Nos jardins : ces espaces de liberté

C’est quand la sève monte qu’il faut semer, planter, et organiser nos jardins… Les embellir, c’est zen et ludique. Après deux années bien singulières, toutes celles et ceux qui ont la chance d’avoir un jardin ne diront pas le contraire : ils sont des paradis secrets et nos espaces de liberté !

Comment préparer mon jardin avant les plantations ?

C’est bien simple, il faut tout remettre en ordre ! Dans un premier temps, il faudra tailler les haies, les arbustes et les arbres afin de les rafraîchir et de leur redonner de la vigueur.

Istock @Lorenza Marzocchi
Istock @Lorenza Marzocchi

Dans un second temps, il vous faudra prendre soin de la terre de vos massifs et de vos jardinières. En effet, après le froid et les pluies de l’hiver, la terre devient compacte. Il convient alors de la gratter et de l’aérer puis d’enlever les mauvaises herbes. Cela lui permettra de booster vos plants surtout, si vous rajouter du terreau et/ou du compost afin de redynamiser tout ce petit monde.

C’est aussi le moment de repenser vos massifs et l’implantation de vos jardins : enlever les plantes que vous n’aimez pas et celles qui sont mortes. Plantez-en de nouvelles ! Peut-être même aurez-vous envie d’être créatif et de réaménager votre espace vert.

Pourquoi semer des fleurs ?

Tout simplement parce qu’un jardin, c’est vivant ! Planter des fleurs signifie que les abeilles et les autres insectes pollinisateurs (même le vent) vont transporter le pollen qui est parfois la bête noire des allergiques.

Istock @L Feddes
Istock @L Feddes

La pollinisation est vitale pour l’environnement. Les graines, les fruits et les pollens sont essentiels pour perpétuer les espèces végétales et pour que certains mammifères, oiseaux et insectes puissent se nourrir.

La Capucine, le Coquelicot, la Marguerite, l’Immortelle, le Muflier, la Lavande, le Lilas de Californie, la Clématite à grandes fleurs, la Centaurée, le Camélia, le Rhododendron ou encore le Dahlia seront des petites touches de couleurs et de senteurs qui vont donner du pep’s à votre petit paradis.

Deux petits conseils pour les allergiques :

 

  1. Istock @ASIFE
    Istock @ASIFE

    Évitez alors de planter ces petites merveilles sous vos fenêtres et près de vos baies vitrées.

  2. Si comme moi, vous voulez profitez à 100 % de votre jardin, demandez à votre allergologue qu’il/elle vous teste sur les pollens qui vous rendent allergique. De cette façon-là vous sublimerez votre jardin grâce à vos fleurs sans gêne aucune.

Comment décorer notre côté outdoor ?

C’est comme partout, là aussi il y a des tendances ! Cette année, le mobilier de jardin aura des accents artisanaux grâce à des matières naturelles (coton, lin…). Les salons de jardins, les fauteuils et les transats seront en bois ou en rotin avec des teintes pastels, beiges, terracotta et marron.

Istock @KatarzynaBialasiewicz
Istock @KatarzynaBialasiewicz

N’hésitez pas, dans ces espaces extérieurs (terrasses, patios et jardins), à agrémenter la déco avec des plantes grasses en pots en terre cuite. Dans des bacs ou des jardinières sur pieds (en bois, en zinc ou en alu), semez des plantes aromatiques (thym, ciboulette, estragon, basilic, coriandre, aneth…) et des tisanes (menthe, mélisse, camomille, verveine, romarin). Le macramé sera aussi la petite touche hyper chic qui adoucira l’ensemble.

Pour le côté zen, si vous aimez boire un café ou un thé dans le jardin, pensez à installer des bancs sous un arbre ou près d’une haie pour bénéficier d’une agréable vue ombragée sur votre Éden. Il faudra les préférer avec des pieds métalliques (pour éviter qu’ils s’abîment sous la pluie). Éventuellement, déposez quelques cousins confortables pour y faire une petite sieste.

Et pour mieux profiter de votre jardin, voici quelques livres qui pourraient bien vous inspirer…

Le jardin planétaire de Gilles Clément

M02226111522-largeGilles Clément enseigne à l’École d’Architecture de Versailles et à l’École Nationale Supérieure du Paysage. Jardinier, paysagiste, botaniste, ingénieur agronome, et entomologiste, il réfléchit à l’homme dans son environnement, et à ces lieux de vies que son nos jardins qui pourraient se « planétariser » et faire de la terre un jardin global pour nous tous. Dès 1972, il élabore de célèbres jardins tels que les jardins du château de Blois, le jardin du domaine de Rayol, les jardins de l’abbaye de Valloire, et les jardins de l’Arche entre autres. Il a aussi été Paysagiste à l’École de Versailles.

Le jardinier écrivain a publié plusieurs dont : Le jardin planétaire !

 « Dans cette promenade, il nous entraîne au  » jardin des connaissances « , où les sciences croisent l’art, l’imaginaire, les mythes et les légendes, dans un espace de verdure et de poésie. Diversité, mouvement, assemblage entre les êtres vivants : la nature offre les richesses de son paysage à l’homme-jardinier. A celui-ci d’organiser son territoire et d’y ménager la vie selon sa culture et à son échelle. Prélever sans appauvrir, consommer sans dégrader, produire sans épuiser, vivre sans détruire, c’est possible. Le  » jardin des expériences  » le raconte et dit comment le jardinier, citoyen planétaire, agit localement, au nom et en conscience de la planète. »

Lien pour le commander : Le jardin planétaire

La permaculture au jardin mois par mois de Damien Dekarz

La-Permaculture-au-jardin-mois-par-moisLa permaculture est l’art de concevoir des espaces autosuffisants côté cultures, jardins et/ou potager et respectueux de l’homme et de l’environnement.

Damien Dekarz a rédigé un ouvrage accessible à tout le monde, illustré et simple concernant cette pratique écologique et ludique.

Lien pour le commander : La permaculture au jardin mois par mois

Toutes les plantes de jardin, pour toutes les envies & toutes les situations de Didier Willery

Plantes-mode-d-emploiDidier Willery est l’auteur d’une trentaine de bouquins sur les jardins et les plantes en 35 ans de bons et loyaux services. Jardinier et photographe le spécialiste français des plantes. Vous pouvez le suivre sur son site www.didierwillery.com

Comment choisir ses plantes pour avoir un beau jardin selon la qualité de notre sol, notre climat, les saisons… C’est tout un art que développe Didier Willery dans son magnifique livre.

Lien pour le commander : Toutes les plantes de jardin, pour toutes les envies & toutes les situations

Toutes les plantes supportant la sécheresse d’Aurélien Davroux

Toutes-les-plantes-supportant-la-sechereeAurélien Davroux vous présente plus de 450 plantes qui résistent à la sécheresse. Le manque d’eau est malheureusement une triste réalité. Dans ce livre, vous trouverez moult conseils pour garder un joli jardin coloré. Ce livre a l’originalité de ne pas se limiter à des plantes méditerranéennes qui ne sont pas toujours résistantes en hiver. Pratique, ce guide vous proposera un choix de plantes en fonction du sol de votre jardin et de vos goûts.

Lien pour le commander : Toutes les plantes supportant la sécheresse

Après tous ces conseils et ces livres géniaux, vous n’avez plu qu’à tenir compte l’avis de Gilles Clément qui précise que « Pour faire un jardin, il faut un morceau de terre et l’éternité » !

Joëlle Guasch, Fondatrice et Présidente d’Amazines

Nouveau portrait d’une Wonder Woman de choix avec Joëlle GUASCH, Fondatrice et Présidente d’un incroyable Centre de Formations : Amazines. Joëlle navigue entre développement de nos compétences, de nos capacités, et la médiation animale avec le cheval. Joëlle Guasch va nous aider à traquer notre mal-être, nos doutes ou booster notre confiance en soi, notre soif de vivre et nous aider à mieux nous connaître. Après avoir été au service des entreprises, des institutions et de la Chambre de Commerce pendant 35 ans, cette Praticienne certifiée en Éducation Thérapeutique du Patient, bardée de diplômes est un ange tombé du ciel ! Solaire, douce et captivante, Joëlle est aussi une femme comme les autres qui aime l’humain avec un grand H, et c’est pour ça que je l’aime ! Partons pour un voyage dans l’univers de Joëlle qui va, pour une fois, se dévoiler…

Interview :

Les Chroniques d’Adélaïde : Tu es Joëlle Guasch, Fondatrice et Présidente d’Amazines. Explique-moi ce que tu fais en quelques mots…

Joëlle Guasch
Joëlle Guasch @Philippe Mémeteau

Joëlle Guasch : En tant que Fondatrice et Présidente d’Amazines, je pilote un organisme de formation dont la pédagogie est atypique par ses pratiques.

Ses intervenants sont des Thérapeutes, Médecins et Professionnels de santé pour développer la santé au travail, le mieux-être et le mieux-vivre en général.

Amazines utilise et enseigne des techniques dites d’autogestion pour apprendre à la personne à développer son mieux-être personnel et professionnel. Ce qui caractérise aussi Amazines, c’est la médiation animale ! Une discipline qui utilise le cheval pour mieux comprendre les situations inconfortables et engager le changement durablement. L’animal est sans jugement, il est sincère et sans à priori !

LCA : Pourquoi as-tu choisi ce job et depuis combien de temps l’exerces-tu ?

 Joëlle Guasch : Je pense que j’ai choisi ce job, parce que j’aime profondément l’humain, la nature et le monde animal. Cela peut paraître «bisounours »  pour certains, mais sincèrement j’éprouve l’amour au quotidien. Je l’assume et j’ose l’exprimer.

Mon job concilie mes valeurs de l’humain, de la nature et des animaux. Quand j’accompagne les personnes, je nourrie ma générosité et contribue au mieux-être de chacun et à l’intelligence collective. Quand on est bien avec soi-même, c’est plus facile avec les autres.

Istock @olgaIT
Istock @olgaIT

Les chevaux sont pour moi, des Maîtres en la matière. Grégaires, ils s’appuient sur le groupe pour survivre en bonne intelligence. C’est celui qui a la ressource qui prend rang dans la hiérarchie. Les luttes de pouvoir sont à profit du groupe et non de l’égo.

Le cheval est sensible à la congruence. Le non-verbal et la posture de la personne ne lui échappent pas. Il est friand d’authenticité et révèle les ressources inconscientes. La personne peut oser s’affirmer, le cheval est sans jugement. Tout se passe à pied, inutile de connaître l’animal et on peut rester à distance, si besoin.

J’ai créé Amazines en novembre 2016. J’ai passé les 2 premières années dans le crottin à expérimenter les techniques et la pédagogie. Aujourd’hui, c’est top !

LCA : Quel(le) est ta formation et/ou ton parcours pour en arriver là ?

 Joëlle Guasch : J’ai un parcours assez atypique aussi (Lol).

Istock @JLco - Julia Amaral
Istock @JLco – Julia Amaral

J’ai fait mes études, tout en travaillant (et en élevant seule mes 3 garçons aussi, hahaha, ils pourraient vous en dire long….). J’ai un BTS d’Assistante de Direction et un Master de Management des Organisations, une Licence Horsedream et enfin un DU Relation Homme Animal. Je me suis aussi formée à l’hypnose Ericksonnienne, à l’Approche Neuro Cognitive, suis Praticienne en Education Thérapeutique du Patient et +++.

J’aime découvrir et apprendre !

J’ai fait plusieurs métiers, de Femme de chambre à Dirigeante d’Entreprise. A l’âge de 23 ans, avec le père de mes enfants, nous fabriquions des moteurs de bateaux. Lui était ingénieur et moi j’assurais la partie RH, commerciale comptable et administrative. Répartition des taches souvent classique quand un couple travaille ensemble. C’était riche en expériences. On a fait ça pendant 15 ans. Puis, nous avons, individuellement, pris notre envol pour autre chose.

Istock @monkeybusinessimages
Istock @monkeybusinessimages

C’est ensuite, que j’ai été recrutée par la Chambre de Commerce pour accompagner les entreprises. J’ai aussi fait ça pendant 15 années.

C’est là que tout a commencé avec le cheval !!!

Pendant 15 ans, j’ai œuvré dans le milieu de la formation, j’accompagnais les entreprises pour développer les compétences des Salariés et des Dirigeants d’entreprise.

Je me suis alors rendu compte que malgré les meilleures dynamiques et l’octroi de budgets de formation conséquents, le changement s’opérait lentement et le retour sur investissements ne me paraissait pas souvent proportionnel aux efforts fournis par chacun.

Je me suis alors un peu plus intéressé à l’humain qu’aux organisations et aux process. J’ai eu envie de procéder autrement.

Je me suis alors formée à la PNL (Programmation Neuro Linguistique) et suis partie en quête d’outils pédagogiques différents.

Istock @vikarus
Istock @vikarus

C’est par hasard que j’ai découvert l’équicoaching. Une discipline qui utilise le cheval pour favoriser les situations à contacts sensoriels et émotionnels.

Cela m’a immédiatement rappelée à une situation d’enfance où mon Grand Père recadrait posément un taureau en furie et le ramenait dans son box avec calme et bienveillance.

Tout résidait dans la posture et l’affirmation de soi. L’animal pouvait nous apprendre cela !

 Je me suis formée à la discipline, j’ai crée mon entreprise et je l’ai inclus dans la pédagogie pour que les mises en situation offrent des opportunités d’apprentissage. Car c’est en faisant que l’on apprend le mieux !

LCA : Quels sont les avantages et inconvénients dans ce métier ?

 Joëlle Guasch : J’ai un peu de mal à répondre à cette question….

A chacun ses limites pour calibrer, ce qui est un avantage ou un inconvénient pour soi.

Tout dépend de la perception et des pré-disposition de chacun.

Istock @Azaliya
Istock @Azaliya

Ce métier est plus attractif quand on aime la nature. Il est préférable d’accepter travailler dehors quand il fait froid. Le métier nécessite aussi de s’occuper des animaux en dehors des interventions. Le bien-être animal est prépondérant. On ne peut demander à un cheval d’être coach, s’il est mal dans ses sabots. Il faut lui accorder du temps. Pour moi, être avec l’animal est un plaisir et non un inconvénient.

Ce qui me désole, le plus, dans la profession est la charge administrative du métier. Les exigences de certification des organismes de formation obligent beaucoup de formalisation des pratiques. Ce n’est pas ma tasse de thé. J’en tire, quand même, profit dans les pratiques, par les indicateurs de mesure que cela nécessite. Je peux prouver l’efficacité de la discipline.

LCA : Selon toi, quel est le profil idéal, pour exercer ton job ?

 Joëlle Guasch : Quelqu’un qui pourrait :

Istock @Chan2545
Istock @Chan2545

. Avoir envie, éprouver de l’empathie, être à l’écoute de ses sens, oser le don de soi

Et qui serait formée ou se formerait ;

. Aux techniques de coaching

. A la médiation animale

. Aux techniques avancées de relation d’aide à la personne

. Au métier de formateur

LCA : Peux-tu nous raconter une journée type ou ce que tu as fait jeudi dernier ?

Joëlle Guasch : -« Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas ».

Istock @Maryna Andriichenko
Istock @Maryna Andriichenko

Je choisirai alors la journée de jeudi dernier ; C’était le 11 novembre 2021, un jour férié.

Le matin, j’ai mis à jour, ma base documentaire, le site internet et les fiches pédagogiques.

L’après-midi, je suis allée faire du cheval et j’ai préparé le chalet (les formations se font dans le chalet d’Amazines à la Ferme de Tesson 17290) pour la prochaine formation.

Je suis partie en soirée diner chez mon fils ainé et ma belle fille et profiter de ma petite fille Sam.

LCA : Quel est le souvenir pro qui t’as le plus marqué (triste ou drôle)?

Istock @Elena Odareeva
Istock @Elena Odareeva

 Joëlle Guasch : Un des souvenirs qui m’a le plus marqué est lorsque j’ai vu pour la première fois, le cheval poser délicatement sa tête sur le ventre d’une petite fille de 6 ans.

Cette petite fille avait des terreurs nocturnes et ses parents m’avaient sollicitée.

La petite fille a choisi le dominant du troupeau pour se sentir protégée. Je les ai trouvés extraordinaires. Ils se sont fait mutuellement confiance.

LCA : Comment vois-tu ton avenir professionnel dans les 5 ou 10 prochaines années ?

Joëlle Guasch : J’ai 59 ans, l’âge où transmettre son savoir et permettre la relève font partie de mes valeurs.

Si je disparaissais sans transmettre, je crois que j’aurais l’impression de voler quelque chose au monde.

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@Amazines

J’y songe et puis la discipline se développe en France, même si Amazines a une approche complémentaire par son volet thérapeutique de relation d’aide, le cheval, lui, fait son chemin auprès de l’humain, depuis la préhistoire. Le cheval a su s’adapter aux changements climatiques et se rendre utile. A l’humain, peut-être, de saisir sa chance et retrouver plus encore, le goût de la nature et de ses bénéfices.

Je vis mon avenir professionnel au feeling.

LCA : Vie privée, vie professionnelle, où est le curseur ?

Istock @Soft_Light
Istock @Soft_Light

Je n’en ai pas. Je ne dissocie pas le travail et ma vie personnelle, je ne l’ai jamais fait.

Juste un tout où je trouve mon équilibre. Si je suis fatiguée, je ralentie. Si j’ai envie de passer un moment différent, je l’organise. Si mon entourage me sollicite, j’y fait attention.

Je peux travailler un dimanche et m’accorder des moments en famille, ou avec moi-même en semaine. Je me sens libre.

LCA : As-tu vécu un échec professionnel et qu’est-ce que ça t’a apporté ?

Istock @bedya
Istock @bedya

Joëlle Guasch : Pour moi, la notion d’échec n’existe pas. Je tire profit de toutes expériences, qu’elles soient agréables ou pas. Ce qui ne m’a pas convenu, m’a permis de m’affirmer.

J’ai la chance d’avoir la ressource d’être courageuse, cela m’a souvent sortie de situations complexes. Je veille à mon bonheur. Pas toujours simple de veiller à son bonheur, il faut parfois oser des décisions difficiles et faire preuve de courage. C’est peut-être ça le prix du bonheur.

LCA : Quelle est ta philosophie/devise dans le travail ?

 Joëlle Guasch : « Faire ce qui est bon pour soi, dans le respect d’autrui, au profit du collectif» !

LCA : As-tu des engagements bénévoles en dehors de ton travail (en politique, en politique métier, dans la vie associative) et pourquoi ?

Joëlle Guasch  : J’en ai eu, j’ai fait de la samba, avec des spectacles pour récolter des fonds et acheter des fournitures scolaires pour les enfants dans les favelas au Brésil.

Istock @jacoblund
Istock @jacoblund

J’ai contribué au développement de club d’entreprises.

Je suis aussi dans l’association NL/PNL avec un bon nombre d’actions caritatives jusqu’au covid19.

Beaucoup moins depuis. Je me consacre à Amazines où l’accompagnement en insertion sociale s’est encore, plus, développé, depuis la pandémie.

LCA : Quel est ton rêve/aboutissement professionnel (mais pas l’objectif de ton entreprise) et pourquoi ?

Joëlle Guasch : Je n’ai pas de rêve, j’ai l’espoir d’un monde meilleur. Parfois cela me parait complètement utopique mais je fais ma part pour y contribuer.

LCA : Es-tu heureuse dans ton travail ?

Joëlle Guasch : Oui je me sens heureuse dans mon travail.

@Amazines
@Philippe Mémeteau

Lorsque j’ai crée Amazines, un bon nombre de personnes n’a pas cru en moi. J’ai entendu un peu de tout, surtout près de certains de mes anciens Collègues. Que je n’avais pas les pieds sur terre… Que j’allais droit dans le mur… Que j’étais inconsciente de quitter une Chambre de Commerce etc etc

Je pense que je n’ai pas su transmettre correctement la vision de mon projet. Je le ressentais sans trop savoir l’expliquer. J’ai fait confiance à mon intuition et j’ai bien fait de le faire. Cela me rend heureuse.

LCA : As-tu un message pour nous ?

Ben…. Soyez, soyons heureux, c’est, peut-être, la clé du bonheur en attendant celle du paradis (sourire). En tout cas, donnons-nous les moyens de tendre vers ce qui nous plait et qui a du sens pour nous, individuellement et collectivement.

 Merci Adélaïde.

Crédit photo de une : @Philippe Mémeteau

Le phénomène Tanguy : ces jeunes qui restent ou reviennent à la maison !

Vous connaissez le film d’Etienne Chatillez, Tanguy ? C’était en 2001 avec Tanguy, le Retour en 2019 ! Et pourtant, c’était déjà d’actualité : des gosses à la maison qui ne veulent pas partir et/ou qui reviennent et se tapent l’incruste, et des parents qui n’en peuvent plus ! Si la Société est économiquement responsable en partie de cette situation, nous avons nous aussi, les parents, notre part de responsabilité !

Mais quelles sont les raisons qui font qu’on a des Tanguy à la maison ?

 

iStock-@Valeriy_G.jpg
iStock-@Valeriy_G.jpg

Dès les années 70, nous constations ce phénomène. En 2013, les chiffres explosent avec 46 % de jeunes entre 25 et 30 ans à la maison. Aujourd’hui, c’est presque 5 millions de Tanguy qu’on dénombre et qui, après tout, aiment l’ambiance plutôt cool de la casa, mais dont la situation n’est pas, en réalité, super confortable.

Les raisons sont avant tout économiques :

  • Istock@Harbucks
    Istock@Harbucks

    Les apparts/maisons coutent chers à l’achat, comme à la location, et les jeunes ne gagnent pas toujours des mille et des cents pour se les offrir !

  • Il y a de plus en plus d’étudiants: 58 % d’après une étude de l’INSEE de 2018 ! C’est donc une frange de la population qui n’a pas ou peu de revenus.
  • Chez les 25/29 ans, certains essaient de rester le plus longtemps possible chez les parents pour économiser, capitaliser et investir dans l’immobilier ou pour créer leur boîte.
  • La hausse des emplois précaires ne favorise pas un pouvoir d’achat décent (nourriture, vêtements, loisirs, sortir, transports en commun, voitures, etc…).
  • Peut-être plus inattendue, et pourtant bien réelle à tous les âges, c’est l’imbattable rupture sentimentale. Inévitablement, il faut bien qu’il y en est un des deux qui parte avec un retour à la case Départ !
  • Et puis, il y a bien sûr les jeunes qui ont peur de se retrouver tout seul, de devoir se gérer, ne savent pas s’assumer et/ou n’en n’ont pas envie (et en plus, il faut avouer que ce sont bien plus souvent des garçons que des filles).

Mer** !

Eh oui, mer** !

Istock@Wavebreakmedia
Istock@Wavebreakmedia

Que ce soit dans une famille classique ou recomposée, lorsque les enfants partent de la maison, tous les parents souffrent du Syndrome du Nid Vide. Lorsque la/le p’tit(e) dernier(e) n’est plus là, nous voilà déphasés dans notre quotidien. On a l’impression d’être inutile. Les enfants, c’est la vie ! Alors parfois, c’est la peur de vieillir, la dépression, ou l’ennui qui nous étreint… Jusqu’à qu’à ce qu’on s’habitue à cette nouvelle existence ! On découvre alors que c’est cool de vivre en couple ou seul sans les gosses ! On fait ce qu’on veut, quand on veut sans avoir de logistique à gérer pour les mômes ! On économise même, parce qu’on ne va pas se mentir, des enfants à la maison, ça coûte une blinde. Résultat : p’tits restos, week-end, voyages…

Istock@YakobchukOlena
Istock@YakobchukOlena

Durant 20 à 30 ans, nous avons été parents. Papa/Maman redevient un couple/des individus ! Nous pouvons enfin penser à nous, à être heureux en tant que personne, (les gosses vont bien donc tout va bien). Nous redécouvrons une vie sans contrainte. On voit les gosses de temps en temps. On a des news sur les stories d’Insta et les groupes WhatsApp (quoique) ! Une chose est sûre, ils ne vont pas nous étouffer, eux, depuis qu’ils font leur vie. Limite, nous devons les harceler pour avoir des nouvelles. Bref ! Chacun a pris son indépendance et c’est très bien comme ça !

 

Istock@MangoStar_Studio
Istock@MangoStar_Studio

Et Bim ! Bébé d’amour revient ! En général, sans prévenir, pour une durée illimitée et puis on ferme notre bouche parce qu’il/elle est à moitié dépressif(ive), ruinée et que ça n’a pas l’air d’aller très fort ! Mais ne soyons pas hypocrites, ça nous emmer**, mais ça nous fend quand même le cœur de voir notre choupinet(te) morfler autant ! C’est fini, la routine, la tranquillité ou la fête et tout le toutim ! Pour nous, comme pour lui/elle ! Et Grand Bébé s’étonne parfois de ne pas se sentir bien accueilli dans ce cas-là. Ben tiens, tu veux qu’on vienne squatter chez toi voir ???? Même si nous sommes contrits pour elle/lui, il y a du changement dans l’air et pas du petit.

Il y a des règles pour que ça se passe bien ?

Oui il y a des règles pour que tout se passe bien… Enfin, c’est surtout du bon sens en fait ! La Psychiatre Marie-Claude GAVARD préconise de mettre des règles en place pour une coloc harmonieuse. Un Grand Bébé qui est parti, sait tout faire normalement, donc pourquoi ne le ferait -il pas à la maison ?

Istock@AntonioGuillem
Istock@AntonioGuillem

1. Un petit coup de fil du gamin pour nous dire qu’il se sépare / s’est fait viré dans lequel il nous demande s’il peut revenir à la maison? Déjà c’est chia**, mais c’est poli, et comme c’est notre gosse, on ne peut pas dire non (surtout que nous avons tout de même les boules pour lui et que normalement nous sommes inquiets) !

2. Que Grand Bébé nous donne une idée de quand il compte revenir, une date quoi ! Histoire qu’on s’organise. Peut-être que sa chambre n’existe plus, qu’on s’est fait une chambre rouge ou une pièce où on fait du yoga ou de la poterie et que voilà…. Nous faut un peu de temps pour tout remettre en ordre !

Istock@paulaphoto
Istock@paulaphoto

3. Que Bichounet(te) nous donne une idée du temps qu’il compte rester, histoire de mettre un peu de sous de côté, ce qui est tout à son honneur pour repartir s’installer de son côté…

4. Que Papa/Maman fixent des règles à Grand Bébé et que celui-ci les respecte! Pas des règles enfantines, mais le jeune homme n’est pas obligé d’amener de nouvelles nanas tous les soirs, laisser ses fringues traîner partout, ou que Mademoiselle te vire du salon parce que ses copines seront là ou qu’ils sautent sur l’occas lorsque nous les darons prenons une semaine de vacances (c’est la terreur dans notre esprit parce que nous nous disons qu’ils vont se croire chez eux !).

Psychologiquement, ça peut être dur ?

Oui, ça peut être dur pour les deux : les parents et Grand Bébé vivaient une vie libre, avec chacun leurs valeurs et leurs habitudes. Le plus courant dans cette situation, c’est que l’enfant s’infantilise dès il retrouve le nid familial et/ou que les parents reprennent leurs vieilles habitudes contrôlantes.

Istock@Halfpoint
Istock@Halfpoint

L’idée c’est de communiquer, de partager et surtout de se comporter en adultes respectueux sans empiéter sur la vie des uns et des autres. Expliquez à vos enfants que vous n’êtes pas que des parents, mais aussi des adultes avec une vie quoi, tout comme eux.

Ainsi, les Tanguy volontaires ou involontaires (les pauvres), peuvent participer à la vie de la maison, faire du ménage, à manger, faire quelques commissions de temps en temps parce que justement ce ne sont plus des bébés !

Attention aux parents intrusifs : il faut respecter la vie privée de notre progéniture ! Ce n’est plus un bébé, on l’a déjà dit, c’est un adulte ! Et s’il décon**, on le lui dit ! Il peut l’entendre.

Istock@gpointstudio
Istock@gpointstudio

Le problème du phénomène Tanguy, c’est la stagnation sociale que représente ce « j’vis toujours chez mes parents » pendant que leurs copains avancent dans leur vie. En général, les parents ne réclamant rien (ni côté fric, ni côté ménage/bricolage), poussent leur enfant à végéter. Le Professeur Pascal JANNE de l’université de Louvain en Belgique explique que certains Tanguy choisissent délibérément des relations qui ne peuvent pas fonctionner. Pourquoi ? Parce que, sans qu’ils en aient conscience, c’est leur loyauté au système familial qui les retient plus ou moins. Ainsi, ils s’engagent, mais pas vraiment. Par exemple, ils choisiront quelqu’un avec qui il n’y aura pas de compromis possible, des valeurs divergentes afin de justifier une rupture puis un retour dans le nid parental. Mais tout ça est inconscient bien sûr.

Comment faire pour ne pas faire un Tanguy ?

 

Istock@master1305
Istock@master1305

Déjà il faut éviter de faire des enfants Roi ! Aimer et éduquer ses enfants, ce n’est pas « être à leur service ». Il faut autonomiser/responsabiliser ses enfants pour les rendre indépendants. Apprenez-leur à faire leur lit, ranger leur chambre, laver du linge, faire du ménage, cuisiner, gérer leur argent de poche pour que leur émancipation ne leur fasse pas peur. Ce qui est normal, c’est que nos enfants fassent leur vie de leur côté, pour eux-mêmes fonder leur famille, s’ils le souhaitent, ou vivre comme bon leur semble. Et comme l’écrivait la célèbre psychanalyste Françoise Dolto « Les enfants sont les symptômes des parents ! ».

Delphine BOURREAU, P.D.G d’E.H.P.A.D.

Pétillante et drôle, Delphine BOURREAU est le P.D.G. des E.H.P.A.D. Arvi à Périgny. Cette sacrée femme d’affaires, perchée sur de vertigineux talons aiguilles, dirige avec brio, trois maisons de retraite et trois magasins de matériel médical. Manager 114 salariés n’est pas une mince affaire, et pourtant ! Rien ne fait peur à cette femme de caractère. Divorcée, deux enfants, dirigeante et politicienne locale, elle est passionnée de voitures de sport. Loyale en amitié, elle a un charisme de fou et son franc-parler fait d’elle une femme à part ! Impossible de l’imaginer dans un autre job que celui-ci, car le bien-être de ses résidents est son objectif premier. Innovation, humanité, humour et volonté sont à mon sens des mots qui la définissent parfaitement bien. Je suis tellement fan que je ne résiste pas à l’envie de vous présenter l’une de mes Wonder Women préférées…

Interview :

Les Chroniques d’Adélaïde : Tu es Delphine Bourreau, P.D.G. de trois EHPAD et de trois magasins de matériel médical. Explique-moi ce que tu fais en quelques mots…

IMG_24861Delphine Bourreau : Je suis un chef d’orchestre qui s’assure que tout le monde joue la même partition tant sur les valeurs que sur les procédures.

En tant que Directrice Générale je m’efforce aussi de développer le Groupe en nouant des partenariats soit pour développer l’activité soit pour faire de la croissance externe.

LCA : Pourquoi as-tu choisi ce job et depuis combien de temps l’exerces-tu ?

Delphine Bourreau : Je dirai que c’est plutôt lui qui m’a choisie !! Je ne me prédestinais aucunement à exercer ce métier que je trouvais un peu suranné et pourtant ! En fait je suis arrivée dans ce milieu par le biais de jobs d’été quand j’avais 16 ans (je faisais le ménage dans les chambres et le service en salle). J’ai vite compris que le contact des résidents me plaisait… J’ai eu l’opportunité de faire des remplacements en secrétariat et je me suis dirigée dans cette branche m’imaginant plutôt devenir l’assistante préférée et zélée d’un grand chef d’entreprise. Après mes études j’ai été embauchée en tant qu’hôtesse d’accueil dans un EHPAD fraîchement sorti de terre appartenant à la même association qui m’avait déjà donné ma chance à 16 ans. Et voilà, l’aventure était lancée !!

LCA : Quel(le) est ta formation et/ou ton parcours pour en arriver là ?
Istock @nd3000
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Delphine Bourreau : A l’origine, un BTS d’assistante de direction après deux premières années en fac de droit.

Puis la reprise d’études en cours d’emploi à 33 ans afin d’obtenir le CAFDES (Certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement social).

LCA : Quels sont les avantages et inconvénients dans ce métier ?

Delphine Bourreau : C’est un métier très chronophage (comme beaucoup) et qui demande beaucoup de connaissances multiples sur des sujets très variés que l’on ne maîtrise pas toujours, comme par exemple les normes en cuisine, en lingerie… car le directeur est responsable de tout !!!

L’avantage est la richesse humaine que cela procure, les rencontres avec les résidents, les familles, les professionnels. Il n’y a pas une journée identique et pour quelqu’un comme moi qui s’ennuie vite, c’est un vrai luxe !!!

LCA : Selon toi, quel est le profil idéal, pour exercer ton job ?

Delphine Bourreau : Mon ancien PDG me disait toujours qu’il fallait avoir une main de fer dans un gant de velours. Je pense qu’il faut bien entendu être à l’écoute et empathique mais pas naïve et il faut parfois savoir montrer les crocs.

LCA : Peux-tu nous raconter une journée type ou ce que tu as fait jeudi dernier ?
Istock@jacoblund
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Delphine Bourreau : Comme il n’y a pas une journée qui se ressemble, je vais aller à la facilité et prendre celle de jeudi dernier. Je suis passée à mon bureau vers 8h30 pour lire mes mails et répondre aux plus urgents, puis direction un des établissements pour une réunion de chantier car il y a des travaux de rénovation de toutes les salles d’eau. Retour au bureau à midi, puis rendez-vous avec la CARSAT à 14h afin de confirmer mon engagement sur le programme TMS Pros qui va me permettre de définir et de mettre en place une stratégie de prévention des troubles musculos-squelettiques pour l’ensemble des collaborateurs du groupe. Ceci étant fait, rendez-vous à la mairie à 15h30 pour un projet de reconstruction d’un autre des établissements du Groupe.

Enfin, retour au bureau pour faire un peu de mails et rappeler les personnes qui ont essayé de me joindre dans la journée.

Fin de la journée vers 18h30/19h.

LCA : Quel est le souvenir pro qui t’a le plus marqué (triste ou drôle) ?

Delphine Bourreau : Ce qui m’a toujours marqué dans ce métier et qui me rend fière, c’est de voir le sourire des résidents quand je les croise. Le plus triste est bien sûr les larmes des familles quand il y a un décès.

LCA : Comment vois-tu ton avenir professionnel dans les 5 ou 10 prochaines années ?
Istock@monkeybusinessimages
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Delphine Bourreau : J’espère que je courrais moins !!! Et que j’aurais réussi à faire grossir le groupe comme je l’entends. A être également encore moins dans l’opérationnel et plus dans le décisionnel.

 

LCA : Vie privée, vie professionnelle, où est le curseur ?

Delphine Bourreau : C’est compliqué de réussir à tout concilier surtout en étant seule. J’essaye d’être disponible pour mes enfants même si maintenant ils sont grands. Je me suis astreinte quand ils étaient plus jeunes à ne pas travailler le mercredi après-midi pour être avec eux. Mais globalement le travail prend une part énorme. Je n’ai pas l’impression qu’ils en aient souffert mais ça, seul l’avenir le dira….

LCA : As-tu vécu un échec professionnel et qu’est-ce que ça t’a apporté ?

Delphine Bourreau : Je ne me souviens pas mais sans aucun doute. Alors bien sûr j’ai fait des erreurs, bien sûr j’ai eu des désillusions mais à chaque fois j’ai analysé ce qui avait pêché pour apprendre à ne pas reproduire les mêmes erreurs. Je suis plutôt quelqu’un d’optimiste dans la vie et j’aime à croire que rien n’arrive par hasard. Il faut des échecs afin d’avancer.

LCA :Quelle est ta philosophie/devise dans le travail ?

Delphine Bourreau : On peut travailler sérieusement sans se prendre au sérieux.

LCA : As-tu des engagements bénévoles en dehors de ton travail (en politique, en politique métier, dans la vie associative) et pourquoi ?
Istock@insta_photos
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Delphine Bourreau : Je suis Maire-adjoint (4ème adjoint) d’une commune de 5.000 habitants et accessoirement conseillère au Conseil de Prud’hommes de La Rochelle. Le premier mandat pour assouvir ma curiosité d’un univers qui m’était totalement étranger, le second parce que j’adore tout ce qui touche au social, que là aussi c’est un apprentissage riche d’enseignements et qu’en plus c’était une façon détournée de revenir dans le droit puisque mon désir de faire carrière en tant qu’avocat avait lamentablement échoué !

LCA : Quel est ton rêve/aboutissement professionnel (mais pas l’objectif de ton entreprise) et pourquoi ?

Delphine Bourreau : Mon rêve serait que ma fille puisse reprendre le flambeau et continuer à faire grandir l’entreprise selon sa propre vision. C’est à la base une société familiale, que j’ai racheté à mon père et je serais très fière qu’elle puisse rester dans la famille de génération en génération.

IMG_17571001LCA : Es-tu heureuse dans ton travail ?

Delphine Bourreau : Oui !!! Je prends beaucoup de plaisir à venir au bureau le matin car il n’y a pas une journée qui ressemble à une autre. J’ai aussi conscience que c’est une vraie chance car il n’est pas rare, au bout de 20 ans, de se lasser de son métier. J’ai eu la chance d’évoluer et d’avoir finalement plusieurs carrières professionnelles au sein d’une même entité.

 

LCA : As-tu un message pour nous ?

Delphine Bourreau : Peu importe les obstacles, il y a toujours des jours meilleurs à un moment donné ou à un autre.

Prenez du plaisir et surtout amusez-vous !!! La vie est trop courte et les soucis (petits ou gros) se gèrent plus facilement dans la bonne humeur et l’optimisme (même si c’est plus facile à dire qu’à faire).

Guide de la Formation Professionnelle : avenir et évolution de nos métiers !

Après le focus fait sur la formation professionnelle dans les entreprises, dans mon billet « Formation professionnelle : Former pour gagner de l’argent » où vous avez découvert les différentes raisons pour lesquelles nous devrions nous former, former nos salariés, pourquoi, comment et ce que cela nous coûte, découvrons-en un peu plus sur ce monde qu’est la Forma Pro. Pour se faire, mon invité est un homme remarquable bardé de diplômes de la Sorbonne, de HEC et de l’Institut Français de Gestion. Véritable puits de science côté formation (microcosme dans lequel il navigue depuis plus de 20 ans), Frédéric DESANDRIEUX a un parcours exceptionnel entre gestion d’un OPCO, direction de différents centres de formations et la vraie vie. Aujourd’hui, patron de l’IFRB Poitou-Charentes (l’Institut de Formation et de Recherche du Bâtiment), il forme l’élite du Bâtiment et répond à mes questions…

Interview

Les Chroniques d’Adélaïde : Frédéric, tu connais particulièrement bien le monde de la formation, d’ailleurs, tu dirigeais un OPCO. Aujourd’hui, tu es à la tête d’un centre de formations. Succinctement, peux-tu nous parler de ces deux mondes qui s’entrechoquent ?

Frédéric Désandrieux
Frédéric Désandrieux

Frédéric Désandrieux : Ces deux mondes, dans la réalité, travaillent ensemble car monter une formation efficace et accessible aujourd’hui nécessite à la fois une bonne connaissance de l’entreprise, de ses besoins et des possibilités de financement.

L’Opco est piloté par la branche professionnelle (exemple : le Bâtiment) et les syndicats professionnels afin de s’assurer de l’adaptation aux réalités des entreprises. Les branches professionnelles président aussi souvent des organismes de formation. Un bon organisme de formation doit posséder des compétences en financement et travailler étroitement avec l’Opco.

LCA : Très souvent les PTE-PME ne connaissent pas le système de la formation continue et elles ont l’impression d’avoir en face d’elles une grosse machine complexe. Peux-tu nous expliquer grosso modo, comment fonctionnent un centre de formations avec ses clients ?

Istock @fizkes
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Frédéric Désandrieux : Face à un organisme de formation une TPE PME doit se comporter comme avec un fournisseur classique. Pour monter une bonne formation, parlez-lui des difficultés rencontrées sur le terrain par vos équipes ou vous-même, et de vos projets. Son métier est de transformer tout cela en formation. La formation n’est qu’un outil ! Tout doit partir de l’entreprise et l’entreprise doit évaluer le résultat de la formation. Bien sûr que c’est complexe mais tout cela doit être, au maximum, géré par le centre de formation.

LCA : Pourquoi faut-il former ses salariés ?

Frédéric Désandrieux : Il peut y avoir des tas de raisons mais j’en citerai trois essentielles aujourd’hui :

  1. Pour continuer à exister et pour faire la différence avec les concurrents !
Istock @m-imagephotography
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Une entreprise performante est une entreprise qui apporte un plus à ses clients en créant rapidement des produits adaptés et rentables à des prix compétitifs. Et pour faire cela, pas de secret : il faut développer sa capacité à agir vite, avec qualité, innover et savoir mieux que les autres travailler en équipe. Un Dirigeant est souvent fier de son dernier investissement matériel qui va lui faire gagner du temps et donc de l’argent mais cette différence-là s’amenuise de plus en plus ! Les économies possibles dans les achats aussi. Les gains ont été faits sur ces points de gestion. C’est pourquoi il faut trouver d’autres solutions. La principale est de rendre nos salariés efficaces, curieux, adaptables, les aider à posséder un savoir-faire au goût du jour.

  1. Votre compétence technique a une durée de vie de deux ans contre 20 ans dans les années 70 !
Istock @piolka
Istock @piolka

Cela donne à réfléchir non ? 60 % des métiers qui existeront dans 10 ans n’existent pas aujourd’hui ! 50 % des métiers vont être transformés d’ici 5 ans ! Alors il est de la responsabilité partagée des entreprises et des salariés de se former. Être compétent aujourd’hui et demain, c’est comme un sportif de haut niveau ! Il faut s’entrainer et apprendre tous les jours … Ou presque. Sans cela l’entreprise ne peut faire mieux et le salarié n’a pas « l’employabilité » nécessaire sur le marché de l’emploi.

  1. Être meilleur que les autres pour une entreprise c’est surtout apprendre à coopérer, travailler en équipe, en réseau.
Istock @Vasyl Dolmatov
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Et contrairement à ce que l’on peut penser, cela s’apprend et cela se travaille au quotidien. On ne pense pas assez souvent à ces « soft skills » et pourtant tous les experts et l’expérience terrain démontrent leur importance !

 

LCA : Pourquoi faut-il se former en tant que dirigeant ?

Frédéric Désandrieux :

  1. Pour anticiper l’avenir tout d’abord.
Istock @NADOFOTOS
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Un Dirigeant c’est avant tout celui qui est capable de dire clairement où l’entreprise et l’équipe doivent aller, ce qui peut être améliorer dans les pratiques et pourquoi ? Alors bien sûr, il ne saura jamais tout mais il doit saisir et comprendre les évolutions, savoir poser un problème et le résoudre avec ses équipes et… bien d’autres choses encore, mais ces capacités de veille et d’anticipation sont essentielles. Imaginez un Capitaine de bateau qui ne saurait pas clairement dire où il veut aller et comment ! Cela ne serait pas très rassurant pour ses passagers !

  1. Pour « prendre l’air », échanger… penser…
Istock @Ridofranz
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L’Entrepreneur, le Responsable doit savoir prendre du recul, avoir une vision globale. Or, la réalité d’un Dirigeant de TPE PME, c’est d’avoir « la tête dans le guidon » par la force des choses puisque souvent c’est un « homme-orchestre » ! Alors voir comment les choses se passent ailleurs, réfléchir à son organisation, apprendre à voir les choses différemment sont des facteurs clefs de succès. Les Fédérations professionnels, les clubs, les formations sont pour cela des lieux essentiels….

  1. Apprendre son métier de Dirigeant notamment en travaillant des compétences de management, de pilotage, de capacités à créer les conditions pour que les autres puissent bien travailler en y prenant plaisir….
Istock @Creative Credit
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Et tout cela ne s’improvise pas notamment quand on a peu de temps ou que le « gros temps » (les difficultés) arrive ! Et bien sûr, maitriser les fondamentaux de la finance, du marketing, des Ressources Humaines, du juridique…. Le travail d’une vie !

LCA : Quelles sont les différences entre des formations courtes et des formations qualifiantes ?

 

Istock @digitalskillet
Istock @digitalskillet

Frédéric Désandrieux : Tout dépend des objectifs ! Schématiquement, on peut dire que : si on a besoin de s’améliorer sur un point technique précis et en même temps d’échanger avec ses pairs, la formation Inter Entreprise courte est la solution. Si par contre on souhaite faire évoluer globalement ses façons de faire, de penser, de progresser dans la maîtrise de son Métier, et en plus valoriser ces nouvelles compétences, prenons une formation diplômante et ou certifiante. Sur une année (ou plus), on va pouvoir apprendre tout en continuant à travailler. Là, l’efficacité peut être maximum et c’est compatible avec l’exercice professionnel ! Et si on se dit qu’ensemble, entre collègues, on aurait besoin de progresser sur un point précis et créer des choses spécifiques à notre entreprise, alors la formation sur mesure permet d’être meilleur collectivement et d’être mieux dans son travail !

LCA : Quelle est la différence entre les diplômes d’Études supérieures du Ministère de l’Éducation et les titres pros et pourquoi choisir un titre professionnel reconnu RNCP (Répertoire Nationale des Certifications Professionnelles) ?

Istock @LanaStock
Istock @LanaStock

Frédéric Désandrieux : Il existe trois types d’évaluation qui permettent en France de reconnaitre des compétences.

  1. Les Diplômes des grandes écoles ou de l’Education nationale du CAP au Master.
  2. Les Certifications du Ministère du Travail qui valident et reconnaissent des niveaux équivalents aux Diplômes (de niveau 1 à 7). Le fameux RNCP souvent avec une pédagogie plus professionnalisante.
  3. Les CQP (Certificats de Qualification Professionnelle) qui reconnaissent des compétences spécifiques à chaque Branche professionnelle et qui ont de la valeur uniquement dans cette Branche. Créées par les branches professionnelles, elles sont la plupart du temps, un bon levier de progression dans son secteur.
  4. Pour être complet il existe aussi les « Diplômes d’Ecole » qui n’ont de valeur que par la notoriété de l’Ecole.

Et pour finir il est à noter qu’aujourd’hui, on peut passer des Certifications par Blocs de Compétences ce qui permet d’obtenir une validation par étapes successives en prenant son temps.

LCA : Selon ton expérience, à quoi peut servir la formation professionnelle au sein d’une entreprise ? Quelle serait une bonne pratique de formation professionnelle au sein d’une entreprise

Istock @dragana991
Istock @dragana991

Frédéric Désandrieux : Au risque de choquer mon expérience m’amène à répondre : A « Revenir aux méthodes fondamentales », aux « pratiques de nos anciens ». Travailler sur la compétence et ne pas viser seulement la formation. Nos grands et arrières grands parents se formaient continuellement, le compagnonnage en est le meilleur exemple. Ils avaient compris qu’apprendre, c’est s’informer, échanger, pratiquer, « remettre son métier sur l’ouvrage » en permanence. Nous l’avons peut-être un peu oublié avec la possibilité d’envoyer les personnes en formation.

Istock @shironosov
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Dans ce sens la formation est un outil qui appartient conjointement aux salariés et aux entreprises, qui s’exerce, se pratique et s’évalue dans l’entreprise. Former son collaborateur, ce n’est pas « se dédouaner » en l’envoyant en formation et en espérant que tout change à son retour, mais s’investir avant, pendant et après ! Ce n’est pas, non plus, penser qu’on apprend uniquement par la pratique ou seulement par la théorie, c’est une subtile alchimie.

Chacun doit s’impliquer dans le développement des compétences et l’entreprise doit devenir un lieu où on apprend en faisant.

Istock @monkeybusinessimages
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La récente Réforme de la formation le permet et porte cette ambition. On peut, par exemple, faire des AFEST (Actions de Formation en Situation de Travail). Oui, on apprend vraiment en travaillant sans forcément aller en formation, si les conditions d’apprentissage ont été réunies ! C’est là l’un des nouveaux rôles des organismes de formation.

 LCA : Des salariés et des patrons ont-ils débriefé avec toi après une formation ? Qu’est-ce que cela leur a apporté ?

Istock @Ridofranz
Istock @Ridofranz

Frédéric Désandrieux : Débriefer est fondamental ! On n’apprend pas sans débriefer. Après tout c’est logique, apprendre est une chose ; intégrer et appliquer en est une autre. J’ai envie de vous parler de Lucas , Cadre dans le Bâtiment, il débriefe sa formation d’animation de réunion. Il a appris à faire, il connait les techniques. Après le débriefing, il connait les applications qu’il doit faire sans quoi sa formation n’aura servi à rien, il l’oubliera. Il identifie ses points de progrès personnels, les objectifs qu’il doit fixer à sa pratique, il sait demander du soutien à son manager. Chacun dans l’entreprise a pu voir les impacts de sa formation et son équipe l’a même aidé et soutenu. Il a pu mesurer le retour sur investissement concret de sa formation. Son responsable visualise concrètement les bénéfices de la formation tout en en ayant fixé lui-même les résultats attendus. Il demande à Lucas de mettre en place un plan d’actions pour améliorer la qualité des réunions dans l’entreprise. Cela a un impact global important sur le temps passé en réunion et sur l’efficacité de ces temps collectifs.

 LCA : Penses-tu que la formation professionnelle va jouer un rôle important dans la fidélisation des salariés dans les années à venir ? Si oui, pourquoi ?

Frédéric Désandrieux : la fidélisation va, en tout cas, être au cœur du développement des entreprises face aux pénuries croissantes de compétences, à la pyramide des âges et surtout aux attentes des jeunes générations qui, pour être fidèles, demandent qu’on leur « apporte des preuves d’amour » et pas seulement des promesses !

Istock @FlamingoImages
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Cela commence dès le début de la relation par ce qu’on appelle le « On Boarding » (l’intégration de la personne), se continue par la construction d’un parcours de développement pour les années à venir, des certifications, un accompagnement managérial quotidien, des valorisations, des évaluations…

La formation, on le voit bien, n’est qu’un outil au service d’un objectif et dans la fidélisation on peut utiliser toute la palette formation.

 Et là encore, utiliser simplement un outil seul déconnecté du reste ne sert à rien !

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Combien d’entreprises ont formé leurs collaborateurs pour qu’ils s’en aillent ensuite ? On peut critiquer ces comportements, mais la vraie question reste : comment faire pour que cela ne se reproduise pas ?! Une véritable réflexion management et formation est au fondement de la réussite d’une politique de fidélisation.

 LCA : La crise économique qui se dessine va-t-elle développer l’usage de la formation professionnelle ? Si oui, va-t-elle permettre de sauver certaines entreprises ?

Frédéric Désandrieux
Frédéric Désandrieux

Frédéric Désandrieux : Une crise est selon son étymologie à la fois une opportunité et une menace ! Il y aura toujours ceux qui préfèreront se protéger et rester immobile en attendant des temps meilleurs, et ceux qui identifient ce qui va changer, en profiteront pour préparer les compétences individuelles et collectives de demain dans leur secteur et sur leur marché.

 Il y a peu de chance que « faire le gros dos » ou reproduire les mêmes comportements face un environnement changeant amène à performer après la crise. On voit bien de quel côté seront les gagnants !

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Pour en savoir plus sur l’IFRB Poitou-Charentes en un clic : www.ifrbpoitoucharentes.fr

 

Prince Charles : Prince, agriculteur et homme d’affaires !

© Stocklib Jamie Roach
© Stocklib Jamie Roach

Qui a dit qu’on ne pouvait pas gagner d’argent grâce au bio ? Pas le Prince Charles en tous les cas ! Il est l’une des références de l’agriculture biologique mondiale. Pris pour un excentrique dans les années 80 lorsqu’il s’intéressait à l’écologie, il est aujourd’hui considéré comme un visionnaire qui a su lier respect de l’environnement et succès économique grâce à son savoir-faire.

Highgrove ou le succès du Prince Charles

Le Prince de Galles a toujours été passionné par l’écologie et l’agriculture biologique. Ses combats ne sont pas les lubies d’un illuminé ou d’un aristocrate farfelu ou blasé, cela va sans dire ! Cela demande de la réflexion, un vrai savoir-faire et principalement un engagement à toute épreuve. Ne pas dégrader la planète pour les générations à venir est vital. Vivre maintenant dans de bonnes conditions climatiques et environnementales aussi. Manger sainement, manger bon, manger bien, est essentiel pour être en bonne santé. Pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable et prouver au monde entier que c’est possible ?

Istock @Smileus
Istock @Smileus

Qu’à cela ne tienne ! En 1980, Charles de Windsor achète le domaine de Highgrove dans le Gloucestershire. Il y développe une ferme spécialisée dans l’agriculture biologique dès 1985. Home Farm, sa ferme devient alors un véritable centre d’expériences pour la culture (permaculture, chronobiologie…) et l’élevage dans le respect de l’environnement. Le bien-être animal et la biodiversité sont au menu. Rien ne se mettra en travers de son chemin, ni certaines associations locales, ni ses détracteurs, qui de part et d’autre, veulent le voir baisser les bras. Il sera persévérant et planchera sur de nouvelles méthodes pour réaliser ses objectifs. Et voilà que le Prince Charles prouve qu’il est possible de gagner de l’argent en respectant ses valeurs et bim !

Istock @HansJoachim
Istock @HansJoachim

D’ailleurs, son Altesse Royale est raccord avec ses principes jusqu’au bout des doigts ! Sa ferme du XVIIIème respecte, elle aussi, l’environnement puisqu’elle fonctionne avec des énergies solaires et thermales et avec des systèmes de drainage écologique. Les plantations, quant à elles, sont faites en fonction des cycles lunaires et celui des saisons. Sa célèbre philosophie de parler aux arbres est basée sur un principe très clair : « En matière d’agriculture et de jardinage, j’estime que si vous traitez la terre avec amour et respect, elle vous restituera cette sollicitude ».

Mais il vend quoi le Prince Charles ?

La clientèle du Prince de Galles est composée de restaurants londoniens réputés (facile me direz-vous, oui mais il lui a fallu être crédible malgré tout et sacrément à la hauteur), de coopératives et d’écoles locales, de supermarchés en Angleterre… Ce qui lui a donné l’idée de créer une marque d’épicerie fine. En 1992, il créé Duchy Originals.

Istock @larik_malasha
Istock @larik_malasha

Avec Duchy Originals, son Altesse Royale propose plus de 300 produits biologiques à des consommateurs avertis dans plus de 30 pays. Un petit empire ? Absolument ! On dit que le bio n’intéresse personne et ne rapporte pas ? Que nenni ! Tout dépend de ce qu’on propose et comment on le propose.

Istock @puhimec
Istock @puhimec

Biscuits, thé, chocolats, marmelade, miel, limonade, cidre, bières, bacon, saucisse, vêtements (grâce à la laine de ses moutons), le Prince de Galles a su faire fructifier sa passion pour le bio. En 2019, il dépassait les 3,5 millions de livres Sterling de bénéfice (pas de chiffre d’affaires, mais bien de bénéfice) qu’il reverse intégralement à ses associations caritatives, notamment pour les jeunes en difficulté. Considéré très longtemps comme un excentrique, il a fait des 365 hectares de Highgrove un laboratoire à idées écologiques. Culture du blé, du seigle, avoine, haricots, pommes de terre, carottes, citrons et élevage de moutons, de cochons et de bœufs !

Il ne commercialise pas ses produits qu’en Angleterre, il les exporte aussi : l’Europe, les États-Unis, l’Asie et le Moyen-Orient savourent ses productions dont tout le monde raffole. Ses créations sont issues de sa ferme et des fermes indépendantes qui partagent les mêmes valeurs que lui et qui sont d’ailleurs triées sur le volet.

Une nouvelle orientation ?

En 2021, le Prince Charles ne renouvelle pas le bail de sa ferme. Difficile pour lui de prendre cette décision, puisqu’il gère son domaine de Highgrove depuis 1985, mais renouveler le bail pour 20 ans paraît incongru, alors que ses responsabilités sont de plus en plus importantes !

Istock @brackish_nz
Istock @brackish_nz

Cela dit, il n’abandonnera pas si facilement car il n’envisage pas de tourner le dos à l’agriculture biologique comme ça. Il développera le domaine de Sandringham où il s’occupe d’élevage de moutons sur les quelques 800 hectares du domaine du Prince Philip qu’il gère depuis l’année dernière (bien avant la disparition de son royal papa) ! Son objectif ? Que Sandringham devienne un modèle d’agriculture responsable ! Ce sera un succès à n’en pas douter lorsqu’on voit ce qu’il a fait de Highgrove.

© Stocklib Jamie Roach
© Stocklib Jamie Roach

Des célébrités dans le monde entier consomment du bio et le mettent en avant, mais personne ne défend à bras le corps ce métier d’agriculteur à part entière avec autant de conviction et de raison que  Charles de Windsor.

Et le Prince Charles aujourd’hui ?

 

© Stocklib Mykhaylo Palinchak
© Stocklib Mykhaylo Palinchak

A 72 ans, le Prince Charles est de plus en plus accaparé par ses responsabilités (de futur monarque !?), d’autant plus depuis la disparition du Prince Philip dont il a hérité des charges supplémentaires. Il préside notamment le sommet des Chefs des Gouvernements du Commonwealth depuis 2013, continue de s’occuper des 25 associations caritatives qu’il a fondées et représente plus de 428 organismes de charité.

En dehors de sa fonction de Prince, il reste un homme d’affaires avisé dont les revenus de son duché de Cornouailles atteignaient, en 2019/2020, la somme de 22 millions de livres sterling.

© Stocklib Jamie Roach
© Stocklib Jamie Roach

La crise sanitaire n’a pas touché que le commun des mortels puisque les revenus de son Altesse Royale seront amoindris pour ce nouvel exercice. Cependant, le prince philanthrope et philosophe a refusé les aides de L’État qu’il aurait pu percevoir et continue malgré tout à verser volontairement ses impôts à la Grande-Bretagne (oui, son imposition est sur la base du volontariat uniquement, il n’est pas obligé de les verser).

Qui aurait pu croire que ce prince de formation militaire et diplômé en archéologie et en anthropologie aurait pu devenir le gentleman Farmer le plus célèbre du monde lorsqu’il est né le 14 novembre 1948 au Palais de Buckingham Palace ?

Formation professionnelle : Former pour gagner de l’argent !

Selon l’Insee, il y avait un peu plus de 25 millions de salariés en France en 2020. A peine 350.000 salariés (1,38% des actifs) bénéficieraient de la formation professionnelle, tous domaines confondus. Pourquoi la formation ne fait-elle pas partie des mœurs des entreprises ? Pourtant, former nos salariés nous permet d’accroitre leurs compétences, qu’ils travaillent dans de meilleures conditions (moins de stress, plus de confiance en soi), de satisfaire nos clients, de proposer une offre plus attrayante, et par extension de gagner de l’argent, pour les salariés et pour les patrons que nous sommes. Petit tour d’horizon du monde de la formation !

Qu’est-ce que la formation professionnelle ?

 

Istock @Kerkez
Istock @Kerkez

La formation professionnelle ou la formation continue (c’est la même chose) permet aux salariés de renforcer leurs compétences, leur savoir-faire et leur savoir-être, grâce à des apprentissages effectués intra entreprises ou en centre de formation. C’est aussi valable pour les indépendants et les Boss (même motifs, même punitions).

Dois-je payer la formation de mes salariés ?

En général non, ou peut-être une petite partie selon les critères de prise en charge de votre OPCO (Opérateurs de Compétences). Pour financer la formation continue, le bien fondé des programmes des apprenants est soumis à leur approbation.

Istock @stockfour
Istock @stockfour

Les OPCO sont des organismes agréés par l’État chargés de financer les formations des actifs grâce aux cotisations des salariés (oui, ils cotisent aussi) et aux cotisations de nos entreprises. Ce sont les fameux 0,55% pour les boîtes de moins de 11 salariés et les 1% pour les autres, déclarées sur nos DADS. Les très grosses boîtes ont une obligation de formation elles aussi, même elles financent directement les centres de formations. Elles ont d’ailleurs bien souvent leurs propres formateurs au sein de leur entreprise pour répondre à la législation.

Attention, pour bénéficier d’un financement par nos OPCO, il est nécessaire de vous assurer que les centres de formations choisis soient datadockés. Depuis 2015, ce sont 32 critères de qualités qui sont définis par l’Etat afin que les financeurs s’assurent que les actions de formation soient parfaitement menées auprès des publics concernés. Début 2022, pour être certifiés, ils devront répondre à un référentiel national unique. Qualiopi remplacera alors Datadock.

Istock @fizkes
Istock @fizkes

Si la formation professionnelle est en général financée par nos entreprises avec nos OPCO, il peut y avoir des montages financiers couplés avec par exemple, le CPF des salariés (Compte Personnel de Formation). Comme son nom l’indique le CPF est personnel et appartient au salarié et à sa propre initiative. Vous ne pouvez pas lui imposer de s’en servir, ni ne lui demander (sauf dans le cadre de l’entretien professionnel). Une fois encore ce sont des cotisations qui les alimentent et la loi est très stricte par rapport à son utilisation. Eh oui mes Adeladdicts, partout où l’Etat donne du fric, c’est qu’il nous l’a pris avant !

Mais pourquoi former mes salariés ?

 

Istock @jacoblund
Istock @jacoblund

Nous cotisons partout, URSSAF, DGFIP, CARSAT, etc… Et bien la formation professionnelle, c’est le seul système qui permet de profiter directement de nos cotisations (colossales si on met tout bout à bout). Pour résumer, lorsque nous ne formons pas nos salariés, nous cotisons à fonds perdus. Ce sont les seules cotisations que vous pouvons récupérer.

Autant faire d’une pierre, deux coups : formons nos salariés pour qu’ils bossent dans de bonnes conditions, qu’ils soient moins stressés, et qu’ils aient du plaisir à travailler. N’oublions pas étrangement, qu’à l’heure où les chiffres du chômage battent des records, il est nécessaire de fidéliser nos collaborateurs. La formation leur permet d’évoluer, d’avoir un avenir, d’être pro-actif dans leur mission. C’est toujours gratifiant pour une entreprise, comme pour le salarié, de gagner de l’argent grâce au plaisir, au bien-être, à la confiance et à la reconnaissance.

Istock @Ridofranz
Istock @Ridofranz

Une lubie me direz-vous ? Absolument pas ! Le management bienveillant n’en est pas une ! Former fait partie du package « échange gagnant-gagnant ». Les salariés heureux et bien dans leur peau produisent 40 % en plus que les autres, sur le même temps et au même salaire. Ça commence à parler et surtout, si on lit entre les lignes, cela signifie que plus vous « méprisez » ou « maltraitez » des employés, plus vous perdez de l’argent.

Il y a toujours un retour des salariés vers leur patron lorsque la collaboration est humaine et respectueuse. Grâce à la formation continue, les salariés savent que leurs compétences sont reconnues ainsi que leur personnalité en tant qu’être humain. Ils auront l’impression, à juste titre, qu’ils sont, pour vous, un partenaire, pas juste une pompe à fric, une source de production, un matricule ou une simple masse salariale (terme qui devrait resté un terme comptable d’ailleurs).

Istock @FlamingoImages
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D’autant que la crise économique qui se profilerait apparemment, selon des spécialistes, sera pire que celle de 2000/2008. Si tel était le cas, seuls les meilleurs d’entre nous survivront ! Il faut se réinventer, que nos entreprises deviennent plus performantes et plus novatrices qu’elles ne l’ont jamais été. La seule solution pour y arriver est de former nos collaborateurs.

Et nous les patrons, on peut se former aussi !

 

Istock @Ridofranz
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Évidemment ! Ce qu’on applique à nos salariés est aussi bon pour nous : management, gestion, cœur de métier, développement personnel ! Tout est bon pour innover, gérer nos boîtes et pérenniser nos activités et les emplois dont nous sommes à l’origine et peut-être en créer d’autres aussi.

Istock @jacoblund
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La prise en charge est à peu près la même (mais pas tout à fait, car moins bien prise en charge). Tout dépend de votre statut juridique : indépendant, gérant salarié, etc… Mais les centres de formations sont là pour vous aider en tout logique car l’ingénierie financière est aussi une partie de leurs compétences.

Comme le disait John Fitzgerald Kennedy : « Diriger et apprendre ne sont pas dissociable ! ». Alors foncez mes Adeladdicts !

L’agriculture biologique pour les Nuls !

Depuis des années, tout le monde parle de l’agriculture bio. Mais aujourd’hui qu’en est-il vraiment ? Label ou pas label ? Biologique, raisonnée, naturelle ou intensive, l’agriculture est-elle une source d’inquiétude pour nous et pour l’environnement ? Nous permet-elle une nourriture saine produite dans des conditions respectables ? Un vieux débat qui mérite un petit éclairage.

Quels sont les objectifs de l’agriculture biologique ?

 

Istock @Vasyl Dolmatov
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Il existe au moins une dizaine de labels bio en France pour l’alimentation. Mieuxvivreautrement.com en parle très bien dans leur billet : Guide des 9 labels bio alimentaires en France. Sans compter la quinzaine de labels bio pour la cosmétologie que vous pouvez découvrir avec Belleaunaturel.fr dans leur billet : Présentation des labels bio.

En général, ils ont tous pour objectif de respecter notre santé, la qualité des produits consommés/utilisés, de préconiser la biodiversité, le bien-être animal et de sauvegarder l’environnement.

Qu’est-ce que représente l’agriculture bio aujourd’hui en France ?

 

Istock @GANNAMARTYSHEVA
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En 2019, selon les chiffres de l’Agence Bio (l’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique), le marché de l’agriculture bio en France représente presque 12 milliards d’Euros. C’est un marché en nette progression depuis 2007, et qui augmente d’1,4 % entre 2018 et 2019.

Bien que la dimension économique de la grande distribution en France ne soit plus à discuter avec leurs 190 milliards d’Euros H.T. et les 3,5 millions d’emplois qu’ils procurent (contre un peu moins de 180.000 emplois dans le bio), on sent une réelle évolution de la consommation des français puisque les hypers et les supermarchés s’y mettent, eux aussi, au bio.

Prise de conscience à l’égard de l’environnement et de notre santé ?

 

Istock @Poike
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Dans une enquête menée par l’Agence Bio, 69% des personnes interrogées précisent qu’ils consomment du bio pour préserver leur santé, pour la qualité et le goût des produits, et pour préserver l’environnement.

Le profil des consommateurs qui se seraient mis au bio depuis moins d’un an, serait celui des femmes d’abord, des jeunes de 18 à 24 ans ensuite, puis celui des catégories socio-professionnelles les moins aisées et les inactifs. A priori, le prix des produits bios ne serait plus forcément un frein à la consommation.

Quelle est la différence entre une agriculture labellisée bio et une agriculture naturelle ?

 

Istock @fizkes
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Un label, c’est un signe apposé sur un produit pour aviser les consommateurs que ledit produit répond à un cahier des charges défini et contrôlé par un organisme indépendant reconnu par l’État.

Côté produits bio, on va dissocier les produits de consommation courante (cosmétiques et produits ménagers) et l’agro-alimentaire (les végétaux, les animaux et les produits transformés).

Il existe une dizaine de labels bio en France et en Europe, dont le plus connu est le label bio AB. Pour l’obtenir, il faut répondre à un cahier des charges précis selon ce qui est produit et à des conditions socio-économiques précises (partenariat équitable et salaires justes notamment). Par exemple, pour les végétaux, il faut que le mode de production respecte la biodiversité et les ressources naturelles, que la culture soit faite sans produit chimique, que la lutte contre les maladies et parasites soit faite de manière naturelle et que les engrais utilisés soient des engrais verts.

Istock @fizkes
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En dehors de respecter le cahier des charges stricte d’un label, il faut payer le contrôle annuel entre 350 et 850€ selon la surface et le(s) produit(s) cultivé(s), et parfois même (en fonction du label choisi) verser entre 0,1 et 0,3% du chiffre d’affaires réalisés. Si ce thème vous intéresse précisément, cliquez sur l’excellent billet de Sonia sur Lutopik.com car vous saurez tout sur les labels : Labels, le bio et le moins bio.

Évidemment, payer de tels coûts en plus de lourdes charges, poussent certains agriculteurs qui croient malgré tout à une culture propre et raisonnée, à vendre leurs produits sous l’appellation de « produits naturels ». Cela ne veut pas dire que c’est moins bien, mais qu’ils ne peuvent pas, ou qu’ils ne souhaitent pas être labellisé bio. Une agriculture naturelle va reprendre les principes les plus sains possibles, mais elle ne sera pas contrôlée par des organismes ou par l’État. Ce sera leur bonne foi qui fera la différence.

En réalité, l’agriculture biologique existe depuis combien de temps ?

 

Istock @Foxys_forest_manufacture
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Si aujourd’hui tout le monde parle de l’agriculture bio, c’est loin d’être quelque chose de nouveau.

Ce courant existe depuis les années 20 en Angleterre, en Suisse, en Autriche et en Allemagne. Quant à elle, la France s’y serait intéressée dans les années 50.

Historiquement, c’est le refus de l’intensification des cultures qui est à l’origine de ce mouvement. Déjà dans les années 50, il existait un lien entre l’utilisation excessive de pesticides et d’engrais chimiques sur la santé. Sans compter que les producteurs avaient déjà la sensation d’être « pris en otage » par l’industrie.

1968, c’est l’année où les mouvements contestataires sont contre une économie ultra-libérale et productiviste. Ils luttent contre une société de consommation qui valorise l’argent coûte que coûte. Le lien entre l’agriculture intensive, l’environnement et la santé est fait. L’alerte est donnée !

Les crises pétrolières des années 70 font prendre consciences aux gouvernements et aux consommateurs que les ressources de la planète ont des limites.

Istock @Vasyl Dolmatov
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Des producteurs se réunissent en 1978 et créés la FNAB ((Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique) pour porter leur voix auprès du gouvernement. Le premier projet de loi concernant l’agriculture biologique est déposé devant le Sénat en 1979 au sujet de l’utilisation des fertilisants.

Il faudra attendre 1998 pour que le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche lance le premier Plan pluriannuel de développement de l’agriculture biologique.

Bonne fête les Daronnes !

On ne va pas se mentir : c’est facile d’être une maman (ou presque) ! Avec 753.000 naissances l’année dernière en France, il y a de moins en moins de jeunes mamans. 13.000 de moins qu’en 2019 qui comptait déjà 6.000 bébés de moins qu’en 2018. Les mamans seraient-elles en voie de disparition ? Oui peut-être, parce que plus personne n’ignore aujourd’hui qu’avoir un enfant signifie en prendre pour 20 ans au minimum ! En général, c’est plutôt perpète !

C’est quoi être maman ?

Très clairement, tout dépend de notre culture, de notre âge, de nos envies aussi. A la limite, c’est presque facile d’être une bonne maman. Aimer son enfant, c’est simple. Comme toutes les mères, nous pouvons gravir des montagnes pour nos enfants. Nous ferions n’importe quoi pour eux. Normal ! Parce qu’aimer, c’est ce qu’il y a de plus aisé.

Istock @evgenyatamanenko
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A côté de l’amour, il y a l’éducation et ça, c’est déjà moins simple : savoir dire non pour leur apprendre qu’il y a des règles dans la vie, certaines que l’on peut enfreindre, d’autres pas. Leur apprendre à profiter de leur jeunesse tout en préparant leur avenir et les rendre autonomes. Se battre pour eux quand il s’agit de notre belle planète et des animaux. Leur donner des valeurs, leur permettre d’être auto-critique, d’être conventionnel, de ne pas l’être, d’être là n’importe quand et n’importe où pour eux. Savoir leur dire quand ils font n’importe quoi, les guider, les écouter, s’effacer quand il faut même si on préfère rester près d’eux et les étouffer d’amour, savoir leur dire qu’on les aime …

Il y a aussi ces mamans qui donnent naissance à des enfants et qui ne peuvent pas les élever parce qu’elles n’y arrivent pas, ou qu’elles ne peuvent pas ou plus. Aucune d’elles n’a envie de ça, et pourtant… Certaines laissent à d’autres le soin de s’occuper de leur bébé, parce qu’elles savent qu’elles ne pourront pas le faire, qu’elles n’en n’ont pas la force. Elles ne le savent pas, mais ça aussi, c’est un acte d’amour quoiqu’on en dise. Il faut avoir du courage pour reconnaître qu’on ne pourra s’occuper de ce qu’on a de plus cher au monde.

Istock @evgenyatamanenko
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Et puis, il y a ces adorables mamans de cœur ! Celles qui sont de vraies sources d’inspiration, celles qui vont changer votre vie et faire de votre quotidien, un chemin pavé d’amour, de bonheur et de présence rassurante… Celles qui aiment sans condition, comme ça, juste pour le plaisir ou parce qu’elles sont tout simplement des saintes… Oui, il n’y a pas besoin d’avoir un lien de sang pour être daronne.

Alors oui, on les aime ces mamans, toutes autant qu’elles sont, chacune dans leur genre car elles ont le mérite d’avoir été là à un moment donné de notre existence, parfois pour la vie et même au-delà…

Pourquoi souhaiter la fête des mères ?

Dans un discours politiquement correct, nous pouvons valoriser le sacrifice maternel, l’amour, blablabla… En réalité, la fêtes des mamans devrait être un dédommagement…

Istock @Nastco
Istock @Nastco

Tout simplement, parce qu’on a vomi pendant trois mois, puis pendant six mois on s’est explosé le ventre, les cuisses et les seins, qu’on a passé 12 h à hurler et à morfler tout ce qu’on peut… Et parce que même si notre gosse est moche, on garantit à tout le monde que c’est le plus beau du monde… Mais ça, ce n’est que le début…

Après, tant que Bébé ne marche pas, on peut encore prétendre être des humaines même si on ne dort plus tout à fait beaucoup… Dès que bébé marche, il explore le monde, et c’est alors du Redbull, du café et/ou des emphets (à consommer avec modération… Heu… Non, à ne pas consommer) qu’il nous faut consommer pour être derrière lui sans arrêt… Là déjà, on a pris 3 ans fermes et quelques cernes…

Bébé grandit et après toutes les maladies infantiles, les nuits blanches et une vie sexuelle en berne, Bébé devient un gamin ingrat : on arrive à 7 ans… Notre petiot a des idées bien à lui, vous dit non et ne veut pas qu’on le voit avec Maman (c’est la loose) … On arrive à 12 ans… Sans compter l’adolescence où à 16 ans, ils sont bordéliques, ils savent tout sur tout, et ont les hormones en folie…

Istock @AaronAmat
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La majorité à 18 ans leur impose une espèce de supériorité fébrile où ils vous font comprendre qu’il y a bien longtemps que vous êtes à la ramasse, que vous devez avoir 15 ans dans votre tête selon leurs dires (entendre que c’est une critique et que ça, c’est moche/nul/débile). Votre jeune adulte tente de vous driver, vous juge et finalement c’est à 30 piges, après quelques gadins qu’il se rend compte que vous avez tout de même eu du mérite parce qu’après un retour vite fait à la maison (après une période de chômage ou de rupture sentimentale), qu’il se rend compte qu’on fait ce qu’on peut dans la vie

Istock @Albina Gavrilovic
Istock @Albina Gavrilovic

Le top est si vos enfants se reproduisent… Même si la terre ne les porte plus à la naissance de leur progéniture (oh my God, on a dû être comme ça nous aussi !), à l’adolescence de vos petits-enfants, ils redescendront sur terre et se feront recaler eux aussi en tant que looser, en sortant les sempiternelles phrases du genre « tu feras ce que tu veux quand tu seras chez toi ! ». Ils auront enfin la certitude que vous être une déesse…

Alors, oui ! Oui, on prend cher quand on devient daronne ! La perpétuité, c’est encore trop court aux vues de ce qu’il faut supporter. Tout ça pour de jolis sourires et des gazouillis adorables qui nous font fondre d’un amour gâteux et nous font nous damner pour l’éternité.

Istock @AaronAmat
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T’es plus libre de sortir mal fagotée et mal coiffée, de faire des bêtises, de picoler, de faire la fête, de faire n’importe quoi, de dire des horreurs totalement incorrectes… T’es obligée de faire semblant d’être géniale et d’être super bien comme il faut, bien sous tous rapports évidemment parce que tu deviens un modèle et que tu dois être irréprochable ! Sans compter les dommages physiques et nerveux qu’on subit après autant d’années d’exploits surhumains.

Donc oui, nous devons être dédommagées pour tout ça ! C’est clair…. Nous le méritons et nous le revendiquons ! Oui, nous sommes de supers daronnes qui déchirent et qui méritent des tonnes de cadeaux (et pas que des colliers de nouilles ou des galets peints ok !!!) et du temps que nos gamins rechignent à nous accorder parce que c’est la vie et qu’ils ont des millions de trucs kiffants à faire (ouf !!!).

Ça vient d’où les fêtes des mères ?

C’est le bazar ! Tout part d’une légende urbaine comme quoi, ce serait Pétain qui aurait lancé le truc en 1942. Mais non, ce n’est pas totalement vrai. Il a surfé sur une vague américaine qui valorisait les mères depuis 1870, fête qui existait d’ailleurs déjà dans un petit village de l’Isère depuis 1906.

Istock @Ridofranz
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Mais si les deux américaines (Julia Ward Howe et Anna Jarvis) avaient internationalisé cette sacrée journée, sachez que par le passé, les Chrétiens (Catholiques et Protestants confondus) célébraient la maternité lors du quatrième dimanche de Carême. Ils n’avaient rien inventé car dans l’antiquité, des rites païens glorifiaient la fertilité tout comme dans la mythologie grecque où la mère de Zeus était mise à l’honneur au printemps.

Istock @JohanJK
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En tous les cas, si le fait d’être mère (ou maman, c’est selon notre sensibilité) est mis en exergue le 30 mai cette année, il faut bien retenir ce qu’écrivait Pam Brown, merveilleuse femme de lettre britannique, et récompenser à leur juste mesure les daronnes de ouf que nous sommes : « L’amour d’une mère c’est comme l’air, c’est tellement banal qu’on ne le remarque même pas. Jusqu’à ce qu’on en manque ! ».