savais pas que j’aimerais à ce point être Maire. On peut devenir accroc à ça tellement cette fonction est passionnante. »
Sa recette du bonheur
Pour Stéphane Loth, le bonheur consiste à prendre le temps de faire des choses et de les partager avec les siens. Pour y arriver, il explique qu’il faut prendre du recul, que c’est essentiel pour se sentir heureux.
François, retraité chef d’entreprise, divorcé, 2 enfants, et maire de Montguyon depuis 1995 (1 476 habitants)
Le très zen François Bastère a fait une faculté littéraire et de sociologie, avant de vivre pendant 16 mois au Niger pour effectuer son Service Militaire. Instituteur ensuite, ce n’est qu’à 23 ans qu’il rejoint l’entreprise familiale de travaux publics (une carrière) et travaille aux côtés de son père avant d’en prendre la direction avec son frère.
La vie associative a beaucoup d’importance pour François. Footballeur dans un club dans un premier temps, il devient entraîneur et obtient un brevet d’état pour remplir sa mission sérieusement.
« Donner du temps aux autres dans une association, c’est tisser un lien social. C’est très important et ça fait du bien ! »
La mairie de Montguyon, c’est une histoire de famille : son grand-père en était Maire, son père Conseiller Municipal. C’est donc en toute logique qu’il devient Conseiller lui aussi en 1983 : « Le maire est venu me chercher car je suis né ici, j’ai vécu ici et que je travaillais ici ! ».
L’élection en tant que maire, c’est plus tard. En 1995. Si François s’est présenté, c’est qu’il savait qu’il pouvait apporter quelque chose à sa ville, car il la connaît bien. Il est aussi devenu Vice-président de la Communauté de communes Haute Saintonge.
« Trouver du travail, passer son permis, être jeune tout simplement, c’est compliqué aujourd’hui. C’est pour ça que j’ai choisi de les aider du mieux possible en créant une Maison des Services (une Mission locale et une antenne de Pôle emploi entre autres). Le social est fondamental à notre époque. Je veux avoir une mission humaine, ça me semble nécessaire. »
François Bastère est fasciné par cette fonction : « Res Publica » veut bien dire « la chose publique », un état gouverné par le peuple. C’est passionnant d’être Maire. On peut vraiment changer les conditions de vie des gens dans une certaine mesure. »
Il prend du recul face aux événements et avoue qu’il faut travailler sur soi quand on commence dans cette voix. Qu’il faut avoir une certaine philosophie pour avancer comme il faut. Il me raconte qu’en 1995, il ne s’attendait pas à ce qu’il découvrît. Le maire a une certaine aura dans les campagnes. Il joue les médiateurs, est présent tout le temps et partout. C’est le fameux « Devoir de représentation ».
« Il faut créer de l’harmonie comme un chef d’orchestre, être quelqu’un qui rassemble dans la sérénité ».
Sa recette du bonheur
Sa recette du bonheur tient en 3 petites phrases qu’il m’a dites : « L’être humain est perfectible, mais le bonheur, c’est de croire en l’Homme ! Avoir la foi en l’être humain et vivre le moment présent. C’est indispensable ! »
C’est pour cela qu’il adore marcher. Dès qu’il le peut, il marche et pratique le Yoga. Il aime faire le chemin de St Jacques de Compostelle car c’est le cheminement qui est important. Le fait de marcher permet un retour sur soi-même et amène la sérénité.
Jean-François, retraité chef d’entreprise, marié, 3 enfants, et maire de La Rochelle depuis 2014 (74.880 habitants)
Le célèbre Jean-François Fountaine est un homme de défis : créateur de la non moins célèbre société Fountaine-Pajot, et navigateur émérite entre autres.
En 1976 quand il crée son entreprise avec 3 associés, il était loin de se douter qu’elle deviendrait ce qu’elle est aujourd’hui. En 2008, il exporte ses bateaux dans plus de 35 pays, et en 2014, alors que Fountaine-pajot emploie plus de 500 salariés, elle compte parmi les entreprises institutionnelles de la Charente-Maritime et est une référence mondiale en matière de catamarans. 2014 c’est aussi l’année où Jean-François Fountaine prend son mandat à la mairie, devient et Vice-Président de la Communauté d’Agglomérations de La Rochelle, et transmet son entreprise afin de se consacrer à son nouveau défi.
Membre de l’équipe de France aux Jeux Olympiques de Montréal en compagnie de son épouse en 1976, vainqueur, avec Pierre Follenfant, de la transat La Rochelle-La Nouvelle Orléans et vainqueur de la transat en double Lorient – Les Bermudes – Lorient en 1982, second de la course en équipage Québec-Saint-Malo en 1984, Jean-François a prouvé qu’il aimait la mer, et avait le goût de l’effort. Pourtant il reste modeste : « Tout le monde peut le faire ! »
Mais c’est sans compter la passion que ce marin met à réaliser ses rêves. Il a créé l’association « Voilier Charente-Maritime » en 1981, puis l’association « Hermione-Lafayette » à Rochefort en 1993, avec le succès que nous lui connaissons. En 2008, il est élu Président de la Fédération des Industries Nautiques (F.I.N.), fédération dont il quittera la présidence en 2014.
Mais la fonction publique, c’est depuis 1995 qu’il l’a intégrée. Il est élu conseiller municipal sur la liste de Michel Crépeau. En 2004, il devient Premier vice-président du Conseil Régional de Poitou-Charentes dont ses principales réalisations sont les bourses Tremplin pour l’emploi et le développement du TER.
« La vie collective démarre par la vie associative » commente Jean-François Fountaine. S’impliquer dans la vie de sa ville permet de travailler sur des dossiers qui lui tiennent à cœur tels que : le développement de l’accessibilité des personnes en situation d’handicape, la transition énergétique, l’économie, l’emploi, la solidarité, la desserte du territoire, l’accompagnement des PME-PMI, le logement, le tissu associatif… S’est entouré par ses équipes, qu’il arrive à faire évoluer sa ville.
Son quotidien, il le vit de façon assez simple et fait ce qui lui semble juste. Il m’explique aussi qu’il est important d’être en accord avec soi-même vis-à-vis des responsabilités qu’une personne peut avoir. La fonction publique est une fonction passionnante qui nécessite d’être posé.
Sa recette du bonheur
Pour Jean-François, il n’y a pas de recette particulière, si ce n’est le fait de porter un projet : « la vie est faite de projets, c’est qui permet d’avancer et de se sentir bien ». Cela explique certainement son parcours, qui a abouti à des nombreuses réalisations.
Corinne, pharmacienne, veuve, 2 enfants, et maire de Beauvais sur Matha depuis 2006 (682 habitants)
L’énergique Corinne Imbert a appris la rigueur pendant son doctorat en Pharmacie à la Faculté de Limoges. C’est donc tout naturellement qu’elle s’est dirigée, petit à petit, vers la vie politique. Son parcours, dans la fonction publique, est d’ailleurs imposant : conseillère municipale en 1995, 1re adjointe en 2001, conseillère générale du canton de Matha en 2008, puis vice-présidente de l’action sociale au Conseil Départemental de la Charente-Maritime auprès de Dominique Bussereau.
Mais son parcours ne s’arrête pas là. Elle est chevalier de l’Ordre national de la Légion d’Honneur, maire de Beauvais-sur-Matha dès 2006 car son prédécesseur est parti en cours de mandat, réélue en 2014, 1ère Vice-Présidente du Conseil Départemental de la Charente-Maritime, et enfin 1ère femme Sénatrice de notre département en 2014.
Toujours en activité dans son officine, cette femme dynamique mais calme, n’était pas destinée à prendre ce chemin. Elle mesure toute la chance qu’elle a d’être élue à ses fonctions, car elle a une vie passionnante. Ceci dit, elle reste humble devant ses succès en précisant que, « quel que soit le mandat ou l’élection que vous menez, même si votre nom paraît, c’est une équipe qui vous aide ! ».
Corinne a du respect pour ceux qui lui ont fait confiance. De ce fait, elle s’oblige à se dépasser.
« On grandit en avançant. On s’inquiète forcément pour ses concitoyens, pour leurs outils de travail, pour le quotidien… Le stress n’est pas le même qu’en début de mandat car vous apprenez tous les jours. Il faut peser les choses au quotidien. »
Sa recette du bonheur
Pour être heureuse, Corinne Imbert relativise et constate que :
« Etre en vie, être née en France, dans une famille aimante, avec une mère qui m’a encouragé à avoir un métier, de pouvoir faire des études, est une chance énorme. Nous les femmes, nous ne sommes pas des Superwomen. Il faut avoir un bon mental, de l’énergie et préserver notre équilibre. »
Et même si elle a peu de temps pour avoir des loisirs, elle fait des balades à vélo, lit, et essaie de se détendre en regardant des séries captivantes ou des thrillers où son esprit peut gambader…
Jean-Philippe, Cadre dirigeant retraité, marié, 2 enfants, et maire de Saintes depuis 2014 (25.586 habitants)
Le sémillant Jean-Philippe Machon a une double formation. Il est ingénieur et a suivi un 3ème cycle de gestion en MBI (Management Business International) avant de faire carrière, pendant plusieurs années au Canada. De retour en Europe, il devient PDG de plusieurs filiales d’Alcatel, puis l’un des cadres dirigeants du groupe Nexans, un des leaders mondiaux de l’industrie du câble.
Mais Jean-Philippe est un saintais de souche, pour qui les institutions locales sont importantes. Il revient donc dans sa ville. Ancien violoncelliste au Conservatoire de Musique de Saintes, il en profite pour donner libre cours à l’une de ses passions : la musique classique. Etre mécène de l’association de l’Abbaye aux Dames ne lui suffit pas. Il en devient alors membre, et administrateur.
Ce n’est pas pour le pouvoir qu’il décide de se présenter à la fonction de Maire. Il en avait bien plus tout au long de sa carrière professionnelle. Mais parce qu’il aime sa ville au patrimoine fabuleux et qu’il imaginait son évolution.
Ce qui paraît semblable à Jean-Philippe Machon, entre son expérience de dirigeant et celle de Maire, ce sont les réflexes de gestion, l’anticipation, et le développement d’une vision ou d’une stratégie. Contrairement à l’horloge interne du rythme de la fonction publique, qui est plus lent rapport à la complexité du domaine public.
Mais vivre une campagne électorale, c’est quelque chose d’extraordinaire, d’unique, de choquant et de violent. S’accrocher à ce que l’on croit demande de l’obstination quand on est une personne publique. Jean-Philippe ne pensait pas subir des attaques qui nécessitent qu’il protège son entourage. Même si la fonction publique crée des individus capables d’encaisser un certain nombre de choses, les provocations voire les agressions verbales et personnelles sont parfois brutales et atteignent forcément les proches.
Alors oui, il est parfois touché par des critiques, mais il prend du recul face à certains événements comme le lui a appris son métier lorsqu’il implantait et bâtissait des usines. Et c’est peut-être ce qu’il préfère d’ailleurs, changer les choses et bâtir !
Sa recette du bonheur
La recette idéale pour Jean-Philippe qui est un épicurien, est de partager un bon repas, préparé par son épouse qui cuisine divinement bien, et l’apprécier entre amis, suivi d’une simple promenade au bord de la mer pour se ressourcer.
Françoise, médecin, divorcée, 2 enfants, 3 petits-enfants, et maire de Saint Jean d’Angély depuis 2014 (7.702 habitants)
La volontaire Françoise Mesnard a fait ses études de médecine à la Faculté de Poitiers avant d’exercer en tant que médecin généraliste, puis en tant que médecin du Travail. Toujours en poste, elle travaille dans la même structure depuis 27 ans.
Impliquée dans les activités de ses enfants, elle a, comme les autres Maires, eu une vie associative où les responsabilités n’ont rien de commun avec leur vie professionnelle.
En 1995, le Maire de St Jean d’Angély l’a sollicité pour être sur la liste qu’il présentait. Elle a accepté. C’est alors qu’elle s’est intéressée à la fonction publique.
En 2004, elle a rejoint la liste de Ségolène Royale à la Région et est devenue Vice-Présidente de la Région Poitou-Charentes, en charge de la Santé puis de l’Education et de la Formation. Ce fût une période passionnante car elle a mis en place de gros dossiers tels que les chéquiers-livres pour permettre aux lycéens de l’académie de Poitiers de bénéficier d’un soutien financier pour acquérir leurs manuels scolaires, des chéquiers-sport pour faciliter l’accès au sport aux collégiens, et les primes à l’apprentissage pour favoriser l’embauche d’apprentis. 3 dossiers toujours en vigueur aujourd’hui.
En 2008, elle œuvre dans l’opposition à la mairie de St Jean d’Angély et devient Maire en 2014 jugeant que son expérience pouvait servir sa ville et les Angériens.
Etre Maire, c’est un repère pour les administrés, car c’est traiter les problèmes quotidiens : « C’est important une mairie, d’être un phare en quelque sorte, d’être un lieu d’accueil où les gens peuvent trouver des conseils et de l’aide ».
Elle m’explique que l’engagement d’un Maire est celui qui est, à son sens, un engagement considérable, car c’est beaucoup de travail bien sûr, des projets ambitieux, des invitations, des réunions, des manifestations, des évènements. Tout cela forcément au détriment de la vie privée, même si, comme ses collègues, elle essaie de la préserver.
Et puis, avec l’expérience, elle a plus d’aplomb qu’au début de sa carrière et plus de compétences aussi pour s’affirmer. Quand elle arrive à mener un dossier à terme, elle est vraiment satisfaite d’avoir bien travaillé, d’avoir aidé, même s’il y a toujours des personnes mécontentes, car les décisions d’un Maire ne sont pas toujours comprises ou prises dans le bon sens. Parfois il arrive que certains de ses concitoyens ne voient qu’une partie d’un résultat, et leur réaction peuvent être véhémente. C’est alors qu’elle prend un peu de recul pour encaisser les critiques pas toujours sympathiques.
Dans l’ensemble, son quotidien est un marathon, qui la rend heureuse, car « le pouvoir de faire » est inestimable. C’est pour cela qu’elle précise que respecter sa parole est essentiel. « Imaginer des projets, les mettre en œuvre, les réaliser, avoir des enthousiasmes, rencontrer des gens qui ont eux-mêmes des projets, c’est fabuleux ! »
Sa recette du bonheur
Pour Françoise, c’est simple : « Je suis une femme comme les autres alors j’essaie d’être attentive à ne pas m’oublier. Je pense que la recette du bonheur, c’est de rester soi-même et garder les pieds dans la réalité pour profiter de chaque bon moment, au moment où il se présente ».
C’est pour cela, que quand elle a beaucoup donné, elle récupère en profitant de ses petits-enfants, en lisant beaucoup (c’est une grand lectrice), en faisant des randonnées, et en étant passionnée de photographies de plongée.
Didier, retraité de la fonction publique, marié, 7 enfants, 4 petits-enfants et maire de Royan depuis 2008 (17.875 habitants)
Le souriant Didier Quentin, est titulaire d’une licence de lettre et de droit, a étudié à l’IEP de Paris et à l’ENA (Promotion Simone Weil).
Diplomate pendant de nombreuses années, il a côtoyé les plus grands. Son parcours est impressionnant :
- Représentant des Nations-Unies à New-York de 1974 à 1978
- Consul général de France à Houston de 1981 à 1985
- Conseiller diplomatique de Charles Pasqua alors Ministre de l’Intérieur en 1986
- Conseiller diplomatique de Jacques Chirac de 1988 à 1995
- Vice-président du Conseil Régional du Poitou-Charentes de 1992 à 1997
- Ministre plénipotentiaire, Secrétaire général de la mer auprès du Premier Ministre de 1995 au 1997,
- Secrétaire au bureau de l’Assemblée nationale de 2002 à 2007
- Membre de la Commission des Lois de 1999 à 2013
- et depuis 2008, membre de la Commission des Affaires Etrangères et de la Commission des Affaires Européennes de l’Assemblée Nationale
Non content d’exercer ses prestigieuses fonctions, il est décoré en tant que Chevalier de la Légion d’honneur, Chevalier de l’ordre du Mérite et possède quelques distinctions américaines et japonaises.
Avec un parcours aussi incroyable, je demande au Député pourquoi il a voulu devenir Maire de Royan en 2008 ? Il m’a répondu tout simplement, qu’il avait voulu trouver un sens à sa vie, c’est faire des choses pour changer la vie des gens.
« On peut faire ça pour la gloriole bien sûr, parce qu’on veut être reconnu, par passion de la politique ou pour une histoire familiale ou personnelle. Je suis passionné d’histoire et de géographie. Je viens d’une famille d’architectes et d’agriculteurs. Ce n’était pas bien vu que je fasse de la politique. Mais j’ai tenu bon. »
Son plus vieux souvenir politique, c’est le 23 décembre 1953, après l’élection du président de la république, le dernier de la IVème république, René Coty, lorsque son épouse a inauguré l’école maternelle à Royan, et qu’elle est décédée peu de temps après. Il se rappelle d’une grande tristesse des français car elle était bien vue et populaire.
Etre Maire, c’est rester abordable, être plus près des citoyens, prendre le temps de parler, de rencontrer des personnes, être disponible en permanence. Dans la politique, c’est un cadeau. Noblesse oblige, cette fonction est un pacte entre les gens et le Maire. C’est un devoir d’état la politique, un sacerdoce, toujours disponible à tous moments et constamment sous la critique.
Alors Didier explique « On finit par avoir la peau dure devant les attaques, à force. On ne devient pas insensible, mais on prend du recul. Et puis heureusement qu’on est secondé aussi. Il y a des moments difficiles… Plus durs encore que les critiques. Quand on doit se rendre sur les lieux d’un très grave accident, d’un drame, d’un crime de sang épouvantable, d’un incendie, d’une inondation ou d’une submersion… Il faut bien avoir la peau dure. »
Sa recette du bonheur
A ma question sur sa recette du bonheur, il me répond : « Votre question est compliquée ! St Just disait que le bonheur est une idée neuve en Europe. C’est la première fois que nous avons 70 ans de paix en Europe. Alors je dirai que le bonheur n’est pas un état permanent. Ce sont de petits instants par ci, par là… Des moments fugitifs… Comme un coucher de soleil, un sourire, quelque chose de simple… »
Et voilà, les 12 portraits de ces femmes et de ces hommes qui, vous l’avouerez, ne sont pas ordinaires : personnes cultivées, bien élevées, disponibles. Ce qui m’a touché le plus dans ces rencontres, est que j’ai découvert une fonction qui est loin d’être inutile comme je le pensais d’un prime abord. Ce sont des chefs d’orchestre qui s’efforcent, tant bien que mal, de donner la mesure pour que tout se passe bien, ou du mieux possible en tous les cas, et selon leurs convictions.
Ses fameuses convictions, qui parfois, même bien souvent je dirai, nous font perdre de vue, que les femmes et les hommes politiques ne sont pas des machines de guerre rompues à tous les combats, mais des êtres humains. C’est-à-dire, qu’ils éprouvent des sentiments et peuvent être sensibles, puisqu’ils sont obligés de prendre du recul pour assumer certains aléas liés à leur fonction. Ils ont aussi, à mon avis, un grand besoin de reconnaissance pour s’exposer ainsi au verdict d’une population. Ils ne sont pas la caricature du politicien carriériste et parvenu.
Ils tentent, tant bien que mal d’assumer leurs opinions et de protéger leurs familles. Même si parfois ils peuvent être maladroits ou que leurs idées nous paraissent désuètes, absurdes ou grotesques. Il me semble que je ne pourrais plus jamais les juger, ou penser qu’ils sont ce que peut m’inspirer leurs opinions.
Le statut de ces maires est un statut aléatoire à durée déterminée. Ils en ont tous conscience. Ils savent que selon le résultat de leur mandat, il ne sera pas reconduit. Cela me fait penser au quotidien de nombre d’entre nous. Ils ne perçoivent pas de salaire, mais des indemnités et donc ne cotisent pas pour leur retraite quand ils travaillent pour nous. Ils doivent, en conséquence, conserver un emploi parallèlement à leur fonction. Ce qui augmente aussi leur charge de travail. Et même si ce sont eux qui ont choisi cet état de fait, je pense que ce n’est certainement pas facile à certains moments.
Dans ces interviews, je vous l’ai dit au début de mon billet, je ne me suis pas intéressée à leurs courants politiques, mais à eux tout simplement, et j’avoue que je suis agréablement surprise. J’espère que vous aussi.
J’aimerai surtout que vous retrouviez votre regard d’enfants en me lisant, et que vous puissiez voir, la petite lumière que j’ai aperçu dans leurs yeux pour croire, ne serait-ce qu’un instant, qu’à force d’obstination, nous pouvons tout réussir, si nous le voulons !
8 réflexions sur « Maires et fier(es) de l’être ! »
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Bravo pour ces magnifiques portraits, pour ce regard différents que l’on pourra désormais porter sur ces personnalités publiques.
Répondre beaucoup Stéphanie !
Le point commun de ces femmes et ces hommes est la volonté d’aider autres. Souvent, leurs occupations professionnelles sont ou ont été en relation avec l’humain. Nous pouvons leur dire MERCi, car, pour avoir exercé 30 ans dans la fonction publique territoriale, auprès d’eux, être maire est passionnant mais aussi éprouvant.
Très beau témoignage et explication judicieuse il me semble. Merci beaucoup Anne.
Super article comme d’habitude. Un grand merci pour tout ce que tu nous partages.
Merci beaucoup. Ce billet a donné lieu a de belles rencontres. Merci encore pour ce joli compliment 😉
Salut! Article plein de bonnes infos. Bonne journrée
Merci ! 😉