Être ou ne pas être chef d’entreprise !

Tout le monde, quel que soit sa catégorie socio-professionnelle, et/ou quel que soit son niveau d’étude, peut devenir chef(fe) d’entreprise. Cependant, je suis intimement convaincue que tout le monde n’est pas fait pour être patron(ne). Certains tempéraments peuvent y arriver avec plus de facilités que d’autres. Être chef(fe) d’entreprise n’est pas une vocation. C’est presque un sacerdoce pour certains(es). Ce n’est pas non plus une question de gènes (le gène du patron n’existe pas encore – sic). Il est demandé aux dirigeants d’être des individus exemplaires surtout lorsqu’ils/elles exercent un pouvoir qu’ils ne partagent pas.

Faisons un état des lieux avant de découvrir l’interview d’un diplômé d’HEC qui nous donnera les tenants et les aboutissants pour tout savoir sur le fait d’être ou ne pas être chef(fe) d’entreprise.

Y a-t-il beaucoup de chefs(fes) d’entreprise ?

 

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Avec le statut spécifique des micro-entreprises, de plus en plus de personnes peuvent et veulent prétendre au trône. Il y a beaucoup d’appelés, et peu d’élus sur du long terme… Autrement dit, le nombre de créations d’entreprise a explosé en 2018 avec 691.300 immatriculations selon l’INSEE. 100.000 entreprises de plus qu’en 2017 ! C’est + 28 % pour les micro-entreprises et + 20 % pour les entreprises individuelles classiques. C’est une progression colossale !

Survivront-elles longtemps ?

 

© Stocklib rido
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D’avril 2018 à mars 2019, 54.514 entreprises ont liquidé leur activité par voie judiciaire.

En 2017, 77 % des micro-entreprises fermaient leurs portes dans leurs cinq premières années selon L’Express qui se base sur des chiffres Insee.

L’excellent billet du blog Altares explique très bien la situation économique des petites entreprises en France lorsqu’on sait que, 58.000 à 65.000 entreprises/an subissent des procédures collectives (sauvegardes et redressements judiciaires – Procédures qui permettent à moins de 25 % des entreprises à réussir à stabiliser leur activité et leur gestion après un moment difficile).

Il explique que le nombre de liquidations se maintient. Cependant le nombre de PME de moins de 10 salariés qui déposent une procédure collective explose en 2018. En effet, les PME représentent 94 % des dossiers déposés auprès des Tribunaux de Commerce. Elles voient augmenter leur mise en liquidation avec + 18 %… Avec comme résultat de plus de 40.000 salariés sur les bancs du chômage en plus de leurs dirigeants…

Ils ont quels profils ces chefs(fes) d’entreprise ?

 

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L’âge moyen des créateurs d’entreprises classiques est jeune (36 ans). Celui des entrepreneur(es) en micro-entreprise est très jeune puisqu’en dessous de la trentaine (toujours selon les statistiques 2019 de l’Insee). 4 créateurs d’entreprises individuelles sur 10 seraient des femmes, chiffre stable depuis 2015 alors qu’il progressait régulièrement depuis 30 ans. La micro-entreprise pour les femmes n’a absolument rien changé.

Beaucoup de personnes pensent que c’est facile d’être patron. Ça se saurait si c’était le cas ! Les contraintes, le tempérament et les motivations jouent forcément. Le mieux n’est-il pas d’interviewer un expert dans la direction d’entreprise pour en être certain ?

Alors être ou ne pas être Chef(fe) d’entreprise ?

 

C’est un avocat en droit des affaires qui accompagne souvent des entreprises pour des procédures collectives devant les Tribunaux de Commerce, qui m’a recommandé Bruno Grivet de 1.2.3. Projeille pour répondre à mes questions.

@Grivet Bruno
@Grivet Bruno

Ancien dirigeant d’un groupe agro-alimentaire et diplômé d’HEC, Bruno Grivet a créé son entreprise en 2013 à Saintes en Charente-Maritime. Homme charismatique et posé, il accompagne les dirigeants de TPE en stratégie, gestion financière et management. Il réalise aussi des missions de management de transition dans des entreprises industrielles sur l’hexagone. Parcours que vous pouvez découvrir dans le tout premier invité du blog « Bruno Grivet, homme de contrastes ».

Interview

Les Chroniques d’Adélaïde : Vous êtes un ancien dirigeant de Groupe agro-alimentaire. Pourquoi avez-vous quitté ce job pour créer votre entreprise ?

Bruno Grivet : Lorsque vous êtes cadre sup dans l’industrie, soit vous ne changez jamais d’entreprise, soit vous déménagez toute la famille à chaque évolution de carrière. Sauf si vous habitez en Ile de France. Lorsque mon dernier CDI a pris fin, j’ai calé devant un douzième déménagement. Par ailleurs, j’ai eu envie de mettre mon expérience de dirigeant à la disposition de patrons de TPE-PME qui, par définition, n’ont pas de structure d’encadrement pour les assister.

LCA : Quels sont les profils des entreprises qui vous sollicitent ?

© Stocklib everythingpossible
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Bruno Grivet : Aujourd’hui j’ai deux activités très distinctes. La première, celle pour laquelle j’ai créé l’entreprise 1.2.3 Projeille s’adresse aux TPE-PME, artisans/commerçants jusqu’à 25-30 salariés. Dans la seconde, j’exerce une activité de management de transition qui s’adresse aux entreprises industrielles, en principe de plus de cents salariés. Compte tenu de votre sujet, je vous répondrai au titre de la première activité.

LCA : Pourquoi font-elles appel à vous ?

Bruno Grivet : Sur un malentendu ! Une fois qu’elles ont constaté les limites de leur expert-comptable et que leur banquier leur a fermé la porte, elles cherchent un faiseur de miracles. Leurs dirigeants commencent à prêter l’oreille à ceux qui leur parlent de Bruno Grivet, ou d’un autre qui a aidé untel ou untel à se sortir d’un mauvais pas. Mais dans 95% des cas, c’est trop tard.

LCA : Lorsque vous accompagnez une entreprise en difficulté, quelles en sont les 3 principales raisons ?

Bruno Grivet :

  1. © Stocklib Wavebreak Media Ltd
    © Stocklib Wavebreak Media Ltd

    Le dirigeant n’anticipe pas. Il pilote son entreprise en regardant dans le rétroviseur. Il constate le résultat longtemps après la fin de l’exercice.

  2. Il prête à son comptable des compétences que celui-ci n’a pas.
  3. Il n’a pas, personnellement ou en interne dans l’entreprise, toutes les connaissances/compétences requises pour rattraper un dérapage.

LCA : Intervenez-vous dans les entreprises en bonne santé ?

Bruno Grivet : Jamais ! Un patron de TPE considère généralement qu’il n’a besoin de personne tant que son entreprise fonctionne bien. Il déteste partager la connaissance qu’il en a. Quand les problèmes commencent à arriver, il se cache. Il faut absolument que personne ne sache qu’il a des difficultés. Il ne commence à apparaitre sur les radars des gens susceptibles de l’aider, que quand il est à peu-près déjà dans le mur.

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Mon intention au départ, et je pense que ce serait la bonne formule, était d’aider le dirigeant à se constituer un tableau de bord avec quelques indicateurs pertinents pour surveiller le bon fonctionnement de son entreprise. Assurer le suivi de la cohérence avec un prévisionnel établi avant l’exercice. L’aider également à identifier, en période calme, les quelques leviers dont l’efficacité aura été testée, à actionner en cas de turbulence.

LCA : Pensez-vous qu’on puisse être naturellement un leader ou que certaines personnes soient plus faites que d’autres pour être patron et pourquoi ?

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Bruno Grivet : Je distinguerais le leader du manager. Le leadership est une qualité qui peut se révéler puis disparaitre en fonction des circonstances, de l’environnement, de la nature des situations. Un leader performant en temps de crise peut se révéler complètement inefficient en période calme. Le management est une fonction qu’il faut assumer coûte que coûte, quelles que soient les circonstances. Dans certaines limites, je dirais que le leadership est inné, quand le management s’apprend. Pour être patron, il n’est pas nécessaire d’être leader mais il est indispensable d’être manager. Un bon manager sait utiliser les capacités de leadership de ses collaborateurs en fonction des situations et des besoins.

LCA : Quelles sont, selon vous, les 5 qualités pour être chef d’entreprise ?

Bruno Grivet :

  1. Avoir une vision
  2. Anticiper
  3. Apprendre de ses échecs
  4. Savoir déléguer
  5. Savoir s’entourer

LCA : Quelles sont les 5 défauts à ne pas avoir ?

Bruno Grivet :

  1. Rester seul pour penser le pilotage. Ce qui revient à penser qu’on est plus malin tout seul qu’à plusieurs !
  2. S’imaginer devoir être le plus compétent dans toutes les fonctions de son entreprise. Ce qui amène au comportement suivant : « j’embauche des brêles pour être sûr de rester le meilleur ».
  3. Laisser l’empirisme prendre le dessus (« on a toujours fait comme ça »).
  4. Se croire indispensable en toute circonstance.
  5. Refuser la critique.

LCA : Des études spécifiques sont-elles nécessaires pour diriger une entreprise ?

Bruno Grivet : Si vous voulez être dirigeant salarié d’une entreprise, oui indiscutablement. N’oublions pas que dans notre pays, la première qualité que l’on regarde chez un dirigeant de 55 ans, c’est l’école qu’il a intégrée quand il en avait 20. Mais ce n’est pas le cas de figure qui nous préoccupe ici. Penchons-nous sur le cas du patron créateur, repreneur ou, plus délicat, héritier.

© Stocklib Michael Simons
© Stocklib Michael Simons

Tout d’abord, je crois que tout le monde ne peut pas être patron d’entreprise, mais chacun peut être appelé à le devenir en fonction des circonstances de la vie. Le point de départ varie d’un individu à l’autre. La compétence étant la somme des connaissances et de l’expérience, je ne pense pas qu’une formation spécifique soit appropriée pour devenir dirigeant. Chacun doit évaluer la nature de sa compétence puis la compléter en fonction des lacunes et des besoins.

LCA : Recommandez-vous des études/formations aux artisans/commerçants/professions libérales pour une direction d’entreprise aisée/facile et pourquoi ?

@Grivet Bruno
@Grivet Bruno

Bruno Grivet : Autant je ne crois pas à une formation initiale unique, autant je suis convaincu de la nécessité de se former tout au long de sa vie professionnelle. C’est encore plus vrai pour tous ceux qui ont un devoir de gouvernance, donc notamment les dirigeants de TPE. Mon expérience est que le choix d’une formation adaptée est souvent le fruit d’échanges entre pairs. Je recommande vivement la fréquentation du CJD (Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprise) puis de l’APM (un réseau de chefs(fes) d’entreprise) qui sont des lieux d’excellence pour la formation et le développement personnel, la réflexion collective et l’expérimentation partagée. J’invite également les patrons à être attentifs à toute l’excellente production française de MOOC qui donnent aujourd’hui un accès facile à une grande variété d’apprentissages qu’il était difficile de suivre il y a encore 10 ans en dehors des circuits universitaires. Je citerai France Université Numérique, Openclassrooms ou Coursera. Ne dites pas « ce n’est pas pour moi ! », allez voir.

LCA : Une micro-entreprise est-elle, selon vous, une entreprise comme les autres et pourquoi ?

Bruno Grivet : Non, ce n’est pas une entreprise comme les autres, car elle n’a pas de réelle perspective de croissance. Elle est bien adaptée pour apporter un complément de revenu à un salarié qui dispose de temps libre. C’est par ailleurs une bonne opportunité pour tester un projet qui aboutira, ou non, à la création d’une véritable entreprise. Mais dans la durée, elle présente plus d’inconvénients que d’avantages pour son créateur comme pour ses clients.

© Stocklib Vasyl Dolmatov
© Stocklib Vasyl Dolmatov

LCA : Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un(e) futur(e) entrepreneur(e) pour devenir un bon dirigeant ?

Bruno Grivet : Il ne doit négliger aucune des composantes du management, à savoir : Diriger – Organiser – Communiquer – Motiver – Gérer les compétences – Être exemplaire.

LCA : Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un(e) chef(fe) d’entreprise pour être un chef d’entreprise heureux(se) ?

Bruno Grivet : Prendre le contrepied de ce que nous sommes en train de faire : Ce doit être la première question à se poser et non la dernière. Pour bien orienter sa vie professionnelle, il vaut mieux savoir d’abord ce que l’on attend de la vie au sens large.

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Imaginons Monsieur et Madame Duchmoll. Jeune couple de 25 ans, ils décident de ne pas avoir d’enfant car ils estiment qu’ils n’auront pas le temps de s’en occuper. En effet, leur désir est de créer une entreprise à laquelle ils consacreront l’essentiel de leur vie, que ce soit en y étant physiquement ou pour réfléchir aux problèmes rencontrés. Ils comptent que cela représentera 15 heures par jour, 365 jours par an. Ceci afin de lui assurer les chances maximums de croissance et de pérennité.

C’est leur choix et il est tout à fait légitime. Mais franchement, quel pourcentage de la population entre 20 et 30 ans souhaiterait formuler aussi crûment un projet de vie de ce type ? Disons 5 %. Regardons maintenant parmi les artisans/commerçants que nous connaissons. Combien vivent les conditions énoncées par Monsieur et Madame Duchmoll ? 80% ? Trouvez l’erreur !

© Stocklib Galina Peshkova
© Stocklib Galina Peshkova

 La plupart d’entre nous avons commencé par apprendre un métier. Puis nous avons essayé d’y faire coller nos aspirations. C’est l’inverse qu’il faut faire. Les dirigeants du CAC 40 le savent mieux que quiconque : une stratégie ne vaut que si elle répond au souhait intime de l’actionnaire. Cela doit être vrai pour les TPE.

Qu’est-ce que j’attends de l’entreprise que je crée et que je dirige ?

  • Transmettre un patrimoine à mes enfants ?
  • Partir deux mois par an dans les îles ?
  • Absorber tous les concurrents dans un rayon de 150 km ?
  • Faire une belle plus-value à la revente pour assurer ma retraite ?
  • Financer une belle maison avec piscine ?
© Stocklib Roman Samborskyi
© Stocklib Roman Samborskyi

Tout le monde n’aura pas la même réponse, mais elles sont toutes légitimes. Se poser la question et trouver la réponse, c’est se donner la motivation et les moyens de piloter son entreprise en regardant vers l’avenir.

 

 

Pour contacter Bruno Grivet en un clic : 1.2.3. Projeille

Marc Esposito ou « Les mémoires d’un enfant du cinéma – Les années Première »

« Mémoires d’un enfant du cinéma – Les années Première » de Marc Esposito est l’un des livres que j’adore le plus cette année. Il nous raconte les dix années (de 76 à 86) qu’il a passées à la tête de ce célèbre magazine de cinéma qu’il a fondé avec son comparse Jean-Pierre Frimbois. Ce sont des années de folies où Ventura, Montand, Romy Schneider et Deneuve sont au sommet de leur notoriété jusqu’à l’ascension de Dewaere, Depardieu, Coluche, Christophe Lambert et Adjani entre autres…

Le livre

C’est une vie palpitante que Marc Esposito nous raconte en 552 pages. Des mots simples savamment associés les uns aux autres qui vous font vibrer. On a l’impression d’être son assistant(e) privilégié(e) et de voir sans être vu…

Extrait du livre

« Depardieu m’a appelé pour savoir si nous pouvions l’accueillir dans notre villa avec sa femme Elisabeth pendant toute la durée du festival, forcément j’ai dit oui. Il me demande aussi s’il peut inviter Barbara à venir passer quelques jours avec nous, forcément j’ai redit oui, sans croire une seule seconde qu’elle viendrait, et elle est venue. (…)
C’est le Festival le plus pluvieux de l’Histoire, Barbara passe ses journées dans le salon transformé en salle de rédaction, au milieu des journalistes qui tapent leurs textes, des photographes qui trient leurs photos, des maquettistes qui maquettent, des assistantes qui téléphonent. (…) Elle déjeune et dîne avec ceux qui déjeunent ou dînent quand elle a faim, au besoin elle nous fait des omelettes géantes. C’est génial, d’avoir cette femme parmi nous, je n’ai jamais passé autant de temps à la villa Première »

 

65300559_924972651186238_2643000914067062784_oMarc nous fait découvrir les années d’or du cinéma. Il a voulu un magazine unique en son genre qui s’adressait, non pas à des amateurs qui intellectualisaient le 7ème art, mais à des passionnés comme lui, des fans, des curieux fascinés par ces inaccessibles stars de l’époque. Des plateaux de tournages aux Festivals de Cannes, Marc nous fait deviner ses amitiés et des quidams comme nous ne les imaginons pas.

Lien pour commander « Mémoires d’un enfant du cinéma : les années Première » (Rober Laffont), 22€FNAC

Marc Esposito ou l’écriture quoiqu’il arrive !

Après ses études au CFJ, l’éminente école de journalisme, Marc travaille pour le Provençal (à Avignon), puis à France soir, But et Onze avec Jean-Pierre Frimbois avant de créer Première ensemble.

Comment ne pas être inspiré par le petit garçon qu’il était et qui a réalisé son rêve au-delà de ses désirs les plus fous ? Non content d’avoir interviewé ces incroyables personnages, d’avoir partagé leur quotidien, il a fini par en faire tourner certains…

Marc Esposito, sur le tournage du Coeur des Hommes 3 (2012). Avec Marie Maurin (scripte sur ses 3 derniers films) et Pascal Caubère (directeur de la photo de 4 de ses 5 films)
Marc Esposito, sur le tournage du Coeur des Hommes 3 (2012). Avec Marie Maurin (scripte sur ses 3 derniers films) et Pascal Caubère (directeur de la photo de 4 de ses 5 films)

En effet, Marc n’est pas qu’un journaliste fondu de cinéma, c’est aussi le scénariste et réalisateur d’un documentaire sur Dewaere, du film « Mon pote » avec Benoît Magimel et Edouard Baer, des « Le cœur des hommes » (les 3 bien sûr) avec Gérard Darmon, Jean-Pierre Darroussin, Bernard Campan et Marc Lavoine, dont la célèbre réplique « Elles ont morflé les Spice Girls ! » a bien fait marrer tout le monde.

Il y aussi eu son sublime film (mon préféré !) « Toute la beauté du monde » avec Marc Lavoine et Zoé Félix…

L’interview de Marc Esposito

Pour la petite histoire, lorsque j’hésitais à lancer le blog, ce sont les encouragements de Marc qui m’ont donné l’audace de le faire. Alors c’est à moitié fébrile, moitié angoissée que j’ai travaillé sur cette interview. Mes idées s’entrechoquaient, j’avais tellement de questions à lui poser… Et c’est au retour d’un voyage aux États-Unis que très gentiment, il me répond.

Les Chroniques d’Adélaïde : Comment vous est venue l’idée de ce livre « Mémoire d’un enfant du cinéma » ? Et pourquoi était-ce le moment d’écrire ce livre ?

Marc Esposito @Christophe Bourreau
Marc Esposito @Christophe Bourreau

Marc Esposito : Vu tout ce que j’ai vécu, c’est forcément une idée qui était dans ma tête depuis longtemps. Pourquoi maintenant ? Parce que j’en avais le temps, et parce que j’ai 67 ans, donc le temps presse ! Comme il y a encore au moins 2 tomes à venir, c’eût été exagérément optimiste d’attendre 75 ans pour me lancer !

LCA : Quel est le meilleur souvenir que vous avez de cette période-là ?

Marc Esposito : De la période ‘’Première’’ (1976 – 1986), donc… Difficile d’extraire un événement… Ma relation avec Depardieu, mes Festivals de Cannes… La projection d’Apocalypse Now, à Cannes, en 79, et la conférence de presse de Coppola, qui l’a suivie, dans la salle où nous venions de voir le film. J’avais l’impression de vivre un moment historique !

LCA : C’est un travail d’introspection de se pencher sur son passé. Est-ce que cela a été agréable ou difficile ?

Marc Esposito avec Jean-Pierre Lavoignat en 2016
Marc Esposito avec Jean-Pierre Lavoignat en 2016

Marc Esposito : Agréable ET difficile ! Agréable, parce que j’adore écrire, et que cet exercice d’écriture à la 1ère personne est particulièrement jouissif pour moi, et me change de l’écriture des scénarios. Difficile, parce qu’il faut se livrer à une grosse introspection, faire le tri entre les événements vécus. En termes de ‘’rangement’’, de ‘’structure’’, c’est un gros gros boulot !

LCA : Quel homme était Dewaere, quel souvenir en gardez-vous ?

Marc Esposito : C’était un homme très attachant. J’en garde un souvenir très ému, il est mort alors que nous commencions à devenir amis, c’était un mec très simple, sincère, écorché vif, et très drôle, aussi.

@Featureflash Photo Agency Shutterstock.com
@Featureflash Photo Agency Shutterstock.com

LCA : Est-ce que Depardieu faisait aussi peur dans la vraie vie qu’au cinéma ?

Marc Esposito : Bien plus ! Mais ‘’peur’’ n’est pas le bon mot ! Avant qu’on devienne proches, il m’impressionnait, il m’intimidait, mais il ne m’a jamais fait ‘’peur’’ !

LCA : Quel(le) est l’acteur/actrice qui vous a le plus marqué durant les années Premières ?

Marc Esposito : Depardieu, sans aucun doute possible. Parce que cette décennie 76 – 86 a été la plus flamboyante de toute sa carrière, il a tourné un nombre incroyable de beaux films, et parce qu’il est l’acteur dont j’ai été le plus proche pendant cette période.

© Stocklib pinkomelet
© Stocklib pinkomelet

LCA : Si c’était à refaire (créer Première), le referiez-vous ?

Marc Esposito : Oh ben non, bien sûr. L’époque ne s’y prête guère, les magazines papier sont en baisse globale importante, internet a tout changé. Et puis, je suis bien trop vieux pour me lancer dans une aventure aussi exténuante !

LCA : Si j’ai bien compris, vous allez faire une suite aux « Années Premières » ?

Marc Esposito : Oui, j’espère bien. J’imagine encore 2 bouquins, un qui ira des débuts de Studio jusqu’au Cœur des hommes 1, puis un autre sur ma période réal.

LCA : Est-ce qu’on a autant le trac de sortir un livre qu’un film ?

Marc Esposito @Christophe Bourreau
Marc Esposito @Christophe Bourreau

Marc Esposito : Non, le trac est bien moindre pour un livre. Parce que les enjeux sont moindres : la fabrication d’un film coûte 5 millions d’euros, celle d’un livre 5000 € ! Et vous êtes content si vous en vendez 10 000, alors que pour un film (en tout cas, ceux que je fais), pour être content, j’ai besoin d’au moins 500 000 personnes qui payent pour voir le film ! Enfin, et surtout, le destin d’un film se joue très vite, à 14 h le jour de la sortie, vous avez souvent la totalité de la réponse. Sinon, vous l’avez au bout de 8 jours. Pour un livre, ça se joue sur des semaines, ou des mois…

LCA : Quel est le souvenir qui symbolise pour vos années Première ?

 Marc Esposito : Mon voyage-reportage en Écosse avec Christophe Lambert, qui a marqué le début de notre amitié, et qui a fait la couverture du numéro de Première qui est toujours celui du record des ventes de Première : 490 000 exemplaires !

LCA : Est-ce que votre métier de journaliste vous sert lorsque vous écrivez un scénario ?

© Stocklib Andrea De Martin
© Stocklib Andrea De Martin

Marc Esposito : Oui et non. Ce qui me sert, ce sont les milliers de feuillets que j’ai écrits quand j’étais journaliste. Grâce au métier de journaliste, j’écris très très facilement. En revanche, l’écriture journalistique n’a rien à voir avec l’écriture d’un scénario. Dans un cas, on raconte du réel, dans l’autre on invente du réel.

LCA : Préparez-vous un nouveau film ?

Marc Esposito : ‘’Préparer’’ n’est pas le mot, je n’en suis pas là, mais oui, je travaille sur un nouveau film, indonésien, pour lequel j’en suis au stade de la recherche des financements. Le scénario est écrit, c’est l’adaptation d’un roman de l’Américaine Vicki Baum, paru en 1937, un livre-culte sur Bali : ‘’Sang et volupté à Bali’’. J’espère le tourner en 2020.

LCA : Laquelle de vos 2 vies préférez-vous ? Les années Première ou les années Cinéma ?

Marc Esposito : Franchement, aucune préférence, j’aime ou j’ai aimé les deux, et chaque occupation était très bien accordée à mon âge. Faire des journaux de cinéma allait bien avec la jeunesse, faire des films va très bien avec la maturité. L’inverse n’aurait eu aucun sens, et n’arrive d’ailleurs jamais !

LCA : En quoi est-ce différent d’écrire un scénario et un livre ?

Marc Esposito
Marc Esposito

Marc Esposito : Il y a beaucoup de différences ! Et ce ne sont pas toutes les mêmes selon qu’on écrit un récit autobiographique comme mes Mémoires ou un roman comme Toute la beauté du monde. La grosse différence, c’est qu’un scénario n’est qu’une étape dans la fabrication d’un film, un outil pour faire autre chose. Un script n’est pas fait pour donner du plaisir de lecture (même si j’essaye qu’il y en ait !), mais pour permettre d’imaginer le film à venir le plus précisément possible. Alors qu’un livre est une fin en soi, il est fait pour être lu par des lecteurs qui vont découvrir et aimer l’histoire par le biais de la lecture. J’aime toutes les sortes d’écriture, j’ai écrit des scénarios, un roman, un essai (Au Cœur des hommes, sur la fabrication du Cœur des hommes 2), un récit autobiographique, des articles, des chansons, une pièce de théâtre, j’aime toutes les sortes d’écriture, je m’éclate à écrire ! Forcément, un livre, c’est le nec plus ultra de l’écriture, on cherche à donner du plaisir aux lecteurs juste avec des mots, on passe plus de temps à peaufiner l’écriture d’un roman que l’écriture d’un script. Il y a enfin qu’un script (en tout cas les miens) est constitué à 95 % de dialogues, alors qu’il y en a très peu dans mon livre de Mémoires. Et il y a la quantité : mes Mémoires contiennent 10 fois plus de de signes que mes scénarios, c’est un travail beaucoup plus important et exigeant.

LCA : Est-ce vrai ou est-ce une légende qu’à 13 ans, vous aviez déjà vu plus de 200 films ? D’où vient cette fascination ?

@Shutterstock
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Marc Esposito : Ah ah ah ! Ce n’est pas une ‘’légende’’, c’est moi qui le dis dans mes Mémoires. Et c’est évidemment vrai ! Je pense même que ce chiffre est sûrement en-dessous de la vérité. 40 films par an pendant 7 ans (7 à 13 ans), ça fait 280. Et c’est peut-être 50 films par an… Dès l’âge de 10 ans, j’en voyais au moins 2 par semaine. 200, c’est le minimum possible. Cette fascination vient de ma petite enfance : dès l’âge de 5 ans, j’allais souvent au cinéma, avec ma mère ou avec toute ma famille.

LCA : 200 millions d’entrées/an dans le cinéma. Le cinéma représente-il selon vous des métiers d’avenir ?

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Marc Esposito : Qu’on fasse des films pour le cinéma ou des séries pour regarder à la maison, ce sont les mêmes jobs, cadreurs, scénaristes, machinistes, acteurs, assistants… Donc, je ne sais pas si le cinéma a un grand avenir devant lui, mais tous les métiers du cinéma ont un bel avenir devant eux.

LCA : Avez-vous un conseil à donner pour quelqu’un qui rêve de travailler dans le cinéma ?

Marc Esposito : Oh je ne suis pas très fort, pour les conseils ! Je crois qu’on ne décide pas de grand-chose dans sa vie, que la chance, la personnalité sont déterminants. Il y a des gens qui rêvaient de faire du cinéma, qui ont fait preuve de beaucoup de volonté, qui n’ont pas fait d’erreurs et qui n’ont pas réussi à en faire durablement. Et d’autres qui y ont réussi malgré beaucoup d’erreurs et une faible volonté. Et c’est pareil dans la boulangerie, les autos ou la pharmacie ! Il faut y croire et persévérer. Ah oui, peut-être : il ne faut pas avoir de plan B ! Si on a un plan B, dès que les obstacles pour atteindre le plan A deviennent trop rebutants, on passe au plan B !

Marc Esposito à Zabriskie Point, Death Valley (USA) en 2012
Marc Esposito à Zabriskie Point, Death Valley (USA) en 2012

LCA : Êtes-vous un homme heureux ?

Marc Esposito : Ce mot ’’heureux’’ est trop fort, le bonheur ne peut pas être un état qui dure longtemps, on est heureux un quart d’heure tous les deux ans – quand on a du bol !  Je ne sais pas si je suis un ‘’homme heureux’’, j’aime bien la vie que je mène, et ce, depuis un demi-siècle, c’est déjà beaucoup.

Le rituel du blog : le questionnaire de Proust revisité.

Pour terminer cette agréable rencontre, j’ai demandé à mon invité de se soumettre au rituel du blog :

  1. La vertu que je préfère… La gentillesse
  2. Ce que j’apprécie le plus chez mes amis (ies)… La gentillesse
  3. La qualité que je voudrais avoir… Savoir rester calme en toutes circonstances
  4. Mon principal défaut… Colérique
  5. Le bonheur c’est… Fugace ! Puisque c’est quand tout tout tout va bien.
  6. Le plus grand malheur qui pourrait m’arriver, c’est… C’est un si grand malheur que ma superstition m’interdit même de le nommer.
  7. L’application que je préfère… Google Map
  8. Mes écrivains favoris… Pagnol, Murakami, Troyat
  9. Mes réalisateurs favoris… Blier, Sautet, Coppola, Capra, Pagnol
  10. Mes sites/blogs préférés… Je ne suis ni sites, ni blogs. Mon seul réseau social : Facebook. Je suis déjà tellement devant l’ordi pour mon travail, je surfe très très peu sur le net.
  11. Mes héros/héroïnes dans la vie réelle… Mandela, Churchill, Obama, Johnny Hallyday, Pete Sampras
  12. Mon personnage historique préféré… Churchill
  13. Ce que je déteste par-dessus tout… La méchanceté
  14. Si j’avais un pouvoir Marvel, ce serait… Voler, comme Superman !
  15. Les fautes qui m’inspirent le plus d’indulgence… L’indulgence n’est pas mon point fort !
  16. Ma devise, c’est… Carpe diem.

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Nanty et Depardieu : places à gagner pour l’avant-première de FAHIM

J’adore PEF. J’adore Gérard Depardieu. J’adore Isabelle Nanty… Alors imaginez lorsque PEF les réunit tous les deux !

Le film : Fahim

La durée : 107 mn

L’avant-première : Elle aura lieu à Rochefort le jeudi 22 août 2019 à 18h30.

 Le cinéma APOLLO de Rochefort invite les 10 premiers lecteurs qui me laissent un message privé sur la page Facebook du blog et qui m’auront liké. Ils assisteront à l’avant-première du film en présence de PEF et de Fahim Mohammed. De plus, mes 10 adeladdicts gagnants auront de plaisir de se faire accompagner par l’invité de leur choix.

Le synopsis :

fahim01Forcé de fuir son Bangladesh natal, le jeune Fahim et son père quittent le reste de la famille pour Paris. Dès leur arrivée, ils entament un véritable parcours du combattant pour obtenir l’asile politique, avec la menace d’être expulsés à tout moment. Grâce à son don pour les échecs, Fahim rencontre Sylvain, l’un des meilleurs entraîneurs d’échecs de France. Entre méfiance et attirance, ils vont apprendre à se connaître et se lier d’amitié. Alors que le Championnat de France commence, la menace d’expulsion se fait pressante et Fahim n’a plus qu’une seule chance pour s’en sortir : être Champion de France.

La bande annonce :

 

Le casting :

 

  • Isabelle NANTY (Mathilde)
  • Gérard DEPARDIEU (Sylvain)
  • Assad AHMED (Fahim, le petit garçon)
  • Mizanur RAHAMAN (Nura, le papa)

La sortie : Le 16 octobre 2019

Des confidences :

fahim07PEF a une carrière impressionnante. Comédien, metteur en scène, scénariste et réalisateur. Son talent est immense. Il est drôle certes, puisqu’il faisait partie des Robins des Bois, mais il est aussi un homme sensible, qui aime le beau et les contes de fées. Il est persuadé que le monde n’est pas aussi moche que certains s’acharnent à le faire croire. Il a bien raison puisqu’il le prouve dans ce sixième film qu’il réalise.

En 2014, bouleversé par l’interview télévisée de Fahim Mohammed, qui a alors 14 ans, PEF décide de faire de son histoire, un film.

fahim05« Je suis à la fois fasciné et bouleversé par ce garçon qui raconte d’une voix calme et posée, pourquoi, à l’âge de huit ans, il a dû soudainement quitter sa mère et son pays natal ; comment, ensuite, après avoir débarqué avec son père en France, sans en connaître ni la langue, ni la façon de vivre, il a réussi à survivre et à devenir, quatre ans plus tard, malgré son statut de SDF sans papiers, le champion de France d’échecs des moins de 12 ans. Quel parcours ! » explique PEF.

Ce film, c’est aussi l’histoire d’une belle rencontre avec celui qui campe le rôle de Fahim, le jeune acteur Assad Ahmed (12 ans) :

« Quand on m’a raconté le scénario, j’ai été très ému. Ça m’a rappelé les problèmes de Dacca. L’histoire de Fahim n’est pas la mienne, mais elle aurait pu l’être, puisque je suis, comme lui, un fils de réfugié politique bangladais qui a dû fuir son pays à cause de la violence. Mais contrairement à Fahim, j’ai eu de la chance. Quand je suis arrivé en France avec ma mère, j’ai été directement scolarisé. Mon père avait un travail dans un restaurant et vivait dans une résidence à Noisy-le-Grand où ma mère et moi l’avons directement rejoint. Je savais néanmoins qu’avant d’obtenir ses papiers, il avait connu une longue période de galère. Grâce au film, j’ai mieux compris ce que lui, et plein de gens de ma famille, avaient vécu et ressenti. »

Cela faisait à peine trois mois qu’il était en France lorsqu’il passe le casting par le plus grand des hasards. Il accompagnait son cousin – trop grand (1,75 m) et c’est Assad qui attire alors l’attention de PEF.

Assad parlait très peu français. C’est une interprète qui fait le lien entre PEF et le jeune garçon, mais très vite, le jeune homme n’a plus besoin d’elle car il parle rapidement le français couramment.

fahim08Apprendre à jouer aux échecs était aussi important pour être crédible dans le rôle. PEF a fait donner des cours à Assad. Au bout d’une semaine, son prof Christophe Casamance, présente Assad et toute sa classe à une compétition. Vous le croirez ou non, mais Assad a gagné la partie qu’il avait voulu disputer. Il est même monté sur le podium.

Il faut dire qu’Assad a de la chance : jouer aux côtés d’Isabelle Nanty et de Gérard Depardieu n’est pas donné à tout le monde ! De nombreux acteurs vendraient leur âme au Diable pour pouvoir le faire.

Isabelle et PEF sont amis depuis 1988. Ce n’est donc pas un hasard qu’elle soit dans son film. Il a écrit le rôle pour elle. C’était comme une évidence :

fahim09« C’est la première personne que j’ai eue en tête avant même d’avoir écrit le scénario. Comme j’ai tout de suite su quel personnage j’allais lui proposer de jouer, je l’ai écrit pour elle. Si elle n’avait pas été libre, ça aurait été pour moi un tsunami. Isabelle est ma bonne fée. Je ne peux pas imaginer faire un film sans elle. Sur un plateau, elle fait du bien à tout le monde. Elle est à la fois solaire et bienveillante. C’est une amie exceptionnelle et une comédienne miraculeuse. Son inventivité est éblouissante. Elle prend des risques inouïs. Contrairement à d’autres, elle ne refait jamais deux fois la même chose. Elle propose tellement que parfois, on se sait plus quelle prise choisir. »

Et puis, il y a Gérard (Depardieu). Il donne une dimension incroyable à ce film. PEF tremblait lorsqu’il lui a envoyé son scénario. Il n’avait pas imaginé qu’il puisse refuser : « Dans les 48 heures, il m’a dit oui. Gérard est un homme élégant. Il ne vous fait pas lambiner longtemps. ».

PEF a gardé son regard d’enfant, même s’il est un professionnel reconnu et aguerri. Il raconte son premier contact avec Depardieu au sujet de ce film :

« La première fois que nous nous sommes vus, nous avons d’abord parlé de tout autre chose. Et puis, de but en blanc, il s’est mis à me poser beaucoup de questions sur le vrai Fahim. C’est à ce moment-là que j’ai compris, sans qu’il me le dise, qu’il était touché par l’histoire de ce gosse. Après avoir épuisé son stock de questions, il s’est mis à lire les dialogues de ses scènes avec l’humilité d’un jeune acteur qui fait sa première lecture. A la première réplique, il a « été » Xavier. J’étais médusé. Il tentait des trucs. C’était très touchant de le voir jouer. Il adore ça, il s’amuse, il a envie de plaire. Il cherche et il invente tout le temps. Gérard est pour moi l’un des plus grands acteurs du monde. Je l’aime depuis qu’enfant, je l’ai découvert dans les Blier. Son regard me fascine. Quand il vous fixe, on ne sait plus où se mettre tant il est habité. Je sais de quoi je parle : je lui ai donné la réplique dans RRRrrrr ! ».

Mais Gérard ne serait pas Depardieu s’il n’avait pas ce génie qui fait ce qu’il est, comme le prouve PEF :

fahim04« Gérard DEPARDIEU est hyper respectueux de la mise en scène. Je ne dirai pas que j’ai dirigé Depardieu. Je lui ai simplement parlé, avant le tournage, des quelques choses qui me tenaient à cœur. Je n’avais pas besoin de blablater : Depardieu sait ce qu’il faut faire. Ensuite, sur le tournage, il m’a surpris tout le temps. Il donne tellement dans la première prise que j’ai rarement dû lui en demander une deuxième. Sinon, c’est quelqu’un de très impatient qui n’attend qu’une chose : jouer ! Comme un cheval de course qui attend que la porte s’ouvre. Alors, entre deux prises, il meuble son temps. Souvent, ça passe par la déconne : il rit, fait rire ou invente des blagues. Mais, dès que je disais « action », il était métamorphosé. C’est totalement surprenant. Il fonce et donne le meilleur. Je crois que ce qui m’impressionne le plus, c’est sa manière de rythmer les silences. Il adore les silences, dont je trouve qu’ils font partie de ses plus beaux dialogues. Après, quand on dit « coupez », tout Depardieu qu’il est, il vous regarde pour savoir si vous êtes content ! Il a été comme un grand frère avec les enfants. Il était sous le charme de la petite Luna. Fahim, qui ne savait pas qui il était, était très à l’aise avec lui. Il a voulu lui apprendre à jouer aux échecs. Ils sont devenus très complices. ».

fahim02Si le sujet du film est très sérieux et parle d’un sujet qui est malheureusement omni présent à l’heure actuelle, les images sont aussi belles que l’histoire de Fahim est touchante. En effet, à ce jour, près de onze ans après leur arrivée en France, ni Fahim ni son père n’ont obtenu la nationalité française. Jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge de la majorité (cette année), Fahim, comme tous les mineurs étrangers, n’avait pas le droit à une carte de séjour. Il vient d’en obtenir une. Comme c’est la première, elle est valable seulement un an. Son père, lui, a vu la sienne renouvelée pour quatre ans. Une carte de séjour permet à son possesseur de travailler en France, et aussi de voyager hors de l’Hexagone. Pour Fahim, qui n’avait plus eu le droit de quitter la France depuis son arrivée, c’est un immense pas en avant. Mais il doit patienter encore cinq ans pour demander la nationalité française.

Si je ne vous ai pas mis l’eau à la bouche comme le disait Gainsbourg, laissez donc la magie opérée en découvrant ce chef-d’œuvre entre jeux d’échecs et humanité lors de l’avant-première. Vous pourrez en discuter avec PEF et Fahim Mohammed en personne.

Rendez-vous jeudi 22 août, 18 h30 au cinéma Apollo de Rochefort, mes Adeladdicts !

Alchimie à l’abbaye de Fontdouce !

Vous savez que j’aime les soirées qui sortent de l’ordinaire où il est de mise d’apprendre des choses ! Et bien, j’ai un très gros coup de cœur pour l’abbaye de Fontdouce qui vient de me faire tomber en amour.

Les 08 et 22 août 2019, à partir de 21 heures, l’abbaye de Fontdouce (à Saint-Bris-des-Bois 17770) organise deux soirée sur le thème de l’alchimie : Alchémia !

Frère RémiDécouvrez les secrets des métaux en vous munissant d’une lampe torche pour arpenter, à la nuit tombée, l’abbaye de Fontdouce. D’après les alchimistes, l’argent, le mercure, le cuivre, le fer, l’étain et le plomb seraient tous transformables en or, le métal le plus pur de tous. Lors de ces deux soirées, vous toucherez du doigt ce qu’est cette science avec le Frère Rémi. Mais chuuuut… Il ne faut pas le dire, mais il connaît le secret de la pierre philosophale. Peut-être deviendrez-vous de vrais alchimistes ?

AbbayeTarifs :

Adultes : 9€

Enfants de 3 à 18 ans : 4,50€

Enfants – de 3 ans : Gratuit

 

Logo Alchemia carréLe nombre d’apprentis alchimistes est limité. Alors, un conseil, réservez vos entrées :

Par téléphone : 05 46 74 77 08

Par mail : contact@fontdouce.com

Sur le site : www.fontdouce.com

« La source » de Rodolphe Lauga, source d’espoir !

N’avez-vous jamais eu envie de réaliser le rêve de votre vie ? N’avez-vous jamais eu affaire à des personnes qui ont tenté de vous brider en vous disant : « non mais… Tu n’y arriveras jamais ! » ? On en connait tous des fatalistes qui ont perdu l’envie et qui, d’ailleurs, ne l’ont peut-être jamais eu… Mais vous… Ce fameux rêve, l’avez-vous réalisé ? Quel prix êtes-vous prêt(e) à payer pour ça ? Quel(s) sacrifice(s) êtes-vous prêt(e) à faire ? Croyez-vous y parvenir quoiqu’il arrive, envers et contre tout, voire contre tous ? Continuer la lecture de « « La source » de Rodolphe Lauga, source d’espoir ! »

10 conseils pour entretenir vos cheveux colorés cet été !

L’été, perdre notre éclat, c’est inconcevable ! Je ne parle pas de notre peau qui se dore au soleil de toute façon, mais de nos crinières de déesses qui s’affadissent, deviennent parfois rêches au contact des UV, du sel, du sable et du vent. J’ai discuté avec Idaline de chez Coiff’Hair, une experte coloriste depuis 23 ans, qui nous offre quelques conseils pour conserver notre charisme et éviter que nos cheveux (colorés) deviennent ternes, cassants et poreux. Continuer la lecture de « 10 conseils pour entretenir vos cheveux colorés cet été ! »

Places à gagner pour l’Avant-Première de «La Source» avec Sneazzy

Vivre ses rêves, c’est le thème qu’a choisi d’aborder Rodolphe Lauga pour son second long-métrage « La Source » avec Christophe Lambert et Sneazzy.

 Rodolphe Lauga nous raconte l’histoire de Samir, jeune d’une banlieue provinciale formé à la plomberie par son père. Lorsque ce dernier décède brutalement, il est peu enclin à reprendre la boîte de son paternel. Et pourtant, il doit subvenir aux besoins de sa mère et de ses deux jeunes sœurs. Son avenir semble se dessiner, mais le hasard en décide autrement. Il tombe en arrêt devant la photo d’un jeune surfer américain. C’est une révélation pour lui. Son avenir, c’est surfer les océans, il en est sûr et certain. Le hic, en dehors de ses nouvelles responsabilités, c’est qu’il ne sait pas même nager, il n’a jamais vu de plages ou la mer. Personne ne croit en lui… Sauf un ancien champion de culturisme dont tout le monde se fout dans le quartier…

La suite, je ne vais pas vous la spoiler… Vous la découvrirez lors de l’avant-première jeudi 27 juin 2019 à 19h45 au cinéma Apollo 8 de Rochefort.

Sneazzy
Sneazzy

Une fois de plus, le casting de Rodolphe Lauga est parfait et inattendu : Sneazzy campe le rôle de Samir. Il s’agit de son premier rôle et il est plus que crédible dans son interprétation. Il ne serait pas le seul rappeur à se révéler hyper doué dans le métier d’acteur si l’on se réfère à l’immense talent de JoeyStarr ou encore à son comparse de 1995, Nekfeu. Christophe Lambert lui donne la réplique dans le rôle du culturiste désenchanté. Et ce sont Fred Testot, Alice David, Thomas Golberg, Christine Citti, entre autres qui complètent le casting.

Détail qui est important : cette comédie a été tournée en Nouvelle-Aquitaine (entre Angoulême et les plages landaises de Saint-Girons) mais ne soyons pas chauvins (mais si un peu tout de même !).

Rodolphe Lauga
Rodolphe Lauga

Vous rappelez-vous du premier film de Rodolphe Lauga ? « Situation amoureuse, c’est compliqué » avec Manu Payet, Anaïs Desmoustier, Emmanuelle Chriqui et Philippe Duquesne (à voir et/ou à revoir sur Netflix – il est sorti en 2014). Cette délicieuse comédie laisse augurer des meilleurs hospices pour son nouveau long-métrage.

Mes chers Adeladdicts, pour avoir votre propre avis sur ce nouveau film, et rencontrer Rodolphe Lauga et Sneazzy, le cinéma Apollo 8 de Rochefort m’offre 10 places (2 places x 5 gagnants) pour celles et ceux qui, avant le lundi 24 juin 2019 à 20h00 :

  • Répondront à cette question : quel métier a appris Samir auprès de son père ?
  • Tagueront le nom de l’invité(e) qui les accompagnera.
  • Et partageront ce post sur Facebook.

Les noms des 5 gagnants tirés au sort parmi les bonnes réponses seront publiés le mardi 25 juin 2019 à 20 heures et seront contactés par MP sur Facebook.

Rendez-vous à l’avant-première le jeudi 27 juin 2019 à 19h45 au cinéma Apollo 8 de Rochefort !

6 conseils Feng Shui pour mieux travailler au bureau !

La tendance dans le monde de l’entreprise aujourd’hui, c’est le bien-être au travail, mélange de valeurs, de bon sens, et de trucs un peu hippies sur les bords. Ça cartonne ! Et dans le doute, je dis « Mais pourquoi pas ! On ne sait jamais ! ». Petit focus sur le Feng Shui dans les bureaux, pour diminuer notre stress, booster notre prospérité, accroître notre concentration et harmoniser notre relation aux autres.

Il est impossible de chiffrer le nombre de chefs d’entreprise qui sont branchés par le Feng Shui sur leur lieu de travail. Certains l’assument, d’autres pas. Ce qui est certain, c’est que des patrons de grands groupes nationaux et internationaux, de PME (Petites et Moyennes Entreprises) et de TPE (Très Petites Entreprises) l’utilisent, y compris à leur domicile. Hommes et femmes, même combat : lorsqu’ils l’adoptent, ils l’adoptent à fond.

Crise mystique dans le Business ?

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Non du tout ! Cet art chinois existe depuis plus de 5.000 ans. « Le vent et l’eau », c’est ce que signifie Feng Shui. Le vent et l’eau pour que l’énergie cosmique universelle (le Chi ou Qi) circule librement et qu’il nous permette de  mieux vivre. Bref, à mon sens (oui, je sais, je suis cartésienne), il s’agit pour la plupart des règles d’utiliser notre bon sens pour bien aménager nos espace de vie et de travail.

Non mais, c’est sérieux ou bien ?

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Apparemment ! A Hong Kong, Shangaï, Singapour, si les bureaux, boutiques ou centre commerciaux ne respectent pas les règles du Feng Shui, il y a peu de chance pour qu’un client, et encore moins un salarié entre dans vos locaux. Les architectes chinois s’inspirent tous de cette philosophie millénaire pour construire leurs réalisations et les aménager.

Le Feng Shui s’exporte depuis l’Asie et l’Extrême-Orient en Europe et aux USA depuis le début des années 2000. Et si British Airways, Bouygues, Nike, Disneyland, Nature & Découverte, la Société Générale, des agences de com l’utilisent, c’est certainement qu’ils y trouvent leur compte non ?

 

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Voici 6 règles pour débuter en Feng Shui :

Il y a des tonnes de sites et de bouquins sur ce thème. Certains divergent tant qu’aux couleurs/formes, mais grosso modo, ils tiennent à peu près le même discours. J’ai essayé de vous faire un résumé pour les « Nuls en Feng Shui » et si vous aimez ou que c’est efficace (ne sait-on jamais !), optez pour l’expertise Feng Shui que certains professionnels proposent. En attendant :

1-Le rangement/nettoyage :

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pas de désordre dans votre bureau. On range, on trie, on nettoie, on organise/réorganise. Ordre et rangement permettent au Chi de circuler comme il faut. Et puis soyons clairs… Un espace ordonné et pas encombré, c’est de l’efficacité et surtout un esprit plus serein. Jetez tout ce qui est inutile. Rangez, classez, nettoyez, aérez…

2-La lumière :

Bien sûr c’est la lumière naturelle qui donne du peps, pas les endroits sombres. Sinon, optez pour des ampoules plein spectre (qui remplacent la lumière du jour) si vous ne pouvez pas faire autrement. Elles seront moins efficaces qu’une belle luminosité de baie vitrée bien orientée, mais ce sera toujours ça. Il n’y a pas de miracle, un endroit clair est plus sympa pour avoir le moral.

3-L’orientation :

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eh oui, ça serait idéal apparemment. Toujours pour que le Chi circule bien, le Feng Shui préconise d’être dos au mur pour optimiser la sensation de protection voire de sécurité avec des armoires plutôt placées sur le côté. Donc on évite les fenêtres/portes/baies vitrées dans le dos ou en face du bureau (pour éviter de recevoir le Chi brutalement sur soi– trop d’énergie d’un coup), et on priorise les fenêtres/portes/baies vitrées sur le côté. La concentration en serait meilleure. Orienter correctement ses meubles et ses accessoires en fonction du Bagua est super important, en plus d’orienter son bureau vers le nord.

Le Bagua est un guide qui divisent en 8 zones le bureau/la maison :

  • Au nord du bureau, on favorise la carrière (bleu, noir, formes ondulées, eau, fontaine, aquarium, miroir, verre)
  • Au sud, c’est la notoriété/réputation (rouge, orange, formes triangulaires, étoiles, feu/flammes, bougies, lampes, lumière)
  • A l’est, c’est la famille/santé (vert, bleu-vert, colonne, debout, objets en bois, fleurs, plantes, photos des gens aimés ou de souvenirs heureux)
  • A l’ouest, ce sont les projets, le futur et la créativité (or, argent, blanc, objets métalliques, formes rondes, arcs)
  • Au sud-est, c’est la prospérité/richesse (vert, pourpre, plantes, récipients ouverts en cristal ou en verre taillé, fontaines d’intérieur, aquariums)
  • Au sud-Ouest, c’est le relationnel/amour – relations amoureuses, sociales, amicales, professionnelles (couleurs chaudes, objets en duo/couple, cube, formes rectangulaires, pierres, des symboles d’union)
  • Au nord-est, c’est l’apprentissage/connaissance/savoir (couleurs douces, pierres naturelles, terre, formes rectangulaires)
  • Au nord-ouest, ce sont les alliés/guides (gris, blanc, argent, or, boules, formes rondes, métal, objets de cultes).

 

4-Les couleurs :

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Elles seraient essentielles pour répondre à nos objectifs et selon notre personnalité. Évidemment si on est stressé de base, on va préférer les couleurs douces/tendres pour se reposer, et on va choisir des teintes vives pour se dynamiser.

  • Bleu-vert, rose, beige pour se détendre
  • Noir, brun/chocolat pour se concentrer
  • Bleu, vert pour créer
  • Rouge, orange, jaune pour favoriser le relationnel.

5-Les formes :

On va éviter les angles droits/tranchants/pointus/saillants et choisir des formes douces/arrondies. Oui, le Chi circule mieux quand il ne se heurte pas à des trucs agressifs.

6-Les plantes :

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tout comme pour les formes, on va privilégier les plantes grasses voire dépolluantes, qui n’auront pas de feuilles pointues/épines et on va zapper les bonzaïs et les cactus (hyper mauvais pour le Chi, soyons clairs !). L’essentiel est qu’elles doivent avoir des feuilles rondes pour accroître notre créativité. Côté Feng Shui, on vous dira qu’il faut qu’elles absorbent les ondes des ordinateurs/téléphones/smartphones/Androids/tablettes.

Voici deux vidéos Youtube que j’ai bien aimées et qui donnent de bonnes explications :

Cathy nous conseille pour la déco de nos bureaux. Vidéo sympa et conseils simples :

Si l’accent canadien ne vous ennuie pas trop, cette vidéo de Vtélé est plutôt bien faite et agréable, et les conseils sont clairs.

En tous les cas, je me souviens de ce que disait Lao-Tseu (non, je n’étais pas sa contemporaine, mais j’adore sa citation) : « Un voyage de mille lieues commence toujours pas un premier pas… » … Alors pourquoi ne pas essayer ? « La vie est trop courte pour travailler triste… » comme le disait Jacques Séguéla (même si lui n’est pas un Maître Feng Shui).