Delphine BOURREAU, P.D.G d’E.H.P.A.D.
Pétillante et drôle, Delphine BOURREAU est le P.D.G. des E.H.P.A.D. Arvi à Périgny. Cette sacrée femme d’affaires, perchée sur de vertigineux talons aiguilles, dirige avec brio, trois maisons de retraite et trois magasins de matériel médical. Manager 114 salariés n’est pas une mince affaire, et pourtant ! Rien ne fait peur à cette femme de caractère. Divorcée, deux enfants, dirigeante et politicienne locale, elle est passionnée de voitures de sport. Loyale en amitié, elle a un charisme de fou et son franc-parler fait d’elle une femme à part ! Impossible de l’imaginer dans un autre job que celui-ci, car le bien-être de ses résidents est son objectif premier. Innovation, humanité, humour et volonté sont à mon sens des mots qui la définissent parfaitement bien. Je suis tellement fan que je ne résiste pas à l’envie de vous présenter l’une de mes Wonder Women préférées…
Interview :
Les Chroniques d’Adélaïde : Tu es Delphine Bourreau, P.D.G. de trois EHPAD et de trois magasins de matériel médical. Explique-moi ce que tu fais en quelques mots…
Delphine Bourreau : Je suis un chef d’orchestre qui s’assure que tout le monde joue la même partition tant sur les valeurs que sur les procédures.
En tant que Directrice Générale je m’efforce aussi de développer le Groupe en nouant des partenariats soit pour développer l’activité soit pour faire de la croissance externe.
LCA : Pourquoi as-tu choisi ce job et depuis combien de temps l’exerces-tu ?
Delphine Bourreau : Je dirai que c’est plutôt lui qui m’a choisie !! Je ne me prédestinais aucunement à exercer ce métier que je trouvais un peu suranné et pourtant ! En fait je suis arrivée dans ce milieu par le biais de jobs d’été quand j’avais 16 ans (je faisais le ménage dans les chambres et le service en salle). J’ai vite compris que le contact des résidents me plaisait… J’ai eu l’opportunité de faire des remplacements en secrétariat et je me suis dirigée dans cette branche m’imaginant plutôt devenir l’assistante préférée et zélée d’un grand chef d’entreprise. Après mes études j’ai été embauchée en tant qu’hôtesse d’accueil dans un EHPAD fraîchement sorti de terre appartenant à la même association qui m’avait déjà donné ma chance à 16 ans. Et voilà, l’aventure était lancée !!
LCA : Quel(le) est ta formation et/ou ton parcours pour en arriver là ?
Delphine Bourreau : A l’origine, un BTS d’assistante de direction après deux premières années en fac de droit.
Puis la reprise d’études en cours d’emploi à 33 ans afin d’obtenir le CAFDES (Certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement social).
LCA : Quels sont les avantages et inconvénients dans ce métier ?
Delphine Bourreau : C’est un métier très chronophage (comme beaucoup) et qui demande beaucoup de connaissances multiples sur des sujets très variés que l’on ne maîtrise pas toujours, comme par exemple les normes en cuisine, en lingerie… car le directeur est responsable de tout !!!
L’avantage est la richesse humaine que cela procure, les rencontres avec les résidents, les familles, les professionnels. Il n’y a pas une journée identique et pour quelqu’un comme moi qui s’ennuie vite, c’est un vrai luxe !!!
LCA : Selon toi, quel est le profil idéal, pour exercer ton job ?
Delphine Bourreau : Mon ancien PDG me disait toujours qu’il fallait avoir une main de fer dans un gant de velours. Je pense qu’il faut bien entendu être à l’écoute et empathique mais pas naïve et il faut parfois savoir montrer les crocs.
LCA : Peux-tu nous raconter une journée type ou ce que tu as fait jeudi dernier ?
Delphine Bourreau : Comme il n’y a pas une journée qui se ressemble, je vais aller à la facilité et prendre celle de jeudi dernier. Je suis passée à mon bureau vers 8h30 pour lire mes mails et répondre aux plus urgents, puis direction un des établissements pour une réunion de chantier car il y a des travaux de rénovation de toutes les salles d’eau. Retour au bureau à midi, puis rendez-vous avec la CARSAT à 14h afin de confirmer mon engagement sur le programme TMS Pros qui va me permettre de définir et de mettre en place une stratégie de prévention des troubles musculos-squelettiques pour l’ensemble des collaborateurs du groupe. Ceci étant fait, rendez-vous à la mairie à 15h30 pour un projet de reconstruction d’un autre des établissements du Groupe.
Enfin, retour au bureau pour faire un peu de mails et rappeler les personnes qui ont essayé de me joindre dans la journée.
Fin de la journée vers 18h30/19h.
LCA : Quel est le souvenir pro qui t’a le plus marqué (triste ou drôle) ?
Delphine Bourreau : Ce qui m’a toujours marqué dans ce métier et qui me rend fière, c’est de voir le sourire des résidents quand je les croise. Le plus triste est bien sûr les larmes des familles quand il y a un décès.
LCA : Comment vois-tu ton avenir professionnel dans les 5 ou 10 prochaines années ?
Delphine Bourreau : J’espère que je courrais moins !!! Et que j’aurais réussi à faire grossir le groupe comme je l’entends. A être également encore moins dans l’opérationnel et plus dans le décisionnel.
LCA : Vie privée, vie professionnelle, où est le curseur ?
Delphine Bourreau : C’est compliqué de réussir à tout concilier surtout en étant seule. J’essaye d’être disponible pour mes enfants même si maintenant ils sont grands. Je me suis astreinte quand ils étaient plus jeunes à ne pas travailler le mercredi après-midi pour être avec eux. Mais globalement le travail prend une part énorme. Je n’ai pas l’impression qu’ils en aient souffert mais ça, seul l’avenir le dira….
LCA : As-tu vécu un échec professionnel et qu’est-ce que ça t’a apporté ?
Delphine Bourreau : Je ne me souviens pas mais sans aucun doute. Alors bien sûr j’ai fait des erreurs, bien sûr j’ai eu des désillusions mais à chaque fois j’ai analysé ce qui avait pêché pour apprendre à ne pas reproduire les mêmes erreurs. Je suis plutôt quelqu’un d’optimiste dans la vie et j’aime à croire que rien n’arrive par hasard. Il faut des échecs afin d’avancer.
LCA :Quelle est ta philosophie/devise dans le travail ?
Delphine Bourreau : On peut travailler sérieusement sans se prendre au sérieux.
LCA : As-tu des engagements bénévoles en dehors de ton travail (en politique, en politique métier, dans la vie associative) et pourquoi ?
Delphine Bourreau : Je suis Maire-adjoint (4ème adjoint) d’une commune de 5.000 habitants et accessoirement conseillère au Conseil de Prud’hommes de La Rochelle. Le premier mandat pour assouvir ma curiosité d’un univers qui m’était totalement étranger, le second parce que j’adore tout ce qui touche au social, que là aussi c’est un apprentissage riche d’enseignements et qu’en plus c’était une façon détournée de revenir dans le droit puisque mon désir de faire carrière en tant qu’avocat avait lamentablement échoué !
LCA : Quel est ton rêve/aboutissement professionnel (mais pas l’objectif de ton entreprise) et pourquoi ?
Delphine Bourreau : Mon rêve serait que ma fille puisse reprendre le flambeau et continuer à faire grandir l’entreprise selon sa propre vision. C’est à la base une société familiale, que j’ai racheté à mon père et je serais très fière qu’elle puisse rester dans la famille de génération en génération.
LCA : Es-tu heureuse dans ton travail ?
Delphine Bourreau : Oui !!! Je prends beaucoup de plaisir à venir au bureau le matin car il n’y a pas une journée qui ressemble à une autre. J’ai aussi conscience que c’est une vraie chance car il n’est pas rare, au bout de 20 ans, de se lasser de son métier. J’ai eu la chance d’évoluer et d’avoir finalement plusieurs carrières professionnelles au sein d’une même entité.
LCA : As-tu un message pour nous ?
Delphine Bourreau : Peu importe les obstacles, il y a toujours des jours meilleurs à un moment donné ou à un autre.
Prenez du plaisir et surtout amusez-vous !!! La vie est trop courte et les soucis (petits ou gros) se gèrent plus facilement dans la bonne humeur et l’optimisme (même si c’est plus facile à dire qu’à faire).
Groupe ARVI
114 salariés
05.46.44.15.03
//www.groupearvi.fr/
8 Bis Rue des Écoles 17180 Périgny
Fille d’un artisan-expert judiciaire, puis chef d’entreprise à mon tour, j’ai décidé de quitter le nid familial pour voler de mes propres ailes. J’ai alors œuvré dans le 1er groupe de presse français pendant 15 années. La filiale dans laquelle je travaillais a fermé ses portes après plus de 40 ans d’existence. D’un malheur est né un rêve. Je me suis alors inscrite dans une célèbre école de journalisme. Et mon diplôme d’attachée de presse en poche… Me voici…
Vous allez découvrir que je suis spontanée, capricieuse, espiègle, malicieuse faut-il croire, rêveuse sûrement, contemplative absolument, timide beaucoup et agaçante semblerait-il, sans aucun doute, pour certains…
Ce sont assurément pour toutes ces raisons, qu’il vaut mieux que j’écrive, c’est encore là que je reste la plus mignonne… Quoique !