Guillaume, le français d’Australie…
Guillaume Roux est un français qui vit en Australie depuis 2015. Oscillant entre restauration, culture du café (très importante là-bas) et l’événementiel, il est très exactement là où il veut être. Pour résumer, il semble qu’il soit un homme heureux.
En réalité, la France, c’est en 2012 qu’il l’a quitté… Pour la Nouvelle-Zélande qui plus est. Quand je lui demande ce qui l’a amené à quitter notre pays, il me répond :
« Si je cherche bien la raison fondamentale, la première réponse qui me vient à l’esprit serait l’aventure. Je pense honnêtement à l’heure actuelle que c’était pour me retrouver moi-même. Beaucoup parlent de fuir ou de tourner le dos à certaines situations pro ou perso… J’avais 21 ans et des poussières. A cet âge-là, on sort des écoles et on ne connait rien aux voyages et à ce qu’ils nous apportent. On ne se connait finalement pas. Ce que je cherchais à l’époque, c’était de partir pour mieux me retrouver.
En partant à l’autre bout du monde, et même juste dans un pays limitrophe, tu sors non seulement de ton pays, mais de ta zone de confort. Ce qui fait que mon voyage se déroule bien et se déroulera toujours bien, avant même les paysages, ce sont les rencontres que tu fais. Les personnes d’exception qui te posent ou qui te font te poser des questions auxquelles tu ne t’étais jamais confronté.
Je ne m’attendais à rien, et concrètement, tu te sens bouleversé au début par la qualité des échanges. Ensuite, tu t’en nourris, et ton discours de base change avec l’expérience.
Le premier jour, je suis parti avec 23 kilos de choses insignifiantes… Aujourd’hui, ce sont 7 kilos qui me servent depuis 5 ans. Et encore… La base de mon « grand luxe » c’est : chapeau, lunettes et crème, passeport, bouquin/musique et chaussures de sport… Somme toute un « moi » plus libre et plus léger… »
Aux vues de ce qu’il me raconte, Guillaume paraît suivre son instinct. Il s’entoure de personnes étonnantes. D’ailleurs, vous êtes nombreux à avoir adoré le billet sur Romain, le Globe-trotteur. Ce billet a voyagé dans le monde entier. Cette géniale rencontre, c’est à Guillaume que nous la devons.
Personnellement, partir c’est un mélange d’appréhension et d’excitation en même temps. Deux ressentis qui ont la même cause : l’inconnu. Il y a ce que l’on sait, ce que l’on découvre, ce que l’on suppute… Mais finalement, ce n’est jamais que notre imaginaire qui nous titille.
Pour Guillaume, idem ! Adrénaline, excitation, stress, même à petites doses… Il précise que ce sont ces trois éléments combinés les uns aux autres qui nous rendent accrocs aux voyages… Ou pas.
« Partir c’est magique. En tous les cas c’est comme ça que moi je l’ai vécu. Ça fait mal d’abord, parce que certains des choix que l’on fait sont durs à accepter ou à assumer. Puis c’est toute une succession de décisions qui va te faire comprendre si tu dois te fier à une logique personnelle ou plutôt à l’instinct. Tu pars à l’autre bout du monde, mais pas que… Tu vas pousser tes limites physiques, sociales, physiologiques, mentales… Et soyons fous… Psychologiques… Tu vas certainement prendre conscience à quel point c’est addictif, ou alors bien au contraire, répulsif… Mais la belle équation, c’est : choc des cultures + changement littéral de façon de penser + des rencontres fascinantes = une belle leçon de vie… ».
Nous sommes identiques : accroc à « ailleurs ». Par contre, lui est parti. Il s’est installé là-bas. Il n’est revenu que 3 ou 4 fois depuis son grand départ comme il dit. Une petite pause frenchie avec sa famille et ses amis, et il repart ! Ce n’est pas parce qu’il vit en Océanie depuis 5 ans qu’il a oublié d’où il vient. Sa Haute-Savoie, la neige et la bonne cuisine lui manquent bien un peu. A ce propos, Il ne se sent pas déraciné, juste expatrié. Il se sent bien français. 100 % français même ! Dans sa langue, dans sa façon de travailler, dans son histoire, dans son caractère : « Je n’ai rien d’australien à part certaines photos de profil (rire) ! ». Mais il aime la vie là-bas.
Il faut dire que l’IDH de l’Australie (l’Indicateur de Développement Humain) en 2016 était le 2ème du monde. L’IDH est un indicateur créé en 1990 par les Nations Unies afin d’évaluer le bien-être ou la qualité de la vie des pays en quelque sorte. Il y a 3 critères pour cela : le PIB/habitant, l’espérance de vie à la naissance et le niveau d’éducation. Pour vous donner une idée, la Norvège occupe la 1ère place et la France, la 21ème.
La solitude, les réflexions sur le « comment vivre » en société et les changements qu’apportent les voyages à l’Homme, c’est avec « un grand homme d’expérience, plein d’ingéniosité et d’une grandeur valeur d’esprit » qu’il les partage : son grand-père. C’est peut-être grâce ce lien indéfectible qui les unis, que Guillaume est devenu si lucide sur l’homme qu’il est aujourd’hui.
Lucide, nous venons de le voir. Jeune (29 ans), audacieux… Je m’interroge cependant sur la suite de son avenir en Australie depuis que Malcolm Turnbull, Premier Ministre australien, a supprimé le visa 457 qui permettait à des personnes qualifiées de s’installer dans le pays.
Guillaume ne se sent pas concerné par cet amendement. Ses critères personnels et ses motivations ne correspondent pas au visa 457. Il veut rester libre. Alors, il a déjà réfléchi à l’avenir. La prochaine destination sera le Canada ou l’Amérique du Sud. Dans ses rêves, il y a l’Amérique centrale, celle du Nord, l’Inde, l’Afrique, l’Indonésie… Mais il n’est pas un touriste lambda. Il aime sortir des sentiers battus. Ce sera peut-être par le biais de missions humanitaires qu’il découvrira ces pays.
En attendant, il me dévoile son Australie à lui…
« Je suis parti de Nouvelle-Zélande en direction de Sidney avec 300 $ en poche. J’étais déterminé à sortir un salaire hebdo et à avoir un lit pour pouvoir me reposer. J’avais la chance d’avoir un de mes meilleurs potes sur place. La suite est venue logiquement.
L’histoire de ce pays en comparaison avec ses cousins européens est toute petite : 200 ans et des brouettes ! Il y a ce plaisir d’être dans une communauté anglo-saxonne, non européenne. Pour le boulot, l’activité est reliée directement aux saisons. Elle reste régulière et bien payée. Il y a aussi les voyages dans les îles à 3/4h de trajet, les nouveaux amis sur place, et les paysages de folie.
Mais si tu veux mes coins préférés… C’est la côte Est, pour te faire dorer la praline. Tu veux voir des kangourous sauvages, c’est au sud d’Adelaïde… En fait, partout en Australie. Tu pars la nuit avec ta caisse dans l’outback. Tu allumes tes phares… Tu roules doucement quand même… Tu veux manger et boire ? C’est Sydney, Melbourne, Adelaïde. Les cuisines fusions sont omniprésentes maintenant. Barossa et Margaret River pour les vins…
Pour la partie sportive, ma foi… Un peu partout… La Tasmanie, les parcs nationaux, les routes côtières… Tu auras de quoi faire… Pour la partie sauvage, la côte Ouest. 100 %… Prévoies ton jerricane, ton tout-terrain, ta crème et ton eau pour 24 heures… Ne sait-on jamais ! Attention, coups de soleil garantis, et paysages de feu ! »
Vous me connaissez bien maintenant. Reste un point à élucider : Cupidon. A-t-il visé Guillaume le français d’Australie, comme il l’a fait pour Romain le globe-trotteur ? Il semblerait que oui. Notre héro du jour est tombé amoureux en Australie d’une jolie française qu’il a rencontré dans une soirée entre amis.
Cela voudrait-il dire que la terre d’Oz serait une terre fertile pour Aphrodite ?
2 réflexions sur « Guillaume, le français d’Australie… »
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Merci pour ce vibrant témoignage!
C’était un vrai plaisir cette rencontre !
Merci Marie-Christine !