Henriette Diadio Dasylva ou le rêve américain angérien

Ma première rencontre avec Henriette Diadio Dasylva, c’est un éclat de rire que j’ai entendu. Je me suis retournée et j’ai vu cette femme rayonnante et sourire aux lèvres, entourée par 4 ou 5 personnes qui avaient l’air d’apprécier sa compagnie. Et pour cause ! Henriette c’est la joie, l’authenticité, l’humour, la féminité, mais c’est aussi la volonté, la rigueur et l’ardeur. Moi, c’est sa bonne humeur qui m’a séduite, et comme beaucoup de femmes, je me retrouve en elle, un peu, beaucoup, passionnément…

policy-974735_1280Aujourd’hui, Henriette Diadio Dasylva se présente aux législatives sur la circonscription de Saintes-Saint-Jean-d’Angély. Elle est conseillère municipale à Saint-Jean-d’Angély dans l’opposition et maman de 3 enfants (23, 16 et 8 ans). Son compagnon, médecin généraliste la soutient autant qu’il le peut. Elle s’adonne à la politique depuis 2012, mais cela n’a pas toujours été le cas.

girl-1733341_12802012 c’est aussi l’année de transition entre le moment où elle entre en politique grâce à son mentor Xavier de Roux, et où elle choisit de quitter l’ADSEA à Saint-Jean-d’Angély qu’elle dirigeait depuis quelques années. Etre responsable d’une structure comme l’ADSEA demandait beaucoup de qualités, de compétences et surtout d’abnégation. Sa mission consistait à gérer cet établissement qui s’occupait d’enfants et d’adolescents en détresse après une décision de justice du Tribunal, de la Direction de la Solidarité Départementale ou du Service Départemental de la Protection Judiciaire de la Jeunesse.

goal-1422193_960_720Ce travail n’était pas n’importe lequel. En effet, il faut être tolérant, psychologue, et bienveillant pour apprendre à des jeunes qui ont connu des difficultés, à respecter les lois et la laïcité. Mais remplir cette mission a fait ressurgir certains moments compliqués dans la vie d’Henriette. Compliqués parce que la vie, malgré les apparences, ne lui a pas fait de cadeau.

africa-2259939_1280Henriette est arrivée de la Casamance au Sénégal quand elle avait 12 ans. Élevée chaleureusement par ses grands-parents, elle a eu une enfance heureuse entourée d’affection et d’amies. Puis un jour, un homme lui est présenté. C’est le mari de sa mère. Le lendemain, sans avoir pu dire au revoir à ses copines, elle est arrachée à son petit monde pour arriver en France. Quel n’a pas été le choc ! Nous sommes dans les années 80, c’est l’hiver, et la météo n’est pas clémente.

building-2102692_1280Elle arrive à Toulon où il fait froid, gris et où tout lui semble hostile. Le souvenir qu’elle en a, c’est la panique. La peur de tout. Elle n’a jamais vu de voitures, de villes si grandes, de grands immeubles… Elle n’était jamais montée dans un ascenseur où elle a cru mourir tellement elle a eu peur. Puis il y a ses 10 frères et sœurs qu’elle ne connaît pas et dont elle est l’aînée. Ils la regardent de travers car c’est une intruse pour eux… Elle ne se sent jamais rassurée. Tout est trop. Trop grand, trop compliqué, trop dur, trop inconnu. Sa fratrie ne l’accepte pas. Alors Henriette fait avec les moyens du bord. Elle s’adapte… Elle n’a pas le choix, il le faut bien…

road-220058_1280En Afrique, quand elle se regardait dans le miroir, il n’y avait pas de différence avec ses camarades de classe, là il y a un fossé immense. Elle est victime d’un racisme quotidien, et se sent seule chez elle. Le collège puis le lycée deviennent son exutoire. On lui fait remarquer qu’elle est différente. Oui, elle est différente de ses copines au teint clair et aux cheveux lisses, mais pas lors des examens qu’elle obtient. Elle est douée, excellente même car elle bosse dur. Son bac en poche, elle veut vivre autre chose. Elle part en région parisienne pour travailler et vivre avec celui qu’elle pense être l’homme de sa vie.

brick-1568272_960_720Mais cette nouvelle existence n’est pas de tout repos. Elle vit pendant 2 ans avec cet homme qui lui fait un enfant et la bat. Un jour pas fait comme un autre, elle décide de tout plaquer. Elle a une peur viscérale au ventre. Elle repart dans le sud avec son fils. Sa famille ne l’accueille pas. Ce sont des amis qui le font. Tantôt elle dort chez les uns, puis chez les autres, avec son petit. La dégringolade est brutale et inhumaine. Elle a l’impression d’être punie pour ne plus accepter son statut de femme battue. Elle ne savait pas, en allant voir une assistante sociale pour obtenir des aides, que son avenir se dessinait.

book-1291164_1280Il ne sera pas dit que c’est une victime et non elle ne veut pas être puni pour avoir obtenu sa liberté et sa dignité ! C’est une battante ! Elle reprend ses études et passe avec un succès un DEFA (Diplôme d’Etat relatif aux Fonctions d’Animation) en 2 ans. Elle pourra devenir Responsable de structures, Directrice d’équipements, ou même Directrice d’un centre de formations. La pauvreté, la solitude, la méfiance, la forgent sans qu’elle s’en rende compte. Il est loin le temps où elle était une petite fille africaine et naïve. Elle devient une française cultivée, chic, ambitieuse et volontaire : elle fera de ses faiblesses des forces pour ne plus se retrouver sans logement, sans travail et en danger !

Rentrée 1Diplôme en poche, elle veut savoir pourquoi les familles sont malheureuses, mieux les comprendre, aider celles qui en ont besoin. C’est donc dans le social qu’elle exercera. Après le chômage et la reprise des études, elle trouve un job de Responsable d’un Pôle Famille dans un centre social. C’est difficile. Souvent émue aux larmes, elle découvre une souffrance encore plus vaste que ce qu’elle a connu. La misère se voit sur les gens. Elle travaille à leur rendre de l’espoir.

zDNtsnHc« J’ai trop galéré, mais je ne me suis jamais reposée sur ma galère. Je me suis battue pour me relever. On peut tomber mais on peut se relever pour aller plus haut encore. Je l’ai fait ! Faut pas juger la personne qui a, ni celle qui n’a pas. Les aides servent à rebondir. Elles ne sont pas faites pour durer… Rien n’est acquis… Jamais… J’ai trop galéré pour laisser les gens dériver. Je veux un monde meilleur. Je veux que ça bouge, je veux être actrice de ça ! »

Et puis c’est l’ADSEA à Saint-Jean-d’Angély, je vous l’ai raconté au début de ce billet. Je l’interroge sur son arrivée dans notre département. St Jean d’Angély, ce n’est pas Toulon ou Paris, c’est une petite ville :

« – Comment as-tu été perçue en arrivant à St Jean ?

flower-852184_960_720 Pixabay– Ça n’a pas été facile. Certains regards étaient plus que désobligeants. Mais au final, je me suis intégrée (Sourire) Les angériens m’ont connu à l’ADSEA comme Responsable. Certains étaient surpris que je ne fasse pas le ménage (Rire). D’autres trouvaient ça normal que je sois à ce poste puisque compétente. Et puis ils me connaissent aussi en tant que Conseillère Municipale… Et dans l’opposition en plus ! Des gens qui ont pu te juger et qui revienne vers toi, c’est monnaie courante pour tout le monde !

– Mais quand même, tu es noire. Tu le sais non (rire) ? Le racisme c’est une réalité aujourd’hui, même quand on a des responsabilités ?

– (Rire) Tu es sûre que je suis noire (Rire)

– Oui oui ! Je suis sûre que tu es noire (rire) !

– Non mais c’est sûr ! Parfois j’ai mal vécu ça les agressions verbales, les regards de la tête aux pieds plutôt méprisants. Mais tu sais on s’habitue et ça forge le caractère. Moi j’ai choisi de m’intégrer en étant bien élevée, polie, souriante, et en faisant des études. Et je me suis impliquée dans la vie locale. C’est important ça tu sais de participer à la vie de ta ville.

– Et être une femme en politique, c’est difficile ou c’est Cool ?

0A1– (Rire) Etre une femme politique ? Mais j’adore être une femme politique ! Il y a encore des combats à mener, mais les hommes évoluent. Il le faut pour eux, comme pour nous. Et être une femme donne des avantages. Etre femme, c’est être solide car on porte tout. On ne doit jamais flancher. Nous devons être belles, douces, professionnelles, intelligentes ! Nous sommes des guerrières à la fois mère et working girl. C’est la souffrance et la galère qui forgent notre personnalité. En politique aussi, comme dans la vie. La femme mène un combat chaque jour pour être tout en même temps, dans ses valeurs et dans ses convictions. L’exemple le plus pertinent c’est Joséphine Baker : chanteuse, meneuse de revues, ET résistante ! Moi je voulais être Joséphine Baker quand j’étais petite (Rire) !  »

HenrietteLe truc, c’est qu’Henriette, c’est un peu le rêve américain ici, et un curieux mélange entre Léopold Cédar Senghor, poète, écrivain, homme d’état français, puis premier Président de la République du Sénégal, Hillary Clinton, femme politique de tempérament qui a su conserver son job et son mari, Simone Veil pour son combat pour les femmes et Coco Chanel, non pas pour sa vie sulfureuse, mais pour son génie en tant que styliste, parce que comme elle le disait « La mode se démode, le style jamais » !

 

Didier Quentin, Chirac et les autres

L’année dernière lorsque j’ai préparé un reportage pour connaître les motivations des personnes qui se présentaient aux élections en tant que Maire (Maires et fiers(es) de l’être !), j’ai préparé naturellement mes entretiens. J’ai eu quelques surprises. Certains avaient des passés surprenants. C’est le cas de Didier Quentin, Député-Maire de la ville de Royan. Il a participé, à bien des égards, à notre histoire contemporaine. Je vous raconte comment tout a commencé pour lui :

Didier Quentin est licencié de Lettres et de Droit, ce qui lui a permis d’intégrer Science Po dont il est sorti diplômé en 1968, et puis il y a eu l’ENA pendant 4 années.

paris-71986_1280Parcours normal pour lui quand il me raconte le début de sa carrière. Moi, je suis fascinée. Je découvre qu’il assistait à des « conférences de méthodes » à Science Po données par Jacques Chirac entre 1965 à 1967. Les conférences de méthodes sont associées au cours magistral. Elles se déroulent en parallèle des cours, mais en petit comité puisqu’il n’y a pas plus d’une vingtaine d’étudiants. Le maître de conférences devient alors l’interlocuteur privilégié de l’étudiant.

knowledge-1052010_1280Mais Didier a aussi eu d’autres professeurs et pas des moindres : Raymond Barre, économiste qui devenait vice-président de la commission européenne, chargé de l’économie et des finances pendant qu’il enseignait. René Rémond, historien et politologue. Pierre Racine, Cofondateur de l’ENA qui venait de travailler sur l’aménagement des plages du Roussillon et qui avait plaisir à citer André Malraux « je me méfie des messieurs je sais tout ». Raymond Aron, philosophe, politologue, historien, sociologue, ami de Jean-Paul Sartre et de Paul Nizan et journaliste qui disait lutter contre la sélection « des assignats universitaires » … Pour les plus connus…

patch-1433069_1280Mais il faut avouer que dans les années 60 et 70, le monde allait vite après des années de guerre et de reconstruction. Les intellectuels, philosophes, écrivains, et politiciens donnaient vie à une nouvelle société, de nouveaux courants de pensée. C’est dans cette ambiance, dans cette mouvance que Didier Quentin terminait ses études.

balconies-482348_1280Après l’ENA en 1974, il entre au service presse du Ministère des Affaires Etrangères où il travaille avec notamment Geoffroy de Courcel, secrétaire général du Quai d’Orsay et diplomate (cousin de Bernadette Chirac et compagnon du Général de Gaulle).

new-york-540807_1280Et puis de 1975 à 1978, il y a eu l’ONU que tout le monde connaît. L’ONU et ses 41 000 salariés de 193 nations différentes qui sont chargés de faire respecter le droit international et les Droits de l’Homme, de gérer la sécurité mondiale, le progrès social et le développement économique. De 1975 à 1978, Didier travaille à New York dans la délégation française.

microphone-704255_1280Pour imaginer les tensions qu’il peut y avoir à ce moment-là à l’ONU, je vous rappelle le contexte succinctement : il y a un nouvel ordre économique après la crise du pétrole. Les prix ont incroyablement augmenté. L’OPEP (l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) est jeune. Sans oublier les conflits entre Israël et les pays arabes, la Guerre du Kippour, l’invasion de Chypre par la Turquie, et la chute du régime des colonels en Grèce. Nous sommes sur la fin du gouvernement de Georges Pompidou, début de celui de Valéry Giscard d’Estaing. Jacques Chirac est 1er Ministre. Le monde est en effervescence.

ship-656875_1280Didier précise que « C’était un travail de contacts et d’échanges ». Il assistait aux séances de travail, les analysait et transmettait ses rapports à Paris. Grandes responsabilités puisqu’il assistait aussi au Conseil de Sécurité entre la France, l’Angleterre, les USA, l’URSS (à l’époque) et la Chine. Il se souvient de certaines séances de travail avec Henry Kissinger, Prix Nobel de la Paix et Conseiller de la sécurité nationale des Etas Unis, ou lorsque Olof Palme, Chef du Gouvernement Suédois, a lu son discours et qu’il manquait une page, ou encore quand Idi Amin Dada, Président de la République d’Ouganda a commencé son discours anticolonialiste en africain pendant 3 ou 4 minutes, qu’il s’est tapé sur la poitrine avec de grands gestes, puis qu’il a poursuivi en anglais !

seine-river-985613_1280De 1979 à 1981, Didier Quentin va vivre trois années intenses au côté de Jean-Philippe Lecat, Ministre de la Culture et de la Communication où les dossiers qu’il traite sont ceux des sociétés de télévision (il avait déjà fait un stage à l’ORTF pendant ses études et maîtrisait parfaitement leur fonctionnement), de la radio, de la presse.

city-skyline-719982_1280Puis il repart travailler aux Etats-Unis, mais cette fois-ci en tant que Consul Général de France à Houston entre 1981 et 1985. Un Consul est un agent officiel en pays étranger, chargé de protéger les personnes et les intérêts des ressortissants de son pays.

cowboy-67630_1280Didier me raconte alors une anecdote fort amusante : « En 80, les élus républicains américains par l’intermédiaire de l’Ambassade des USA avait contacté Mitterrand qui n’était pas encore Président et Chirac pour les rencontrer. Chirac avait accepté. Jimi Carter était Président. Chirac a eu un accident de la route verglacée et avait été transféré à l’hôpital Cochin à Paris. Le surlendemain, une délégation américaine se présente à Cochin pour voir Chirac, mais son entourage avait fait refusé les visites pour la journée. Le candidat américain se voit refusé l’accès à la chambre de Chirac avec un « No visit today ! No visit today ! ». Le candidat n’était autre que le futur président des Etats-Unis, Ronald Reagan et à chaque fois qu’il voyait Chirac, Reagan le taquinait en disant « No visit today ! No visit today ! » ». L’histoire est parfois faite par de petites histoires.

louvre-102840_1280Les choses deviennent encore plus sérieuses pour Didier qui devient Conseiller diplomatique de Charles Pasqua en 1986, alors Ministre de l’Intérieur. Jacques Chirac est lui Premier Ministre. Un conseiller diplomatique est chargé de missions diplomatiques ponctuelles pour un Ministre en particulier, et donc rattaché à son Cabinet. C’est un poste de confiance. Didier Quentin s’occupait alors avec Charles Pasqua et Robert Pandraud, Ministre délégué à la Sécurité, des affaires terroristes.

paris-116522_1280C’est alors que Jacques Chirac est nommé Premier Ministre en 1986. Didier Quentin devient son Conseiller Diplomatique jusqu’en 1988 et le côtoie quotidiennement. Parallèlement, il est Directeur Général des relations internationales de la ville de Paris jusqu’en 1995. A cette époque, il s’occupe des relations avec la presse, voyage beaucoup avec Jacques Chirac (Rome, Tokyo, le Québec, l’Afrique…), et ne compte plus les nuits blanches quand Chirac perd les élections présidentielles de 1988.

De 1995 à 1997, Didier Quentin occupe les fonctions de Secrétaire Général de la Mer auprès du Premier Ministre (Alain Juppé) et est Ministre plénipotentiaire (grade le plus élevé de la carrière diplomatique). Il disposait des pleins pouvoirs pour accomplir ses missions jusqu’en 1997, année de son élection en tant que Député.

Crédit photo : A.Valli / Service communication de Royan
Crédit photo : A.Valli / Service communication de Royan

Sa vie politique locale commence en 1989 en devenant Conseiller Municipal de Royan, puis Vice-Président du Conseil Régional du Poitou-Charentes de 1992 à 1997 et Vice-Président du Conseil Général de 1994 à 2008.

Aujourd’hui, il m’explique qu’il y a des thèmes nouveaux qu’il n’y avait pas 40 ans auparavant. Même si en 74, il y avait déjà des problèmes d’énergie avec le pétrole, il faut se préoccuper des énergies nouvelles, de la démographie et de la place des femmes qui pour lui sont importantes.

« Le monde n’est plus bipolaire (USA et URSS) mais multipolaire (USA, Chine, Inde, Europe, etc…). Même si les guerres sont exclues, le monde ne sait plus où il va. Il y a donc encore beaucoup de travail pour les politiciens et les femmes et hommes d’état. »

Didier Quentin Crédit photo : A.Valli / Service communication de Royan
Didier Quentin Crédit photo : A.Valli / Service communication de Royan

Je ne peux tout de même pas quitter son bureau sans lui demander si dans sa vie, il a eu des regrets. Il me répond avec un grand sourire : « La vie politique est un sacerdoce. C’est très prenant. Se consacrer au service public, à l’accomplissement de ses mandats, être à la disposition des autres, d’une population, d’un territoire, demande du temps. J’y ai laissé un mariage. Je n’étais jamais à la maison et peut-être pas assez présent pour mes enfants. Aujourd’hui, je suis marié avec une femme qui fait aussi de la politique. Alors je vous dirai que je suis comblé car comme le disait Aimé Césaire « Je suis la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche ». ».

Kalos Kagathos ou l’art d’être beau et c**

mens-1017419_960_720Kalos Kagathos est une expression en grec hellénique qui veut dire « Beau et Bon ». Cette expression était à la mode sous Hérodote, le père de l’histoire comme disait Ciséron. Il s’agissait de décrire un idéal humain, tant au niveau intellectuel et moral qu’au niveau physique. Il y avait une certaine idée de la perfection des hommes : beaux, sensibles mais pas trop, cultivés, socialement élevé, et guerrier ! C’était en – 450 avant JC les garçons ! Aujourd’hui faut pas exagérer ! C’était le passé ça !

business-woman-2123230_1280Depuis, il y a eu le droit de vote des femmes en 1945, mai 1968 où clairement nous vous avons fouetté avec nos soutifs, et puis il y a eu des femmes Premier Ministre… Bref le monde a évolué. Nous ne sommes plus naïves. Nous faisons des études. Nous avons nos comptes courants, des emplois, des responsabilités. Nous gérons des entreprises, des pays. Vous devez compter avec nous ! Ce n’est plus le combat des femmes CONTRE les hommes ! Nous sommes complémentaires… Enfin, normalement !

model-1504317_960_720Bon, je veux bien croire que vous avez besoin de vous rassurer ou d’être rassurer. Mais essayez-vous de nous convaincre avec la PNL (Programmation Neuro-Linguiste) ou bien ? Non parce que par moment, c’est fou ! Vous lâchez des petites perles, qui entre nous soit dit, nous énervent dans un premier temps, puis nous font mourir de rire ensuite. Il faut avouer que du coup, devant certaines de vos remarques spontanées, nous vous trouvons un peu nuls, il est vrai. Ne vous affirmez pas façon « gamin de 12 ans », mais plutôt en tant qu’homme responsable, humble et conscient de nos capacités et de nos qualités (car nous en avons aussi !).

Je vous raconte pourquoi je vous dis ça.

jump-628431_1280Dans notre bande de minettes, il y a Camille, Jeanne, Amandine, Manon, Pétale, Cerise et moi. Parfois ce rajoute Chéri-Chéri, Jules, mon frère, et Charles, mon meilleur ami. La semaine dernière, nous discutions avec l’amoureux de Cerise dont nous faisions connaissance. Elle, c’est un petit morceau de femme menue, hyper énergique, super ambitieuse et très très très amoureuse de son homme. Elle le vénère mais de temps en temps, elle a envie de lui crever les yeux. Elle nous disait qu’il était agaçant car il lui arrivait de balancer un scud sans s’apercevoir de l’énormité absurde de ses propos. Nous n’avons pas été déçu.

man-1523387_960_720Enzo me dit, sous le sceau de la confidence, mais devant tout le monde : « Je suis content de faire partie de la vie de Cerise (jusque-là tout la bien). La vie a bien fait les choses (ça va toujours bien). Je suis son phare en quelque sorte, tu comprends ! (Là je m’étouffe ! Ça demande une explication). Elle a besoin de moi, elle est si fragile… (mon c**, elle gère 300 bonhommes ste plaît). Je suis un peu sa référence, je l’inspire et tant mieux, elle progressera grâce à moi. Je suis content de faire ça pour elle (Rhoooooooooooooo mais c’est toi qui devrait t’inspirer d’elle sérieusement Enzoooooo) ! ».

engagement-1718244_1280J’ai tellement explosé de rire que je n’ai pas pu retenir le Lambrusco rosé que je buvais, et qu’il a souillé, direct, son beau tee-shirt blanc immaculé qui moulait ses pectoraux absents. C’est exceptionnel d’entendre ça tout de même ! Lui est psychologue, équilibre tous ses repas en se nourrissant de graines bio, fait du yoga, voyage dans le monde entier, parle espagnol et se veut super musclé, beau et grand.

expression-909044_960_720Enfin… Ça, c’est comme ça qu’il se voit ! Il s’imagine super musclé. Il est persuadé de réunir d’une façon harmonieuse intellect et physique de dieux grecs… Mais non Enzo, sois réaliste… Ce n’est pas le cas ! T’es normal, comme tout le monde en fait, pas plus que la moyenne, mais pas moins non plus ! En vrai, il n’est pas grand (mais ce n’est pas grave), pas beau (mais charmant), pas musclé du tout (il est même assez frêle et un peu flasque), intelligent ( un peu tout de même malgré ses inepties) et intéressant (car il a voyagé en Asie, Océanie, Amériques, et Europe).

beautiful-women-1806280_1280Cerise ne l’aime pas pour ce qu’il croit. Il s’imagine être Kalos Kagathos. Elle, elle l’aime parce qu’il est gentil, aime le calme, et que, quand il ne se la joue pas, il est attendrissant, a toujours l’air perdu et dans la lune. Est-ce normal me demanderez-vous ? Oui, car Cerise est DRH dans une grosse boîte de com et gère les problèmes d’une quinzaine de cadres supérieurs qui encadrent chacun une vingtaine de commerciaux. Ils sont pédants, arrogants et prétentieux. Tous les jours elle entend des propos du genre : « suis trop fort moi ! Suis un killer ! », « moi, je les brise tous mes commerciaux » ou encore « Heureusement pour la boîte que je suis bon ». Les égos surdimensionnés, elle connaît ! Elle n’est pas DRH comme elle plaît à le dire avec beaucoup d’humour. Elle est diplomate-médiatrice-arbitre !

cheers-1081828_1280Alors quand elle voit son chéri qui sort de telles âneries : « Je suis un phare pour elle ! », il perd en crédibilité. Elle hallucine totalement. Nous, ça nous fait rire, je l’avoue. Même si nous, nous sommes totalement stupéfaits, il nous amuse énormément. Au final, nous attendons le prochain apéro avec impatience, tellement il est fat et sidérant.

La seule question que nous nous posons, c’est combien de temps va tenir Cerise sans lui planter un de ses talons aiguilles entre les 2 yeux ?