Depuis 10 ans je ne vis plus en France, pourtant je suis de Bordeaux, cette magnifique ville où on mange des chocolatines et non pas des pains au chocolat ! J’ai appris à parler anglais en Irlande. J’ai rencontré ma compagne en Australie. J’ai vécu avec elle pendant trois ans en Nouvelle-Zélande. Nous avons traversé l’Amérique du nord au sud et nous avons parcouru bien d’autres contrées (mais c’est trop long pour tout vous raconter ici et maintenant). Il y a deux ans, nous nous sommes basés en Espagne en attendant que la bougeotte nous reprenne… Alors, il a bien fallu travailler pour continuer nos périples. Nous avons bossé dans de multiples domaines en dehors du tourisme. Côté job, mon expérience la plus marquante est peut-être celle que j’ai vécu en Bolivie.
Notre destination ?
Nous étions partis de la Nouvelle-Zélande pour faire un grand road trip à travers les Amériques pendant 15 mois (États-Unis, Mexique, Amérique centrale et Amérique du sud). On avait besoin de faire une pause, alors nous avons choisi la Bolivie.
Pourquoi la Bolivie ?
Le désert de sel d’Uyuni, le lac Titicaca, la Cordillère des Andes etc… Sont des lieux mythiques qui nous faisaient dire que c’était certainement un beau pays. Il y a pire pour souffler un peu, non ?
Pendant combien de temps ?
Deux mois ! Nous avons visité le pays en faisant un max de choses comme par exemple l’ascencion du Huyana Potosi à 6088m d’altitude. C’était une expérience incroyable ! Le desert de sel en partant de Tupiza (circuit de 4 jours/3 nuits) est à notre avis, le plus bel endroit sur terre. Et Isla del Sol sur le Lac Titicaca, le lac naviguable le plus haut au monde pour un pur moment de repos et de relaxation… Et puis nous avons fait trois semaines de volontariat dans le centre du pays à Samaipata à côté de Santa Cruz.
Quel job là-bas ?
On faisait des tâches ménagères et on s’occupait d’animaux. Nous leur donnions à manger, et nettoyions leurs lieux de vie chez une mamie de 70 ans. Elle aidait des animaux blessés, abandonnés dans les rues ou victimes des trafiquants et/ou de contrebandiers. En Bolivie, le trafic d’animaux est l’une des pires au monde. Elle avait 14 chiens, 6 chats, 2 perroquets et 2 singes. Ça faisait du monde ! Sa fille, elle, tenait un refuge pour animaux (El Refugio Zoologico) à 50 mètres de chez sa mère.
On y trouvait plus de 150 animaux : beaucoup d’espèces de singes (Capucins, singes araignée, singes hurleurs, Samaira, etc…), des toucans aussi, des perroquets (Aras), des tortues, des serpents entre autres… La plupart de ces animaux avait été repris blessés aux contrebandiers ou abandonnés. Ils vivaient en liberté totale dans le refuge. Les singes étaient comme des enfants parfois. Ils se blottissaient dans nos bras dès qu’ils le pouvaient, réclamaient des câlins et des bananes !
Nous donnions parfois un coup de mains au refuge. Nous en profitions pour discuter avec d’autres volontaires… Nous avions d’ailleurs du mal à nous imaginer en Bolivie parce que nous étions au cœur d’une vallée tranquille, loin des bruits du monde…
Comment avons-nous trouvé ce boulot ?
Sur un site qui est juste génial : Workaway.info !
C’est une base de données mondiale qui publie des centaines de milliers d’offres classées par pays/continents, et dont l’inscription coûte 25/30$ environ pour deux ans. Nous avions créé notre profil et contacté différents hôtes.
Points négatifs ?
Ce n’est pas de tout repos de travailler avec des animaux. Nous bossions 6 jours/7, nettoyions derrière eux, les nourrissions… Ça peut être très fatiguant ! Nous étions nourris/logés/blanchis bien sûr, mais la fatigue était bien là. C’est d’ailleurs pour cette raison que le centre ne propose que des missions allant de quelques jours à quelques semaines, ou des missions au mois. Tout le monde, ne peut pas faire ce job ! Il faut avoir un bon contact avec les animaux, de la complicité avec eux et savoir rester calme en toutes circonstances. Avec les singes capucins par exemple, les problèmes étaient assez réguliers : dominance mâle/femelle, bagarres entre mâles, et certains codes à respecter, etc…
Points positifs ?
Être en contact avec les animaux reste le plus beau souvenir pour nous ! Chaque jour nous réservait des surprises.
Notre meilleur souvenir, c’est un singe araignée femelle qui avait passé six ans enfermée dans un appartement. No commet… Lorsqu’elle est arrivée, elle était assez peureuse vis-à-vis des autres animaux. A un moment donné, elle est venue se blottir dans mes bras pour être réconfortée. Wouah ! Quel moment magique !
Il y avait aussi, ce petit bébé capucin de six mois trouvé dans la jungle. Sa mère était soit morte, soit elle avait été capturée. Le refuge l’a recueilli. En trois semaines, elle était tout le temps sur l’épaule d’un volontaire. Elle réclamait des bananes, et savait même exprimer son mécontentement si elle n’en avait pas !
Même si j’aurais préféré voir des Aras voler d’arbres en arbres en totale liberté comme au Costa Rica, les voir tous les jours était tout de même un moment particulier. Grâce au centre qui s’occupait bien d’eux (ils n’étaient pas en cage et vivaient dans le refuge), ils avaient une chance incroyable d’être en vie.
Qu’avons-nous retenu de la Bolivie au final ?
En quelques décennies, la Bolivie a su se hisser vers le changement. Pour la première fois de leur histoire, c’était un président d’origine amérindienne qui avait été élu : Evo Moralez. Il a fait beaucoup pour améliorer leur quotidien, réduire l’extrême pauvreté, développer l’éducation, et donner plus de droit aux indigènes qui représente 70 % de la population.
La Bolivie côté paysages vous en mettra plein les yeux ! Des plateaux andins au tréfonds de la jungle amazonienne, ce pays vous charmera !
Bons plans et conseils pour celles et ceux qui voudraient tente l’expérience !
Vous inscrire sur le site Workaway.info est le premier conseil que je peux vous donner. Détaillez bien votre profil (votre parcours pro, vos voyages/passions, etc…).
Beaucoup de bénévolats cherchent des personnes qualifiées pour diverses tâches, dans divers domaines.
Deux ou trois mois avant votre projet, envoyez des e-mails assez tôt car certains offres sont prisses d’assaut.
Et puis surtout, renseignez-vous bien sur les bénévolats qui vous intéressent : les compétences nécessaires, les conditions exactes, les heures/jour à effectuer, si la nourriture est comprise ou non, si vous êtes logé ou pas et comment… Alors vous pourrez foncer !